Interview télévisée (actualisé)

Retraite, économie, énergie : ce qu'il faut retenir de l'intervention d'Emmanuel Macron

  • Publié le 3 décembre 2022 à 19:00
  • Actualisé le 4 décembre 2022 à 07:29

Ce samedi 3 décembre, le président de la République Emmanuel Macron était l'invité de TF1. Plusieurs sujets ont été abordés à l'occasion de cette intervention télévisée qui intervient après le voyage du chef de l'Etat aux Etats-Unis. (Photo d'illustration : AFP)

- Une année 2023 "difficile" et une "reprise" en 2024 -

Le président Emmanuel Macron a prévenu que l'année 2023 serait "un moment un peu difficile de notre histoire" à cause du "ralentissement de l'économie mondiale", mais a espéré une "reprise qui devrait arriver en 2024", samedi sur TF1.

"Je sais que les jours sont durs, que le coût de la vie pèse sur votre quotidien", a-t-il déclaré dans cet entretien donné à l'issue de sa visite d'Etat aux Etats-Unis.

Néanmoins la France figure "parmi ceux qui s'en sortent le mieux", a assuré le président de la République. "On va continuer de tenir, on va absorber ce choc, et il faut maintenant relancer les choses, par les réformes -sur le travail, l'éducation, la santé, les retraites- pour être plus forts", a-t-il ajouté.

Car "l'année 2023 indéniablement sera marquée par un ralentissement de l'économie mondiale, on le voit déjà poindre, plusieurs de nos voisins entrent déjà en récession", a averti Emmanuel Macron.

"Il nous faut continuer le travail et nous préparer à une reprise qui je pense devrait arriver dans l'année 2024", a estimé le chef de l'Etat.

"Nous avons tout pour sortir plus forts, plus grands de ce moment un peu difficile de notre histoire, et nous avons peut-être plus que beaucoup de nos voisins, donc nous allons y arriver", a-t-il voulu rassurer.

- Coupures éventuelles d'électricité cet hiver: "Pas de panique" -

Le président Emmanuel Macron a invité samedi les Français à ne "pas paniquer" face aux risques de coupures d'électricité cet hiver, jugeant même qu'elles pourraient être évitées si la consommation était baissée de 10% selon le plan présenté par le gouvernement.

"Pas de panique, ça ne sert à rien ", a-t-il dit sur TF1 au terme de son voyage d’État de trois jours aux États-Unis.

Le gouvernement d’Élisabeth Borne a présenté une série de mesures pour faire face à d'éventuelles coupures d'électricité cet hiver, en raison d'une production historiquement basse du parc nucléaire, qui inquiètent les usagers.

"C’est normal que le gouvernement prépare un cas extrême parce que, les dernières années nous l’ont montré, parfois l'impensable arrive", a relevé le chef de l’État.

"C’est la responsabilité du gouvernement, en lien avec les acteurs compétents, de préparer ces scénarios et pour permettre que le pays ne soit pas en désordre complet", a-t-il dit.

Les coupures de courant seront programmées et ciblées (deux heures consécutives maximum avec des délestages confirmés la veille) en cas de surcharge du réseau électrique.

Les écoles ne seront pas épargnées et dans ce cas fermées. Des trains, métros ou tramways pourront être annulés ou interrompus pour éviter d'avoir des passagers bloqués en pleine voie.

"Mon message c’est "responsabilité" mais en aucun cas "panique" ", a martelé le président de la République en rappelant que les Français étaient invités à réduire leur consommation électrique.

"Si tous ensemble nous tenons le plan de sobriété qui a été présenté par le gouvernement, c'est-à-dire de réduire d'environ 10% par rapport à notre consommation habituelle (..) alors oui nous pourrons passer même avec un mois de décembre et un mois de janvier froid cette période, ça dépend de nous", a-t-il ajouté.

- Retraites: "travailler plus longtemps" est "le seul levier"-

La réforme des retraites est "indispensable", a déclaré samedi le président Emmanuel Macron, affirmant que "travailler plus longtemps" est "le seul levier" pour faire face aux "besoins de financement massifs" qui mettent "le système par répartition en danger".

"Nous devons faire cette réforme", a-t-il déclaré sur TF1, car "si on ne la fait pas, on laisse le système de retraite par répartition en danger".

"Toutes les études sérieuses le montrent: les besoins de financement sont massifs et vont continuer de s'accroître dans les prochaines années", a-t-il insisté, "donc le seul levier que nous avons c'est de travailler plus longtemps".

Le chef de l’État avait défendu pendant la campagne présidentielle un report de l'âge légal de 62 à 65 ans, avant d'évoquer une fois réélu un recul à 64 ans, couplé à une hausse de la durée de cotisation. Une mesure justifiée par la perspective d'un retour durable des déficits, qui dépasseraient 12 milliards d'euros à la fin du quinquennat, et par son refus de principe d'augmenter les cotisations ou de rogner les pensions des retraités.

"C'est une réforme indispensable, mais il faut qu'elle soit tout à la fois efficace, pour sauver le système par répartition, et il faut qu'elle soit juste", a-t-il défendu, appelant syndicats et patronat "à l'enrichir (et) à l'amender" dans le cadre de la "négociation" en cours avec le gouvernement

Sans dévoiler les arbitrages finaux de l'exécutif, que la Première ministre Elisabeth Borne présentera autour du 15 décembre, le président de la République a toutefois souligné que "quand on compare la France avec tous ses voisins, nous avons de la marge, parce qu'on n'est pas le pays qui a l'âge légal ou la durée de cotisation la plus longue".

www.imazpress.com avec l'AFP

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