Bilan de l'incendie au MaĂŻdo

"Plus jamais ça"

  • PubliĂ© le 23 octobre 2010 Ă  05:00
Photo Thomas Campeaux.

Les diffĂ©rents acteurs des forces engagĂ©es pour lutter contre l'incendie qui s'est dĂ©clarĂ© sur le plateau du MaĂŻdo le 11 octobre dernier se sont rĂ©unis ce vendredi 22 octobre 2010, en prĂ©sence du prĂ©fet Michel Lalande et de la dĂ©putĂ©-maire Huguette Bello. Il s'agissait de faire un bilan gĂ©nĂ©ral des actions qui ont Ă©tĂ© menĂ©es et des dispositifs futurs Ă  mettre en place. "L'objectif doit ĂȘtre Ă  la hauteur et il tient en peu de mot : plus jamais ça", lĂąche le prĂ©fet. Pour l'heure, il est encore difficile d'estimer les finances engagĂ©es, mais la facture va ĂȘtre salĂ©e. "Le seul coĂ»t que n'aurait pas supportĂ© le service dĂ©partemental d'incendie et de secours (SDIS) c'est de perdre un de ses hommes", souligne le prĂ©fet. MalgrĂ© tout un chiffre a Ă©tĂ© donnĂ©, celui du surcoĂ»t qui incombe au SDIS et qui dĂ©passe le million d'euros.

Pour avoir une idĂ©e, le prĂ©fet a Ă©numĂ©rĂ© la longue liste des moyens engagĂ©s pour gagner cette guerre contre le feu qui a durĂ© douze jours et qui n'est pas encore terminĂ©e. "Pour estimation, l'Etat a engagĂ© 134 hommes de la sĂ©curitĂ© civile, dans lequel il faut compter le billet d'avion, la masse salariale et les 18 tonnes de fret, ainsi que le Dash 8", liste Michel Lalande. Et puis, il y aussi les 140 militaires des FAZSOI, les hĂ©licoptĂšres, la gendarmerie. "Dans le cadre de la loi de finance, on sera obligĂ© de rendre des comptes. Mais quand la forĂȘt brĂ»le, on ne regarde pas ailleurs,mais la note va ĂȘtre Ă©picĂ©e".

Ce que retient notamment le colonel du SDIS, Jacques Vandebeulque : "le couvert vĂ©gĂ©tal et les conditions mĂ©tĂ©o n'ont pas Ă©tĂ© suffisamment considĂ©rĂ©s comme dangereux d'oĂč ce sinistre". Des leçons ont effectivement Ă©tĂ© tirĂ©es de ce terrible incendie. Le prĂ©fet a d'ailleurs annoncĂ© qu'un "plan opĂ©rationnel feu de forĂȘt" va ĂȘtre Ă©laborĂ©. Il sera rendu public d'ici mai 2011. Ce plan sera dĂ©clenchĂ© par la prĂ©fecture en dĂ©but de pĂ©riode sĂšche et activĂ© de maniĂšre graduelle en fonction des conditions climatiques.Il fonctionnera un peu comme le plan Vigipirate, dans un niveau extrĂȘme il imposera le prĂ©-positionnement sur site de moyens prĂ©ventif et d'intervention. "Par ailleurs, la mise en ?uvre du plan dĂ©partemental de protection des forĂȘts contre l'incendie, arrĂȘtĂ© l'an dernier, va ĂȘtre accĂ©lĂ©rĂ©e", prĂ©cise le prĂ©fet.

La commune a également tirée des leçons de cet incendie. Huguette Bello a d'ailleurs annoncé qu'elle engagerait des travaux pour créer des pénétrantes dans le massif des Bénares, afin de faciliter l'accÚs aux secours. "Il nous faut aussi envisager de créer plus de réserves d'eau dans ce secteur et également entretenir les pares-feu", souligne la député-maire. Et d'ajouter : "on a que ça, il faut le protéger". Elle a également appelé à la plus grande vigilance des 400 000 visiteurs qui viennent chaque année sur le site.

Pour l'heure, le prĂ©fet a dĂ©clarĂ© ce vendredi que l'incendie qui s'est dĂ©clarĂ© au MaĂŻdo le 11 octobre est "totalement maĂźtrisĂ©". Depuis dimanche 17 octobre, le feu a Ă©tĂ© contenu dans son pĂ©rimĂštre actuel qui reprĂ©sente prĂ©cisĂ©ment 780 hectares sinistrĂ©s. Mais le combat est loin d'ĂȘtre terminĂ©. Le prĂ©fet souligne "qu'il faudra ĂȘtre patient l'incendie ne sera pas Ă©teint dĂšs demain".

En effet mĂȘme si certaines forces engagĂ©es vont ĂȘtre libĂ©rĂ©es comme les militaires des FAZSOI qui vont ĂȘtre rendus Ă  leur caserne et les agents de l'office national des forĂȘts (ONF) qui vont faire une pause ce week-end, la majoritĂ© des moyens restent en place. Les sapeurs-pompiers, 2 hĂ©licoptĂšres, le bombardier d'eau, et la gendarmerie. Et pour cause, le sol reste chaud, "nous sommes sur un feu humus. Un feu souterrain capable de resurgir quelques mĂštres plus loin", prĂ©cise le colonel du SDIS.

L'engagement massif de moyens auxquels La Réunion a été témoin a permis, en à peine douze jours, de circonscrire un incendie en tout point identique à celui de 1988 par sa virulence", explique Michel Lalande. Et d'affirmer : "un feu de toute évidence allumé par la main de l'homme sera éteint par la main des hommes venus au secours du Maïdo".

Sur ce point, la compagnie de gendarmerie de Saint-paul privilégie "l'hypothÚse criminelle" quasiment depuis le départ de l'incendie. Elle appelle d'ailleurs toute personne à venir témoigner si elle a une information quelconque.

Ce qui est sûr, c'est que la réouverture du site du Maïdo n'est pas pour demain. Et qu'une longue évaluation attend les agents de l'ONF et le Parc national pour évaluer les dégùts qu'à causer cet incendie sur la faune et la flore du plateau du Maïdo.

Julie Fioretti pour

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