Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exhorté lundi les députés de son parti Les Républicains (LR) à ne pas "rejoindre les incendiaires" qui refuseraient de voter la semaine prochaine la confiance à François Bayrou sur les questions budgétaires.
"On ne va pas rejoindre les incendiaires qui voudraient allumer la mèche de ce qui pourrait être demain une explosion financière et budgétaire", a déclaré le patron de LR sur TF1.
Alors que ses troupes se montrent divisées à l’approche du vote de confiance lundi prochain à l’Assemblée, qui pourrait signer la fin du gouvernement Bayrou, M. Retailleau a appelé à "voir l’intérêt général".
"La question n’est pas de savoir si on est pour ou contre les mesures budgétaires. La question qui sera posée aux députés lundi prochain, c’est: est-ce qu’on fait ce constat qu’on a une dette qui menace dangereusement les Français ? Personne ne me fera dire que la dette ne menace pas la France", a-t-il insisté, mettant en garde contre cette "bombe à retardement".
L’avenir du gouvernement ne semble tenir qu’à un fil alors que l’ensemble des oppositions a d’ores et déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance à M. Bayrou le 8 septembre. Tentant de conjurer le sort qui lui est promis, le Premier ministre reçoit les forces politiques unes à unes cette semaine, dont Les Républicains mardi.
A l’inverse de M. Retailleau, le patron des députés LR Laurent Wauquiez a pris ses distances en demandant une consultation des adhérents sur la confiance à accorder à M. Bayrou, qui devra "corriger" la copie de son budget.
M. Retailleau s’est lui-même dit lundi "très opposé à un certain nombre de mesures que le plan Bayrou contient", qu’il trouve "injustes", évoquant notamment la suppression de deux jours fériés.
Quant à la possibilité d’une nouvelle dissolution, si M. Bayrou était renversé, le ministre de l’Intérieur s’est montré circonspect en soulignant que "la première dissolution" de juin 2024 n’avait pas été "une totale réussite quand même", l’Assemblée nationale en ressortant plus fragmentée que jamais.
Invoquant sa fibre gaulliste, il s’est aussi opposé à la perspective d’une présidentielle anticipée, alors que des voix, y compris dans son camp, dessinent cette hypothèse.
"J’appelle les hommes et les femmes politiques à faire en sorte qu’il n’y ait pas une pression pour la démission du président de République. Pourquoi? Parce que ça fragiliserait nos institutions", a-t-il plaidé.
AFP
