Présidentielle

Macron obtient son pass, la droite se dépasse

  • PubliĂ© le 21 janvier 2022 Ă  19:23
  • ActualisĂ© le 21 janvier 2022 Ă  20:01
Le président Emmanuel Macron à Paris le 20 janvier 2022

Un feu vert de plus: confortée par la validation du pass vaccinal vendredi par le Conseil constitutionnel, la majorité poursuit la préparation de l'entrée en campagne d'Emmanuel Macron, quand Valérie Pécresse veut dépasser les oppositions du passé en s'affichant avec Laurent Wauquiez.

Ni la vĂ©rification d'identitĂ© par les cafetiers, ni la mise en Ɠuvre dĂšs l'Ăąge de 16 ans n'auront fait sourciller les Sages gardiens de la Constitution: le gouvernement pourra appliquer comme prĂ©vu la loi sur le pass vaccinal Ă  partir de lundi, un revers pour les oppositions qui n'ont obtenu qu'une seule censure du Conseil concernant la possibilitĂ© pour les organisateurs de meetings politiques de demander un pass aux participants.

De quoi revigorer les soutiens du chef de l'Etat, qui n'attendent plus qu'une annonce formelle de candidature. L'amélioration des conditions sanitaires, anticipée par l'annonce d'un calendrier de levée progressive des restrictions à partir de début février, fait désormais parier certains sur une officialisation d'ici au 15 février.

"Je vous confirme qu'on se prépare (...) Dans toute bonne campagne on réserve du papier pour les affiches et puis on prend quelques précautions pour des salles", a admis le délégué général de LREM Stanislas Guerini vendredi sur France 2.

En attendant, le prĂ©sident sortant, qui fait la course en tĂȘte dans les sondages, devant ValĂ©rie PĂ©cresse et Marine Le Pen, toujours au coude Ă  coude, sera sur le terrain avec un dĂ©placement dans la Creuse lundi et la Haute-Vienne mardi.

Le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a vu dans les annonces du Premier ministre, Jean Castex, jeudi soir "une nouvelle fois une forme de diversion: le gouvernement dit tout et l'inverse de tout avec toujours la conviction d'y croire et d'avoir raison", a-t-il accusé sur LCI.

- "Engagement total" de Wauquiez -

Chez les Républicains, l'heure de la mobilisation a déjà sonné: vendredi, la candidate Valérie Pécresse était en visite sur les terres de l'ancien patron de LR, Laurent Wauquiez, maniÚre de dépasser les solides et anciennes inimitiés qui les lient.

Devant une nuée de caméras, elle a promis un "rÎle pilier" dans sa campagne au président de la région Auvergne-RhÎne-Alpes, jusqu'alors discret dans la campagne présidentielle.

C'est pourtant alors qu'il présidait le parti, en juin 2019, que celle qui portait une vision libérale de la droite avait quitté la formation, dénonçant un mouvement "cadenassé de l'intérieur, dans son organisation, mais aussi dans ses idées".

"L'accueillir ici est un symbole de mon soutien et de mon engagement total aux cÎtés de Valérie", lui a répondu vendredi M. Wauquiez. L'unité à droite doit se poursuivre samedi lors du conseil national des Centristes emmenés par Hervé Mortin auquel Mme Pécresse a prévu de se rendre, puis à celui de l'UDI de Jean-Christophe Lagarde, lequel lui a déjà apporté son soutien dans un entretien au quotidien Le Figaro vendredi, en entendant incarner la "jambe modérée" de la candidate face à la ligne droitiÚre de son lieutenant Eric Ciotti.

- Le "coup de Fillon" -

Toujours plus Ă  droite, Eric Zemmour, qui traverse un trou d'air sondagier, s'est rĂ©fugiĂ© dans les terres rĂ©putĂ©es promises de l'extrĂȘme droite du Sud-Est, Ă  Menton puis Ă  Antibes (Alpes-Maritimes), avant de tenir un meeting samedi soir Ă  Cannes.

Le candidat s'est félicité d'"approcher des 400" parrainages requis pour se présenter au premier tour, dans un entretien donné au journal Nice-Matin, en s'enorgueillissant par ailleurs d'accueillir les ralliements d'ex-RN, l'eurodéputé JérÎme RiviÚre et le militant identitaire Damien Lefevre, dit Rieu, un proche de Marion Maréchal.

L'ancien polémiste, contre qui le parquet général a réclamé jeudi une condamnation pour contestation de crime contre l'humanité lors de son procÚs en appel, a estimé que la justice était "instrumentalisée".

Dans quel but? Lui "refaire le coup de François Fillon", évincé du deuxiÚme tour en 2017 en pleine tourmente judiciaire, a plaidé M. Zemmour. Pour la candidate PS Anne Hidalgo, en meeting samedi à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), difficile de retrouver le coup de la gauche victorieuse.

De plus en plus Ă  la peine dans les sondages, la maire de Paris a espĂ©rĂ© que l'Ă©claircie sur le front du Covid "peut-ĂȘtre, enfin", permettra Ă  la campagne de se dĂ©rouler sans que la crise sanitaire "entrave la rencontre avec les Français" ou que "le pouvoir en place (...) l'instrumentalise" pour "mettre sous l'Ă©teignoir la vie politique française".

AFP

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