Hommage international

Le monde pleure son "Dieu" du football Maradona, mort Ă  60 ans

  • PubliĂ© le 26 novembre 2020 Ă  08:31
  • ActualisĂ© le 26 novembre 2020 Ă  09:14
Diego Maradona, Ă  Mexico, le 22 mai 1986

Le deuil et la tristesse ont gagné le monde aprÚs la mort de l'Argentin Diego Maradona, légende du football disparue mercredi à 60 ans, laissant les passionnés de ballon rond orphelins de l'un des joueurs les plus charismatiques et controversés de l'histoire.

Dans le quartier de Boca Ă  Buenos Aires, mais aussi en Europe Ă  Naples et Barcelone, hauts lieux de la carriĂšre du "Pibe de Oro" ("gamin en or"), l'Ă©motion s'est rĂ©pandue dans les rangs des fans, quelques heures aprĂšs l'annonce du dĂ©cĂšs du champion du monde 1986 des suites d'un arrĂȘt cardiaque.

Le prĂ©sident argentin Alberto Fernandez a dĂ©crĂ©tĂ© trois jours de deuil national. Il a aussi annoncĂ© que la veillĂ©e funĂšbre, initialement prĂ©vue pour trois jours, se tiendrait finalement sur la seule journĂ©e de jeudi, de 6H00 Ă  16H00 locales (09H00 a 19H00 GMT), Ă  la demande de la famille. Elle se fera au palais prĂ©sidentiel, oĂč son ex-femme Claudia Villafañe et leurs deux filles, Dalma et Gianinna, sont arrivĂ©es peu avant minuit.

- OEdĂšme pulmonaire et insuffisance cardiaque -

Le décÚs s'est produit "à 12 heures" (15H00 GMT), selon le procureur John Broyard. Ces résultats préliminaires de l'autopsie indiquent que Maradona est mort "d'un ?dÚme pulmonaire aigu secondaire et d'une insuffisance cardiaque chronique exacerbée. C?ur avec cardiomyopathie dilatée", a-t-il précisé.

L'inquiétude était déjà vive ces derniers jours: "Diego" avait subi une intervention chirurgicale pour un hématome au crùne début novembre et se remettait dans une maison de la périphérie de Buenos Aires au moment de son décÚs.

Des milliers d'admirateurs se sont rassemblĂ©s dans la nuit auprĂšs des stades des clubs oĂč Maradona a officiĂ© en Argentine: Ă  Buenos Aires (Argentinos Juniors et Boca Juniors), Rosario (Newell's Old Boys) ainsi qu'Ă  La Plata, oĂč il entraĂźnait la formation de Gimnasia jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs. D'autres se sont regroupĂ©s autour de l'ObĂ©lisque de la capitale, traditionnel lieu des cĂ©lĂ©brations d'Ă©vĂ©nements sportifs.

En Europe, la ville de Naples attendait elle fĂ©brilement de revoir du football, jeudi soir pour un match de Ligue Europa qui sera synonyme d'hommage au plus grand joueur de l'histoire du club oĂč Maradona a Ă©voluĂ© de 1984 Ă  1991, au sommet de son art aprĂšs un passage Ă  Barcelone.

Comme mercredi dans les enceintes européennes de Ligue des champions, une minute de silence sera respectée au stade San Paolo, qui devait rester allumé toute la nuit en hommage à l'Argentin. Un stade qui pourrait bientÎt porter le nom du joueur défunt, la municipalité ayant déjà évoqué cette idée. De nombreux Napolitains sont sortis dans la rue pour rendre hommage à leur idole.

- "Main de Dieu" -

L'aura de ce dribbleur hors pair a en effet dépassé le cadre des passionnés de football, tant Maradona a marqué les esprits par ses buts et ses mouvements spectaculaires balle au pied comme ses excÚs, oscillant entre grandeur et flamboyance, déchéance, drogue et polémiques.

Le légendaire numéro 10 a aussi étincelé en équipe nationale, sous le maillot de l'Albiceleste qu'il a porté 91 fois pour 34 buts. Son but de la main contre l'Angleterre en quart de finale du Mondial-1986, qu'il avait aussitÎt rebaptisé "main de Dieu", restera comme l'une des images les plus mémorables de l'histoire du football, tout comme son second but, tout en dribbles et en culot, dans cette rencontre au stade AztÚque de Mexico.

AprÚs une finale perdue en 1990 contre l'Allemagne, son histoire avec le Mondial finira mal, par une exclusion lors de l'édition 1994 aprÚs un contrÎle antidopage positif. Le crépuscule sportif pour Maradona malgré plusieurs tentatives de retour.

Moins retenus, ses passages sur les bancs des entraĂźneurs l'auront menĂ© de la sĂ©lection argentine (2008-2010), au Mexique, et finalement au Gimnasia La Plata en Argentine, oĂč il exerçait encore juste avant sa mort. Si la planĂšte savait la santĂ© du "Pibe de Oro" fragile, l'annonce de son dĂ©cĂšs a entraĂźnĂ© un dĂ©luge de tristesse et d'Ă©loges dans le monde du ballon rond, oĂč seul le BrĂ©silien PelĂ© (80 ans) rivalise dans le classement informel des plus grands de l'histoire. Celui-ci s'est Ă©mu sur Instagram d'une "triste nouvelle". "J'ai perdu un grand ami et le monde a perdu une lĂ©gende (...) Un jour, j'espĂšre qu'on pourra jouer au foot ensemble au ciel", a Ă©crit le "Roi" PelĂ©.

- "Le plus grand" -

Son compatriote Lionel Messi, autre génie argentin avec lequel il a entretenu une relation complexe, a affirmé sur Instagram que Maradona "nous laisse mais il ne s'en va pas, parce que Diego est éternel". "Je garde en moi tous les beaux moments vécus avec lui", a écrit "La Pulga".

Le Portugais quintuple Ballon d'Or Cristiano Ronaldo a lui dit adieu Ă  "un gĂ©nie Ă©ternel" et "un magicien inĂ©galable", tandis que l'ex-meneur de jeu français et ancien dirigeant de l'UEFA Michel Platini a indiquĂ© Ă  l'AFP que "Diego Maradona restera dans le coeur des Napolitains, dans le coeur des Argentins (...) comme une Ă©toile, et pour l'Ă©ternitĂ©". "C'est une perte Ă©norme pour le monde en gĂ©nĂ©ral, et pour le monde du football. J'ai gravĂ© dans ma tĂȘte son Mondial-1986", a dit le Français ZinĂ©dine Zidane, champion du monde 1998.

"Ce que Diego a fait pour le football, pour nous faire tous tomber amoureux de ce sport merveilleux, est unique (...) Il mérite notre gratitude éternelle", a pour sa part réagi Gianni Infantino, le président de la Fifa, une organisation avec laquelle le défunt a toujours entretenu des rapports conflictuels.

"Merci Ă©ternel. Eternel Diego", a sobrement rĂ©agi Boca Juniors, le club argentin oĂč le gĂ©nial N.10 a sĂ©duit l'Europe, en 1981-1982, avant son dĂ©part pour le FC Barcelone (1982-1984) et Naples (1984-1991). "Pour toujours, ciao Diego", s'est inclinĂ© le club italien. "Tu nous a emmenĂ©s sur le toit du monde. Tu nous as rendus immensĂ©ment heureux. Tu as Ă©tĂ© le plus grand de tous. Merci d'avoir existĂ©, Diego", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de l'Argentine, Alberto Fernandez.

AFP

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