Poutine affirme que le réarmement de l'Otan n'est pas une "menace" pour la Russie

  • PubliĂ© le 19 juin 2025 Ă  03:41
  • ActualisĂ© le 19 juin 2025 Ă  10:38
Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg le 18 juin 2025

Vladimir Poutine a affirmé jeudi que le réarmement de l'Otan n'était pas une "menace" pour la Russie car son pays a, selon lui, les "capacités de défense" nécessaires pour y faire face, aprÚs plus de trois ans de conflit en Ukraine qui a militarisé l'Etat russe.

En parallÚle, le président russe s'est félicité que son armée progresse "tous les jours" sur la ligne de front, face à une armée ukrainienne moins nombreuse et en difficulté.

L'Alliance atlantique, qui doit se réunir en sommet la semaine prochaine à La Haye (Pays-Bas), pousse ses membres à accroßtre leurs dépenses de sécurité, dans le contexte brûlant du conflit en Ukraine, déclenchée par l'assaut russe de 2022 contre son voisin.

Mais, selon M. Poutine, "nous ne considérons aucun réarmement de l'Otan comme une menace pour la Fédération de Russie, car nous sommes autosuffisants en matiÚre de sécurité".

"Nous améliorons constamment nos forces armées et nos capacités de défense", a-t-il encore affirmé lors d'un échange avec des représentants d'agences de presse étrangÚres, dont l'AFP, à Saint-Pétersbourg.

Une augmentation des dĂ©penses des pays membres de l'Otan Ă  5% de leur PIB crĂ©erait des dĂ©fis "spĂ©cifiques" pour la Russie, a admis Vladimir Poutine, jugeant toutefois que cette hausse des dĂ©penses n'avait "aucun sens" pour les membres de l'Alliance eux-mĂȘmes.

"Nous contrerons toutes les menaces qui se dresseront. Cela ne fait aucun doute", a-t-il lancé.

Le chef de l'Etat russe présente l'offensive russe à grande échelle lancée en Ukraine en 2022 comme faisant partie d'un conflit plus large entre la Russie et l'Otan, qu'il considÚre comme une menace "existentielle" aux frontiÚres de son pays.

Dans le cadre des discussions de paix sur l'Ukraine, il souhaite ainsi discuter --notamment avec le dirigeant américain Donald Trump-- de l'architecture sécuritaire sur le Vieux Continent.

Kiev, de son cÎté, cherche à obtenir des garanties de sécurité de l'Alliance atlantique dans la perspective de tout accord visant à mettre fin aux combats.

- "Trouver une solution" -

A ce stade, les pourparlers de paix entre les deux belligérants, engagés sous la pression de Donald Trump, sont bloqués, ceux-ci campant sur leurs positions, trÚs éloignées.

La Russie a rejetĂ© la trĂȘve "inconditionnelle" voulue par l'Ukraine, qui a pour sa part qualifiĂ© d'"ultimatums" les exigences russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé Vladimir Poutine à se rencontrer en personne pour trouver une issue au conflit, une option rejetée par le président russe, tout comme les demandes de Kiev pour un cessez-le-feu inconditionnel.

Jeudi, celui-ci a dit ĂȘtre ouvert Ă  un tel sommet, mais uniquement dans le cadre de la "derniĂšre Ă©tape" des nĂ©gociations.

"Je suis mĂȘme prĂȘt Ă  rencontrer (M. Zelensky), mais seulement si c'est la derniĂšre Ă©tape" des pourparlers, a affirmĂ© le prĂ©sident russe face aux reprĂ©sentants des agences de presse Ă©trangĂšres.

Il a toutefois de nouveau mis en doute la légitimité du dirigeant ukrainien, dont le mandat présidentiel a officiellement expiré en mai 2024.

Kiev n'a pas pu organiser d'élection présidentielle du fait de l'assaut russe et la mise en place de la loi martiale.

"Je suis prĂȘt Ă  rencontrer tout le monde, mĂȘme Zelensky. LĂ  n'est pas la question. Si l'Etat ukrainien fait confiance Ă  une personne en particulier pour mener des nĂ©gociations, mon Dieu, cela peut ĂȘtre Zelensky", a dit le chef de l'Etat russe lors de cette table ronde.

"Peu importe qui nĂ©gocie, mĂȘme si c'est le chef actuel du rĂ©gime", a-t-il abondĂ©.

Il a également estimé qu'il fallait "trouver une solution qui, non seulement mette fin au conflit actuel, mais qui crée également les conditions nécessaires pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à long terme".

Deux rounds de pourparlers entre Russes et Ukrainiens ont eu lieu Ă  Istanbul, mais n'ont dĂ©bouchĂ© sur aucun progrĂšs vers une trĂȘve dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessĂ©s.

Moscou, dont l'armée occupe toujours prÚs de 20% du territoire ukrainien, demande notamment à Kiev le retrait de ses forces de quatre régions dont Moscou revendique l'annexion, la renonciation de l'Ukraine à intégrer l'Otan et la limitation de la taille de son armée.

Sur le terrain, les forces russes continuent de pilonner chaque jour les villes et villages d'Ukraine. Elles ont mené tÎt mercredi une série d'attaques contre Kiev, faisant au moins 28 morts, selon les autorités ukrainiennes, l'un des pires bilans dans la capitale depuis 2022.

AFP

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