Généralistes

Refus de la consultation à 26,50 euros, le ministre de la santé déplore l'absence de "responsabilité" des médecins

  • Publié le 27 février 2023 à 12:13
  • Actualisé le 27 février 2023 à 15:24

Les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, ont annoncé dimanche soir leur rejet "à l'unanimité" des nouveaux tarifs de consultation proposés par l'Assurance maladie, en contrepartie d'un engagement à augmenter leur activité. Le ministre de la Santé François Braun a regretté lundi l'absence de "responsabilité" des médecins libéraux

Les six syndicats de médecins représentatifs ont jusqu'à mardi soir pour dire s'ils acceptent ou non la nouvelle grille de tarifs des consultations et autres forfaits proposée par l'Assurance maladie pour cinq ans.

"Il y a eu 98% de participation et 100% ont dit non à la signature. Un vote négatif à l'unanimité" qui "doit être de nature à faire réfléchir les politiques", a déclaré lors d'une conférence de presse Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le plus important syndicat de généralistes.

Même résultat chez les spécialistes de l'union Avenir Spé-Le Bloc, réunis en assemblée générale dimanche: "Pas de signature, à l'unanimité", a indiqué à l'AFP le président d'Avenir Spé, Patrick Gasser. "On a fait ce qu'on a pu, c'est un échec", a-t-il ajouté, mais "la responsabilité en incombe à d'autres, au gouvernement et au-dessus".

La proposition de la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euro. Pour les généralistes, cette revalorisation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017.

Les praticiens acceptant de prendre des "engagements territoriaux" (suivre au moins 1.200 patients, ou employer un assistant médical, ou participer aux gardes de nuit, ou travailler dans un désert médical ou encore le samedi matin) obtiendraient un tarif de consultation supérieur, à 30 euros par exemple pour les généralistes.

Mais chez les généralistes, cette question du tarif a été "marginale" dans l'issue du vote, a assuré Mme Giannotti, expliquant que les praticiens souffrent surtout d'un "manque de reconnaissance". "Dire qu'il faut qu'on s'engage, ça veut dire qu'on ne le fait pas et ça, c'est absolument inaudible pour la profession", a-t-elle ajouté.

Pour les spécialistes, les contreparties exigées n'étaient tout simplement "pas admissibles", a expliqué M. Gasser, comparant l'enveloppe globale de 1,5 milliard d'euros avancées par la Cnam aux "milliards injectés dans les établissements de santé, publics et privés" depuis le Covid et le "Ségur de la santé"

- Ministre en colère -

Le ministre de la Santé François Braun a regretté lundi l'absence de "responsabilité" des médecins libéraux "Il n'y aura pas d'accord d'ici demain soir, c'est à peu près certain, même si je veux toujours croire au bon sens", a déclaré le ministre sur France Inter.

La proposition de la Cnam représente un effort de l'Etat de 1,5 milliard d'euros, "plus que ce qu'on a jamais fait dans une convention médicale", a indiqué M. Braun.

"26,50 euros, ce n'est pas du tout la valeur de la consultation. Un médecin a plus de 20% de son revenu qui est fait de forfait, payé par l'assurance maladie, ce qui fait une consultation de base à 36,50 euros", a-t-il ajouté.

"Il faut que les médecins cochent deux cases (parmi les contreparties - ndlr). Et quand on dit faire une garde, c'est une garde par mois, donc arrêtons de dire que c'est une pression intolérable", a estimé le ministre. "Ce n'est pas travailler plus, c'est travailler différemment".

"On passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens, je trouve que les syndicats de médecins ne sont pas responsables", a jugé François Braun, disant ne pas comprendre "une position aussi fermée".

Avec un rejet de l'accord, les nouveaux tarifs seront fixés par un "arbitre" qui aura "trois mois pour proposer un texte qui s'imposera pendant au moins deux ans", a précisé François Braun. "On va perdre du temps", a-t-il déploré.

AFP

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2 Commentaires
Missouk
Missouk
1 an

Excellent le sieur BRAUN ! Lui, il a toujours été responsable ! Je suis mort de rire!

HULK
HULK
1 an

Ah il est colère le ministre : il y a des gens qui n'obéissent pas aux diktat de MACRON. Les médecins n'ont pas forcément toujours raison,mais là il y en marre des "ordonnances" de MACRON non négociables. Les gens se révoltent et ils ont raison de le faire.