L'offensive de la communauté internationale s'intensifie mardi pour tenter de faire cesser les bombardements de l'armée israélienne sur Gaza et les salves de roquettes palestiniennes sur Israël, sans signe d'accalmie après une semaine d'escalade meurtrière. Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 59 enfants, et plus de 1.300 blessés, selon un bilan palestinien. Côté israélien, 10 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes.
Depuis le début lundi de ce nouveau cycle de violences entre l'Etat hébreu et des groupes palestiniens de la bande de Gaza, au moins 200 personnes, en majorité des Palestiniens, ont été tuées. Le conseil de Sécurité de l'ONU doit se réunir une quatrième fois en urgence mardi, alors que les Etats-Unis refusent toujours l'adoption d'une déclaration du Conseil appelant à "une cessation des violences".
Le président américain Joe Biden, accusé par son camp de manque de fermeté face à Israël, a exprimé lundi soir son soutien à un "cessez-le-feu", lors d'un nouvel entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Mais les protagonistes restaient sourds à ces appels. "Notre ligne est de continuer à frapper les cibles terroristes", martelait lundi soir le chef du gouvernement israélien.
Dans la nuit, les raids se sont poursuivis sur l'enclave palestinienne : peu après minuit les avions de chasse israéliens ont lâché plusieurs missiles sur des bâtiments de la ville de Gaza et les déflagrations ont embrasé le ciel de l'enclave côtière, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les bombardements de la veille avaient notamment touché les bureaux à Gaza du Croissant-Rouge qatari ainsi que la seule clinique pratiquant des dépistages du Covid dans l'enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15 ans.
- Civils -
"Nous ne pouvons rien faire d'autre que de rester chez nous, la mort peut arriver à tout moment", a lancé Rouba Abou Al-Auf à Gaza. "Les bombardements sont fous et ne font pas de distinction entre les gens." Les missiles israéliens ont laissé par endroits des cratères dans la chaussée et fortement endommagé le réseau électrique, plongeant de nouveau Gaza dans la quasi obscurité. A la crise sécuritaire s'ajoute le risque d'une crise humanitaire, avec près de 40.000 Palestiniens déplacés et 2.500 personnes qui ont perdu leur maison dans les bombardements.
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a menacé de tirer de nouvelles roquettes en direction de Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait "pas de cibler des civils", tandis que ses missiles se sont abattus par dizaines sur le sud d'Israël. L'armée dit avoir ciblé ce qu'elle appelle "le métro", des tunnels souterrains qui permettent selon Israël au mouvement islamiste de faire circuler ses munitions ainsi que les maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à "stocker des armes". Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 59 enfants, et plus de 1.300 blessés, selon un bilan palestinien.
Côté israélien, 10 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes. Sur un autre front, de nouvelles roquettes ont été tirées du sud du Liban vers Israël mais ne sont pas tombées en territoire israélien, a indiqué l'armée en faisant état de tirs de représailles en direction du "point de lancement" des projectiles.
- Diplomatie 'Discrète' -
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, le président Mahmoud Abbas a plaidé devant l'émissaire américain Hady Amr pour une "intervention" de Washington. La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki a elle défendu l'approche diplomatique "discrète" mais "intensive" de Washington sur ce dossier.
Les présidents français et égyptien Emmanuel Macron et Abdel Fattah-Al-Sissi travaillent eux aussi à une médiation visant à obtenir un cessez-le-feu et comptent solliciter l'appui de la Jordanie. Un autre canal s'est ouvert, via l'ONU, aidé du Qatar et de l'Egypte.
Bruxelles se penchera à son tour sur le conflit en cours, le plus meurtrier depuis l'été 2014, lors d'une viso-réunion d'urgence des Ministres européens des Affaires étrangères prévue dans la journée. Le nouveau conflit a éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en "solidarité" avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne sur l'Esplanade des mosquées à Jérusalem-Est. A l'origine des violences, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie où des affrontements avec l'armée israélienne ont fait 20 morts en une semaine selon un dernier bilan palestinien. Le Fatah a de appelé à une "journée de colère" et de grève générale mardi, appel également relayé dans les villes arabes israéliennes et dans les villes "mixtes" d'Israël, où la tension entre Juifs et Arabes restent vives.
AFP




Solidarité avec le peuple palestinien opprimé ! Les habitants de Gaza sont à nouveau soumis à un déluge de feu et ils pleurent leurs morts. Comme toujours, pour intervenir, l'État israélien a pris pour prétexte des tirs de roquettes du Hamas et il prétend opérer des bombardements " ciblés ". Mais qui peut croire un tel mensonge 'La bande de Gaza est un territoire de 40 km de long sur 10 km de large, l'un des plus densément peuplés au monde. Comment les bombes pourraient-elles faire le tri entre les civils et les militants du Hamas, alors qu'il n'y a pas de refuges sécurisés, pas d'échappatoires possibles 'Tirer des roquettes sur Israël, comme le fait le Hamas, est une politique aveugle et terroriste. Mais bombarder une zone comme Gaza l'est à bien plus grande échelle. C'est du terrorisme d'État.Renvoyer les deux camps dos à dos alors qu'un État prétendument démocratique et surarmé s'acharne à détruire un territoire déjà dévasté, c'est accepter la loi du plus fort. Et c'est surtout tourner le dos à la révolte mille fois légitime des Palestiniens !Cette révolte est sans cesse étouffée et réprimée par l'État israélien. Mais elle est aussi récupérée et détournée politiquement par le Hamas.Cette nouvelle révolte n'est d'ailleurs pas venue de Gaza ni du Hamas. Elle est venue de familles qui se sont opposées à leur expulsion dans un quartier de Jérusalem-Est. Elle a ensuite embrasé des villes dites mixtes comme Lod, Jaffa ou Saint-Jean d'Acre, ainsi que la Cisjordanie. C'est pour en prendre le contrôle que le Hamas a déclenché des tirs de roquettes sur Israël. Le Hamas a sciemment confisqué la parole aux manifestants et a transformé la mobilisation des masses en affrontement entre deux appareils, de façon à imposer sa politique, ses propres méthodes, sa propre domination au peuple palestinien. Alors, si les Palestiniens ont pour ennemi l'État Israélien, ils ont le Hamas pour adversaire.Avec les affrontements violents et haineux qui se sont multipliés entre groupes sionistes d'extrême-droite et jeunes Palestiniens, nombre de Juifs israéliens réalisent aujourd'hui qu'ils sont sous la menace d'une guerre communautaire dont ils payent déjà le prix. Mais comment s'en étonner 'Depuis 70 ans, le gouvernement colonise de nouvelles terres en Cisjordanie et rend impossible la création d'un État Palestinien viable. Il a annexé Jérusalem-Est, imposé le blocus de Gaza et enfermé ses habitants dans une prison à ciel ouvert. Il impose une politique d'apartheid en Israël, où Juifs et Arabes ne disposent pas des mêmes droits. Et régulièrement, lorsque la révolte se fait trop menaçante, il fait la guerre aux Palestiniens. Depuis des années, pour se maintenir au pouvoir, Netanyahou s'appuie sur l'extrême droite suprémaciste juive, lui offre des ministères, ferme les yeux sur ses violences et soutient toutes ses entreprises de colonisation.Cette surenchère réactionnaire a conduit à ce face-à-face glaçant où les uns hurlaient " Mort aux Arabes ", quand les autres criaient " Mort aux Juifs ". Il est à souhaiter que cela serve d'électrochoc, car il n'y a pas d'autre avenir pour les deux peuples que de s'entendre.Est-ce possible ' Oui, à condition de combattre la politique coloniale d'Israël soutenue par les grandes puissances.Les dirigeants d'Israël ont bâti leur État en niant le droit des Palestiniens à disposer du leur et ils se sont fait le relais régional des puissances impérialistes, en premier lieu les États-Unis. C'est pourquoi il ne faut pas compter sur la prétendue " communauté internationale " pour faire une quelconque pression sur le gouvernement israélien.Dans ce soutien inconditionnel, Netanyahou peut aussi compter sur le gouvernement français. L'interdiction de la manifestation pro-palestinienne de samedi dernier à Paris en témoigne. Qualifier les manifestants " d'antisémites ", comme l'a fait le ministre Darmanin, est une minable contribution à l'oppression des Palestiniens.Les dirigeants israéliens et palestiniens conduisent leur peuple dans une impasse sanglante avec la complicité des puissances impérialistes. Il faut que ceux qui s'en rendent compte soient de plus en plus nombreux au sein des deux peuples.La solution ne pourra surgir que des Israéliens et des Palestiniens qui cherchent les moyens de vivre ensemble sur la même terre. Pour cela, ils doivent s'opposer à ceux qui les entraînent dans une guerre entre communautés. Ils doivent se battre ensemble contre l'oppression dont est victime le peuple palestinien. Et affirmer que les deux peuples doivent disposer des mêmes droits, car " Un peuple qui en opprime un autre ne peut être un peuple libre ".