Vague violette

Violences: les femmes dans la rue Ă  deux jours de la fin du "Grenelle"

  • PubliĂ© le 23 novembre 2019 Ă  08:15
  • ActualisĂ© le 23 novembre 2019 Ă  08:17
Manifestation pour dénoncer les féminicides en France, le 6 juillet 2019 à Paris

Des milliers de personnes sont attendues dans la rue samedi à Paris et en régions pour dire "stop" aux violences sexistes et sexuelles et aux féminicides, une "marée violette" pour peser sur le gouvernement, à deux jours de la fin du "Grenelle" lancé contre ce fléau.

A Paris, la manifestation, organisĂ©e Ă  l'appel du collectif fĂ©ministe #Noustoutes, s'Ă©lancera Ă  14H00 de la place de l'OpĂ©ra en direction de celle de la Nation. En tĂȘte de cortĂšge, l'Union nationale des familles de fĂ©minicide (UNFF) dĂ©filera pour "dĂ©noncer le mĂ©pris que l'Etat oppose aux familles", selon sa prĂ©sidente Sandrine Bouchait.

En province Ă©galement, une trentaine de marches sont prĂ©vues, notamment Ă  Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rennes ou Strasbourg. Mais pas Ă  Lyon ou Nantes, oĂč les militantes - mais aussi des militants - ont mis en place des transports pour venir grossir les rangs de la mobilisation parisienne.

Cette mobilisation survient juste avant la clÎture lundi du "Grenelle contre les violences conjugales", lancé début septembre pour tenter d'enrayer ce fléau. Le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné d'une douzaine de membres du gouvernement, doit y annoncer des mesures trÚs attendues par les associations.

"Nous n'arrivons plus Ă  compter les cas oĂč les fĂ©minicides auraient pu ĂȘtre Ă©vitĂ©s", affirment les organisatrices des cortĂšges de samedi dans un appel diffusĂ© sur Facebook. "Avec cette marche, nous ferons en sorte que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures Ă  la hauteur", ont-elles ajoutĂ©.

Depuis le début de l'année 2019, au moins 116 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte et une étude au cas par cas menés par l'AFP. Sur toute l'année 2018, le chiffre avait atteint 121 femmes victimes, selon le ministÚre de l'Intérieur.

Quelque 213.000 femmes majeures sont victimes chaque année de violences physiques et/ou sexuelles de la part leur conjoint ou ex-conjoint, soit prÚs de 1% des femmes ùgées de 18 à 75 ans, selon des données officielles.

L'an passé, prÚs de 50.000 personnes s'étaient rassemblées dans toute la France - dont 30.000 à Paris selon les organisatrices, 12.000 selon la police - pour cette marche "violette", la couleur des luttes féministes. La manifestation était alors restée à bonne distance des actions des "gilets jaunes", dont le mouvement commençait à prendre à forme.

- Des célébrités dans le cortÚge -

Cette année, des collectifs de "gilets jaunes", qui comprennent de nombreuses femmes, ont également appelé à se joindre à la manifestation, appelant à une "société plus juste, plus égalitaire, plus humaine".

PrÚs de 70 organisations, partis politiques, syndicats et associations (Planning familial, CGT, CFDT, EELV, LFI, PS, Unef, PCF, SOS homophobie...) et plusieurs personnalités ont appelé à se joindre au défilé. Parmi elles, les comédiennes Muriel Robin, Julie Gayet ou Virginie Efira, les chanteuses Juliette Armanet et Clara Luciani, ou encore Vincent Trintignant - le frÚre de Marie, tuée par Bertrand Cantat en 2003.

Une centaine de groupes de jeunes, venus de plusieurs lycées et universités de toute la France, se sont également constitués pour y participer. Lundi, à la clÎture du "Grenelle" à Matignon, le gouvernement doit annoncer ou confirmer une quarantaine de mesures.

La secrétaire d'Etat MarlÚne Schiappa et le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ont ainsi présenté vendredi la "grille d'évaluation" qui doit servir aux forces de l'ordre pour mieux repérer les risques pesant sur les femmes victimes, lorsqu'elles se présentent dans un commissariat ou une gendarmerie.

Le collectif, de son cÎté, plaide pour certaines mesures "indispensables et urgentes", notamment l'instauration d'un brevet de la non-violence obligatoire pour tous les collégiens, une plus large utilisation de l'ordonnance de protection et la formation de tous les professionnels au contact des victimes.

AFP

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