[VIDÉO] Il appelle au ressaisissement collectif

Voeux pour 2025: Macron fait son mea culpa sur la dissolution

  • PubliĂ© le 1 janvier 2025 Ă  06:59
  • ActualisĂ© le 1 janvier 2025 Ă  13:53
Emmanuel Macron Ă  Strasbourg, le 23 novembre 2024

Emmanuel Macron a fait clairement mardi, lors de ses voeux pour 2025, son mea culpa sur la dissolution de l'Assemblée nationale, qui a semé "divisions" et "instabilité", avant d'appeler au "ressaisissement collectif" face à la grave crise politique qu'elle a provoquée.

Privé d'une grande part de son influence depuis que son camp a perdu les législatives anticipées de l'été, le chef de l'Etat a aussi annoncé, dans la traditionnelle allocution de la Saint-Sylvestre, qu'il demanderait lors de l'année qui s'ouvre aux Français de "trancher" certains "sujets déterminants" pour préparer l'avenir.

Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes après celles sur la fin de vie ou l'écologie.

Enregistrés dans le jardin d'hiver du palais présidentiel, ces huitièmes voeux d'Emmanuel Macron sont aussi les plus courts, en onze minutes. Et pour cause: le président n'a plus les moyens de tout décider comme il avait l'habitude de le faire, et se replie sur son rôle de "garant", selon son entourage.

Il a longuement mis l'accent, au début de son allocution, sur les réussites de 2024. Avec une innovation sur la forme: une vidéo de deux minutes montrant les Jeux olympiques ou la réouverture de Notre-Dame.

"Ensemble, cette année nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français", a-t-il lancé. "Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été", "unis, déterminés, solidaires".

- "Instabilité" -

Mais Emmanuel Macron n'a pas éludé la plus grave crise politique de la Ve République, avec un mea culpa plus clair que celui esquissé début décembre.

"Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l'Assemblée que de solutions pour les Français", a-t-il affirmé. "La lucidité et l'humilité commandent de reconnaître qu'à cette heure, cette décision a produit plus d'instabilité que de sérénité. Et j'en prends toute ma part."

Bien que fracturée, l'Assemblée actuelle représente selon lui "le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions", et est "pleinement légitime".

"Il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques : partir", a riposté dans la foulée le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, tandis que la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a raillé ce "président arrogant et autoritaire" qu'elle veut "réussir à faire partir".

Malgré tout, le président appelle les forces politiques à faire de 2025 l'année "du ressaisissement collectif" afin de permettre "la stabilité" et "les bons compromis". "Car nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre. L'année 2025 doit être une année d'action", exhorte le chef de l'Etat à l'adresse du gouvernement tout juste formé de son allié François Bayrou, le quatrième Premier ministre de l'année, auquel il adresse aussi ses "voeux".

Même s'il ne peut plus donner le "la" des politiques publiques, Emmanuel Macron montre qu'il n'entend pas laisser le gouvernement écorner son bilan.

Il a ainsi promis de "veiller" à ce que la France "continue d'être attractive", "travaille et innove plus", continue de créer des emplois et "assure sa croissance en tenant ses finances". Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.

Alors que l'international et l'Europe restent les prérogatives présidentielles, Emmanuel Macron a aussi exhorté les Européens à "en finir avec la naïveté" en matière de commerce ou d'agriculture.

- "Réveil européen" -

"Dire non aux lois du commerce dictées par d'autres et que nous sommes les seuls à encore respecter. Dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir", a-t-il plaidé. "À l'inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique", a-t-il ajouté.

Avec ces voeux, Emmanuel Macron espère se poser en surplomb, et éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027.

La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée. Dans ses propres voeux, elle affirme mardi que 2025 sera "une année décisive", espérant un "dénouement heureux" à l'instabilité gouvernementale, qui passerait par une "décision démocratique".

De son côté, le nouveau Premier ministre a souhaité, à l'issue d'une visite à Mayotte dévastée par le cyclone Chido, une année de "réconciliation", d'"action" et de "stabilité" face aux "fractures" récentes.

Une gageure: faute de majorité à l'Assemblée, son équipe s'appuie sur le même attelage fragile entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou s'expose donc au même risque d'être renversé par les députés de gauche et d'extrême droite.

AFP

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7 Commentaires
Missouk
Missouk
10 mois

Avec la tête qu'il tire, ça doit pas aller fort! La gastro du nouvel an ou un gros coup de massue ?

HULK
HULK
10 mois

Que de la comète mauvaise en plus. Il ne pense pas un pot de ce qu'il dit et il ne fera rien, comme d'habitude, pour donner la parole au peuple. Il n'a plus qu'à se barrer et c'est tout.

Romuald
Romuald
10 mois

Derrière ce que Macron appelle "la voix de la France" se cachent les intérêts de la Finance.
Tout ce qu'il promet à demi-mots aux prolétaires, c'est plus de souffrances, plus d'années à s'echiner au travail pour prendre sa retraite, plus d'heures de travail pour payer son loyer, se nourrir ou se soigner, plus de prélèvements sur l'argent public pour les dépenses militaires et moins d'argent consacré au logement, à l'école et à la recherche médicale.
Si les travailleurs veulent un avenir meilleur, ils ne le gagneront qu'en luttant pour une société plus juste, une société dirigée par eux-mêmes et débarrassée des exploiteurs et de leurs larbins politiques !
C'est le meilleur vœux qu'on puisse formuler en ce début d'année !

Ded
Ded
10 mois

Bof , du blabla comme dab , mais les autres partis ont-ils fait mieux ou le veulent-ils vraiment.
Le NFP n'est qu'une étiquette qui , à part hurler aux loups , est incapable de s'unir car les vieux chefaillons continuent à gueuler et à vouloir être Calife à la place du calife , ce ne sont vraiment que des IZNOGOUD ( des pas bons pour les non bilingues fans de BD)
Pour info , la destitution n'existe pas dans notre constitution mais les vieux loubards de la politiques qui le savent bien , trompent le peuple en le lui faisant croire

Man974
Man974
10 mois

En 2025, nous serons "unis, déterminés et fraternels", mais sans Macron !

A SIGNER ET A PARTAGER MASSIVEMENT : macron-destitution.fr

Templier974
Templier974
10 mois

Espèce de gland, retournes dans le chêne...

Eve
Eve
10 mois

"Alors qu’à la tête de l’Etat on nie la victoire du Nouveau Front Populaire, que prolifèrent les ministres les plus réactionnaires, il appartient à ces forces vives de ne pas se laisser engourdir par la résignation, intimider par les attaques et les insultes, et de bousculer l’ordre nouvellement établi pour ne pas laisser s’installer un climat qui prend des allures de néo fascisme.

Ce n’est pas le moment de chausser nos pantoufles. Le temps n’est plus au raisonnable. Il est à la lutte, à la vigilance, à l’implacable bataille pour défendre les seules valeurs qui doivent nous unir : la liberté, l’égalité, la fraternité. Et faire taire le bruit sourd des corbeaux. " BLOG MEDIAPART