Décrit comme menaçant

Seine-Saint-Denis: un homme porteur de couteaux tué par la police à un arrêt de bus

  • Publié le 26 février 2025 à 17:14
  • Actualisé le 26 février 2025 à 17:25
Des policiers sur le site de la mort d'un homme "menaçant", tué par la police, le 26 février 2025 à Dugny ( AFP / Thomas SAMSON )

Un policier a tué d'une balle mercredi à Dugny (Seine-Saint-Denis) à un arrêt de bus un homme porteur de couteaux, décrit comme "véhément" et "menaçant", qui pourrait être "une personne sans domicile fixe" du quartier selon la mairie.

Au tout début de l'enquête, l'homme décédé n'a pas encore pu être identifié, selon le parquet de Bobigny. Mais l'adjoint au maire délégué à la sécurité de la ville a indiqué à l'AFP qu'il avait été reconnu comme étant une personne "sans domicile fixe" du quartier.

"Il s'agit d'un SDF, qui avait tous ses sacs avec lui, vêtu de multiples couches de vêtements. Il a été reconnu comme une personne sans abri", a rapporté cet élu, Thierry Pichot-Maufroy, qui s'est rendu sur place. "On ne sait pas encore ce qui s'est passé. Des témoins ont rapporté qu'il hurlait des choses", a-t-il ajouté.

La police avait été requise vers 7H00 "pour un individu véhément et armé de couteaux au niveau d'un abribus", a indiqué le parquet, communiquant à la mi-journée les premiers éléments de l'enquête.

A son arrivée, alors que l'équipage se garait et que deux policiers sortaient du véhicule, "l'individu fonçait en leur direction en brandissant au moins un couteau", selon le ministère public.

- Le Taser puis deux tirs -

"Un premier policier invitait l'intéressé à baisser son arme. Sans réponse, il faisait usage de son pistolet à impulsion électrique à deux reprises sans succès (l'individu portant plusieurs couches de vêtements)", a précisé le parquet. "L'individu se rapprochait encore du premier policier, ce qui conduisait l'autre policier à ouvrir le feu à deux reprises, touchant une fois l'individu", a-t-il ajouté.

Auparavant, la préfecture de police de Paris avait fait valoir que les policiers étaient "intervenus pour un homme assis à un arrêt de bus, porteur d'un couteau dans chaque main" et qu'à l'arrivée de l'équipage, l'homme s'était "jeté sur eux, sans dire un mot".

Ce sont les policiers de la Courneuve qui avaient été requis, après un appel, a précisé une source policière en Seine-Saint-Denis, faisant valoir que l'homme s'était montré "menaçant".

Les faits ont eu lieu sur une avenue très passante de la petite ville de Dugny (11.000 habitants), à 17 km au nord de Paris, dans un quartier réputé "calme", selon M. Pichot-Maufroy.

Un large périmètre de sécurité a été mis en place, pour permettre le travail des enquêteurs, a constaté un photographe de l'AFP.

Selon la préfecture de police, l'homme, blessé "au thorax", est décédé en dépit des soins apportés sur place, dont un massage cardiaque. "Le SAMU était appelé et tentait vainement de le réanimer, le décès était déclaré à 7h41", a précisé le parquet.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) est saisie des investigations concernant les tirs effectués par l'agent, comme c'est l'usage lorsqu'un policier emploie son arme de service. La sûreté territoriale de Seine-Saint-Denis est chargée de son côté de l'enquête concernant la "tentative d'homicide volontaire" sur les agents.

En 2023, un total de 36 personnes étaient mortes dans le cadre d'une intervention policière, selon les derniers chiffres communiqués par l'IGPN.

Il y a un mois, le 22 janvier, en Corrèze, les forces de l'ordre ont tué un homme qui était entré nu dans une église de Brive-la-Gaillarde, muni d'un couteau. Les policiers avaient fait valoir que l'homme était menaçant et qu'ils avaient tenté en vain "de le maîtriser et de le calmer en faisant usage à plusieurs reprises de tasers".

AFP

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3 Commentaires
Dom
Dom
7 mois

@ jean marie : Un ou des couteaux.... je vois pas où est la blague...

jean marie
jean marie
7 mois

un sdf peut meme plus faire une blague,la police tue

HULK
HULK
7 mois

Arrêtez avec votre morale à deux balles. Le jour où un type vous menacera, ou pire, on verra. C'est dramatique et regrettable, mais aujourd'hui ce n'est plus un "sentiment d'insécurité" qui prévaut. Et si on est arrivé là c'est par laxisme et lâcheté.