Royaume-Uni

Semaine décisive pour Theresa May et l'accord de Brexit

  • PubliĂ© le 10 dĂ©cembre 2018 Ă  08:23
  • ActualisĂ© le 10 dĂ©cembre 2018 Ă  08:38
Avis de gros temps pour la PrmeiÚre ministre britannique Theresa May (ici le 9 décembre 2018 à Londres)

Une semaine dĂ©cisive s'ouvre lundi pour la PremiĂšre ministre britannique Theresa May, qui tentera de sauver l'accord de Brexit menacĂ© d'ĂȘtre retoquĂ© lors d'un vote historique mardi au Parlement, mais aussi son avenir Ă  Downing Street.

Les députés britanniques se prononceront mardi soir sur ce "Traité de retrait" de l'Union européenne, ùprement négocié durant 17 mois avec Bruxelles, mais dont l'adoption semble trÚs compromise en raison des multiples critiques dont il fait l'objet.

L'accord déçoit aussi bien les plus ardents "Brexiters", qui redoutent une forme d'amarrage permanent à l'UE, que les europhiles espérant encore pouvoir faire marche arriÚre.
AprÚs trois premiers jours de débats devant la chambre des Communes la semaine derniÚre, le gouvernement conservateur devrait déployer d'ultimes efforts lundi et mardi pour tenter de convaincre les députés du bien-fondé du texte, mais les chances d'y parvenir semblent bien minces.
Dimanche encore, des responsables de tous bords ont appelĂ© l'exĂ©cutif Ă  revoir sa copie, et Ă  relancer les nĂ©gociations avec Bruxelles, oĂč se rendra Theresa May en fin de semaine pour un sommet europĂ©en.
A moins d'un changement, "nous sommes déterminés à voter contre (...), à l'instar de nombreux collÚgues", a d'ores et déjà prévenu Nigel Dodds, député du petit parti nord-irlandais DUP, dont le soutien est indispensable aux conservateurs pour atteindre la majorité absolue.

Négociations, élections, référendum?

Boris Johnson, rival de Theresa May et ex-ministre des Affaires Ă©trangĂšres, a mĂȘme proposĂ© de mettre en balance une partie de la facture de divorce dont devra s'acquitter le Royaume-Uni en quittant l'UE, Ă©valuĂ©e entre 40 et 45 milliards d'euros, comme levier dans de nouvelles nĂ©gociations.
Inquiets devant la perspective d'un échec cuisant mardi, plusieurs ministres ont exhorté Theresa May à reporter le vote, rapportait la publication conservatrice The Spectator.
Car un rejet du texte pourrait exposer Theresa May à une motion de censure, et in fine à de nouvelles élections législatives.
"Le vote aura bien lieu (mardi), parce c'est un bon accord, et le seul accord", a toutefois assuré dimanche le ministre du Brexit Stephen Barclay, sur la BBC, soulignant qu'une éventuelle réouverture des négociations avec l'UE n'était pas sans risque. "Les Français, les Espagnols et d'autres réclameront (eux aussi) davantage", a-t-il dit.
Anticipant un vote pour le moins compliqué, Theresa May a mis en garde contre les conséquences que pourrait avoir un rejet du traité. "Cela signifierait", a-t-elle déclaré dans le Mail on Sunday, "une grave incertitude pour le pays, avec un risque trÚs réel de ne pas avoir de Brexit, ou de quitter l'Union européenne sans accord".
Ce maintien dans le club européen évoqué par la dirigeante pourrait découler d'un nouveau référendum sur l'UE, une hypothÚse exclue à ce stade par le gouvernement mais qui gagne du terrain au Royaume-Uni, et qu'un rejet de l'accord pourrait pousser un peu plus.

Le Labour dans les starting-blocks

S'adressant plus particuliĂšrement aux parlementaires conservateurs prĂȘts Ă  enterrer le traitĂ©, la PremiĂšre ministre a Ă©galement agitĂ© la menace de nouvelles lĂ©gislatives, et d'une Ă©ventuelle victoire de Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition.
Les travaillistes sont "prĂȘts" Ă  former un gouvernement, a assurĂ© dimanche un responsable travailliste, le dĂ©putĂ© Jon Trickett, sur Sky News. "Cela pourrait se produire dĂšs mercredi matin, afin de commencer Ă  relancer les nĂ©gociations" avec Bruxelles, a-t-il dit.
Les Britanniques Ă©tudieront par ailleurs avec attention l'arrĂȘt que rendra lundi la Cour de justice de l?Union europĂ©enne, qui dira si le Royaume-Uni peut oui ou non dĂ©cider seul de renoncer Ă  quitter l'UE.
La Cour, qui siÚge à Luxembourg, a été saisie par la justice écossaise, qui lui demande si le Royaume-Uni a le droit de révoquer de maniÚre unilatérale son initiative de retrait de l'UE. La semaine derniÚre, l'avocat général, dans un avis n'engageant pas la Cour, avait proposé de répondre par l'affirmative.

AFP

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