Après l'élimination

Mondial féminin: les Bleues de Renard, des bases posées pour les JO

  • Publié le 13 août 2023 à 12:35
  • Actualisé le 13 août 2023 à 13:40

Eliminée en quart de finale du Mondial, l'équipe de France féminine a pris date pour les Jeux olympiques de Paris-2024, avec une dynamique de groupe positive, un sélectionneur apprécié et des blessées sur le retour.

Pour la troisième fois d'affilée, les Bleues ont quitté la Coupe du monde aux portes du dernier carré, après une étouffante séance de tirs au but qui a tourné en faveur de l'Australie, pays co-organisateur (0-0 ap, 7-6 tab).

La série noire a de quoi faire douter à un an des JO, mais les larmes versées par la plupart des Françaises à Brisbane, samedi soir, révélaient au moins autant de déception que d'espoirs pour l'avenir.

"Aujourd'hui, on est du mauvais côté, mais on ne retient que des belles choses", a positivé la défenseure Sakina Karchaoui juste après la rencontre, entre quelques sanglots.

Les Tricolores, emmenées depuis le printemps par Hervé Renard, ont toutes tenu un discours similaire après l'élimination, refusant de céder au désespoir.

"On a l'impression que le travail ne paye pas, mais ça paiera peut-être un jour", a insisté la vice-capitaine Grace Geyoro, inconsolable.

- "Demain ce sera pour nous" -

Même la capitaine Wendie Renard, qui voit ses chances de remporter un titre international s'amenuiser au fil des années à 33 ans, a préféré prendre cette élimination avec détachement et confiance.

"Je suis fière de tout le monde, même de celles qui ont très peu joué. L'état d'esprit était bon. On doit s'appuyer dessus pour le futur. On a de quoi faire. On sait très bien que d'une compétition à l'autre, la vérité n'est pas la même", a insisté la défenseure martiniquaise.

Ce discours, partagé par toutes, semble donner raison au sélectionneur Hervé Renard, qui a remodelé l'effectif après plusieurs années de tempêtes sous Corinne Diacre, évincée en avril.

"On ne baisse pas la tête, on ne baisse pas les bras. D'autres échéances arrivent après. Ce soir (samedi), c'est pour l'Australie, demain ce sera pour nous", a assuré la gardienne Pauline Peyraud-Magnin.

Avec leur nouveau patron, les Bleues ont de bonnes raisons de croire à un podium international: leur régularité au plus haut niveau - quarts de finale systématiques en grande compétition depuis 2009 - est sans égale à l'échelle mondiale; et leur effectif semble enfin bâti pour glaner des titres.

L'association entre les plus expérimentées (Renard, Eugénie Le Sommer) et les plus jeunes (Selma Bacha, Maëlle Lakrar, Vicki Becho) fonctionne, tout comme la méthode d'Hervé Renard, sélectionneur à la fois protecteur, exigeant et responsabilisant vis-à-vis de ses cadres.

"Il faut retenir ce que le staff a construit. On a construit quelque chose de super, on a vécu une très belle aventure toutes ensemble. J'espère que ce sont de bonnes bases pour l'avenir", a relevé Le Sommer.

A un an des Jeux olympiques, second objectif des deux années de contrat d'Hervé Renard, les Bleues peuvent aussi compter sur le retour des blessées, qui leur ont cruellement manqué en Australie.

- Effectif pléthorique -

L'attaque tricolore va totalement changer de visage avec les retours de Delphine Cascarino et Marie-Antoinette Katoto, deux joueuses de classe mondiale.

Et le milieu de terrain pourra se renforcer avec la Parisienne Oriane Jean-François, blessée de dernière minute promise à un grand avenir, voire Amandine Henry, si les pépins physiques la laissent tranquille.

La Lyonnaise Griedge Mbock, partenaire historique de Wendie Renard, semble avoir enfin mis sa grave blessure à un genou derrière elle: la défenseure pourra bousculer la hiérarchie dans la charnière centrale, même si Lakrar (23 ans) s'est révélée lors de cette Coupe du monde.

La nouvelle génération frappe aussi à la porte. A 19 ans, Vicki Becho a réalisé un Mondial accompli comme joker de luxe, et ses amies Laurina Fazer et Naomie Feller ont engrangé de l'expérience dans ce groupe de 23.

"Quand on voit les jeunes sur le banc, j'ai beaucoup d'espoir pour l'équipe de France", a reconnu la milieu Kenza Dali. Et Lakrar de conclure: "On reviendra plus fortes. Aux Jeux olympiques, on sera présente, ce sera chez nous."

AFP

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