Un "immense" ensemble d'empreintes de dinosaures découvert en Italie

  • PubliĂ© le 17 dĂ©cembre 2025 Ă  11:08
  • ActualisĂ© le 17 dĂ©cembre 2025 Ă  11:12
Attilio Fontana, président de la région italienne de Lombardie, pose pour une photo avec un dinosaure en carton lors d'une conférence de presse pour présenter la découverte de milliers d'empreintes de dinosaures dans le parc national du Stelvio, en Italie, prÚs des zones qui accueilleront les Jeux olympiques d'hiver e Milan-Cortina 2026, à Milan, le 16 décembre 2025. On estime que ces empreintes appartiennent à des dinosaures prosauropodes du Trias supérieur, datant de 210 millions d'années. ( AFP / Piero CRUCIATTI )

Des centaines de mĂštres d'empreintes de dinosaures, dont certaines prĂ©sentent des contours remarquablement nets d'orteils et de griffes, ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans les Alpes italiennes, oĂč se tiendront les jeux Olympiques d'hiver 2026, ont annoncĂ© les autoritĂ©s mardi.

"Cet ensemble d'empreintes de dinosaures est l'une des plus importantes d'Europe, voire du monde", a salué Attilio Fontana, président de la région Lombardie, lors d'une conférence de presse. La collection "s'étend sur des centaines de mÚtres", a-t-il ajouté.

Vieilles de plus de 200 millions d'années, les empreintes ont été découvertes en septembre dans le parc national du Stelvio, au nord de l'Italie, entre les villes de Bormio et de Livigno, qui accueilleront dans moins de deux mois certaines épreuves des JO d'hiver.

Le photographe naturaliste Elio Della Ferrera a repéré les empreintes pour la premiÚre fois sur une pente rocheuse quasi verticale. Certaines mesuraient jusqu'à 40 centimÚtres de diamÚtre.

Il a fait appel au paléontologue Cristiano Dal Sasso du Musée d'histoire naturelle de Milan, qui a réuni une équipe d'experts italiens pour étudier le site.

"Ce lieu regorgeait de dinosaures; c'est un immense patrimoine scientifique", a déclaré M. Dal Sasso, cité dans le communiqué de la région.

"Les empreintes parallĂšles tĂ©moignent clairement de troupeaux se dĂ©plaçant de maniĂšre synchronisĂ©e, et on y trouve aussi des traces de comportements plus complexes, comme des groupes d'animaux rassemblĂ©s en cercles, peut-ĂȘtre pour se dĂ©fendre."

- Griffes acérées -

Les empreintes, actuellement recouvertes de neige et hors des sentiers battus, sont conservées dans des roches dolomitiques du Trias supérieur, datant d'il y a environ 210 millions d'années.

La plupart des empreintes sont allongées et ont été laissées par des bipÚdes. Les mieux conservées portent des traces d'au moins quatre orteils.

Cela suggĂšre qu'elles appartiennent Ă  des prosauropodes, des dinosaures herbivores au long cou et Ă  la petite tĂȘte, considĂ©rĂ©s comme les ancĂȘtres des grands sauropodes du Jurassique, tels que le Brontosaure, selon les experts.

Les prosauropodes possédaient des griffes acérées et les adultes pouvaient atteindre 10 mÚtres de long.

Il n'est pas exclu que certaines empreintes soient celles de dinosaures prĂ©dateurs ou encore d'archosaures, les ancĂȘtres des crocodiles, prĂ©cise le communiquĂ©.

Les empreintes se trouvent aujourd'hui sur une pente quasi verticale due Ă  la formation de la chaĂźne alpine.

Mais lorsque les dinosaures parcouraient cette région, celle-ci était constituée de vasiÚres s'étendant sur des centaines de kilomÚtres, et le climat était tropical.

"Les traces ont été formées lorsque les sédiments étaient encore meubles et saturés d'eau, sur les vastes vasiÚres entourant l'océan Téthys", a expliqué l'ichnologue Fabio Massimo Petti, cité dans le communiqué, en référence à cet océan préhistorique.

"La plasticitĂ© de ces boues calcaires trĂšs fines, dĂ©sormais transformĂ©es en roche, a permis de prĂ©server par endroits des dĂ©tails anatomiques vraiment remarquables, comme les empreintes des orteils et mĂȘme des griffes", a-t-il poursuivi.

Les empreintes ont ensuite été recouvertes de sédiments qui les ont protégées, mais le soulÚvement des Alpes et l'érosion des flancs de montagne les ont fait réapparaßtre au grand jour.

"Comme les couches contenant les empreintes sont diverses et superposées, nous avons une occasion unique d'étudier l'évolution des animaux et de leur environnement au fil du temps", a souligné dans le communiqué le géologue Fabrizio Berra. C'est comme lire "les pages d'un livre de pierre". 

AFP

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