Politique

Présidentielle: coup d'envoi en vue pour Macron

  • PubliĂ© le 23 fĂ©vrier 2022 Ă  16:16
  • ActualisĂ© le 23 fĂ©vrier 2022 Ă  16:39
Le président Emmanuel Macron le 28 septembre 2021 à Paris

L'entrée en lice imminente d'Emmanuel Macron pourrait, selon les sondeurs mercredi, donner de la clarté à une campagne encore "confuse" pour de nombreux électeurs à six semaines du premier tour.

La date exacte de l'annonce de la candidature du président sortant n'est pas encore connue, mais l'AFP a obtenu mercredi auprÚs de trois sources LREM celle de son premier meeting : ce sera, sauf changement, samedi 5 mars à Marseille, au Parc Chanot, à un peu plus d'un mois du premier tour du 10 avril.
En pleine crise entre l'Ukraine et la Russie, le chef de l'Etat a repoussĂ© la question de sa candidature au plus prĂšs de la date limite fixĂ©e par le Conseil constitutionnel le 4 mars, mĂȘme s'il dispose dĂ©jĂ  des parrainages nĂ©cessaires pour se lancer formellement dans la course.

"L'entrĂ©e en lice d'Emmanuel Macron peut changer les choses et faire que la campagne s'ouvre vraiment", a affirmĂ© Ă  l'AFP Bernard SananĂšs, le prĂ©sident de l'institut Elabe, qui rappelle que "les intentions des Français d'aller voter sont toujours de 4 Ă  5 points infĂ©rieures Ă  celles de 2017" Ă  la mĂȘme pĂ©riode, une tendance qui laisse craindre une forte abstention en avril.

Brice Teinturier, le directeur général délégué d'Ipsos, note de son cÎté "une espÚce de difficulté pour les Français à entrer dans cette campagne". Il a pointé sur France Inter un "manque de clarté" dû notamment à l'absence d'Emmanuel Macron, mais aussi à "l'affaiblissement du clivage gauche-droite, qui permettait d'ordonner, de créer des repÚres".

"Nous sommes toujours en attente de la candidature d'Emmanuel Macron, mĂȘme si ce n'est pas un mystĂšre, mais surtout de ce qu'il va annoncer pour qu'il y ait une controverse qui progressivement se mette en place", a-t-il ajoutĂ©.

- Le Pen creuse l'écart-

Un ministre croit savoir qu'Emmanuel Macron, déjà identifié comme "un réformateur économique", pourrait investir dans son futur programme des domaines tels que l'éducation, la culture, la jeunesse, la cohésion sociale et le climat. Selon cette source, "l'idée est d'avoir quelques objets de rupture forts, quelques marqueurs".

Dans l'attente de M. Macron, un sondage Elabe mercredi pour BFMTV et L'Express avec SFR confirme les dynamiques observĂ©es ces derniĂšres semaines, et montre un intĂ©rĂȘt croissant de l'Ă©lectorat populaire pour le scrutin.

Le chef de l'Etat sortant est ainsi donnĂ© en tĂȘte avec 24,5% des intentions de vote, comme dans toutes les enquĂȘtes d'opinion rĂ©alisĂ©es jusqu'Ă  prĂ©sent. Dans la lutte pour la seconde place, synonyme d'accĂšs au second tour, Marine Le Pen creuse l'Ă©cart sur ses poursuivants en gagnant 3 points Ă  18% d'intentions de vote, tandis qu'Eric Zemmour est stable Ă  13,5% et ValĂ©rie PĂ©cresse chute de 2,5 points Ă  11,5%. La candidate LR est talonnĂ©e par Jean-Luc MĂ©lenchon (11%).

"On a le sentiment que l'électorat populaire, mais aussi celui qui est le plus loin de la politique, rentre progressivement dans la campagne, ce qui peut profiter à Marine Le Pen ou, à l'autre bout de l'échiquier, à Jean-Luc Mélenchon", souligne Bernard SananÚs.

Pour la candidate LR Valérie Pécresse, au contraire, "le doute s'est installé dans l'électorat de droite", observe-t-il, avec "une érosion continue qui s'est accélérée".

Sur BFMTV, le ministre des Finances Bruno Le Maire, issu lui-mĂȘme de la droite, a attribuĂ© les difficultĂ©s de Mme PĂ©cresse Ă  "la poursuite de la lente dĂ©composition de l'espace politique des RĂ©publicains, qui n'existe pas".

A gauche, Jean-Luc MĂ©lenchon bĂ©nĂ©ficie d'une "dynamique lĂ©gĂšre, mais continue", observe M. SananĂšs: "Si ça continue, cela pourrait peut-ĂȘtre dĂ©clencher un phĂ©nomĂšne de vote utile comme en 2017".

Au programme de la journĂ©e, ValĂ©rie PĂ©cresse et la socialiste Anne Hidalgo doivent s'exprimer sur la crise en Ukraine. Sur le mĂȘme sujet, le prĂ©sident du RN Jordan Bardella a prĂ©venu sur Europe 1 qu'Emmanuel Macron devra "assumer une explosion des factures de gaz" des Français si la Russie prend des mesures de "rĂ©torsion" aux sanctions europĂ©ennes.

Le communiste Fabien Roussel, l'écologiste Yannick Jadot et Mme Hidalgo doivent aussi s'exprimer devant le Conseil économique social et environnemental (Cese).

AFP

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1 Commentaires
Quota de pĂȘche
Quota de pĂȘche
3 ans

Pour un quota de pĂȘche y en a qui change de parti. Triste