Condamné après avoir agressé un médecin de l’EPSMR et dégradé sa cellule de garde à vue avec ses excréments

  • Publié le 20 octobre 2025 à 18:11
  • Actualisé le 20 octobre 2025 à 18:48
tribunal judiciare de saint-denis

Julien I., 34 ans, a été condamné ce vendredi 18 octobre 2025 par le tribunal correctionnel de Saint-Denis à deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire renforcé. Le prévenu avait dégradé du matériel au CHOR, souillé sa cellule de garde à vue, avant d’agresser violemment un médecin de l’EPSMR, lui fracturant l’œil. Maintenu en détention, il devra suivre une obligation de soins et lui est interdit tout contact avec la victime (photo rb/www.imazpress.com)

Deux jours d’errance entre urgence psychiatrique, garde à vue et hospitalisation sous contrainte. Julien I., 34 ans, a comparu ce vendredi 18 octobre 2025 devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Le prévenu a été reconnu coupable d’une série de faits violents et de dégradations commis entre le 16 et le 17 octobre 2025. Il a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire renforcé, et maintenu en détention.

Dans la nuit du 16 octobre, Julien I. se présente au CHOR, demandant à être hospitalisé d’urgence. Deux médecins estiment que son état ne justifie pas une prise en charge immédiate. Mécontent, il s’introduit dans le service administratif et dégrade du matériel informatique. Interpellé, il est placé en garde à vue. La situation dégénère lorsqu’il enduit sa cellule de la brigade de gendarmerie de ses excréments, menaçant de "mettre du caca partout". Deux psychiatres concluent finalement que son état n’est pas compatible avec une garde à vue.

 - Hospitalisé sous contrainte -

Un arrêté d’hospitalisation d’office est pris et Julien I. est transféré à l’EPSMR. L’expert psychiatre relève une "dangerosité aiguë" mais précise qu’en dehors de ses phases de crise, le prévenu reste partiellement accessible à une sanction pénale. Quelques heures plus tard, un médecin décide de lever la mesure d’hospitalisation sous contrainte, estimant qu’il ne présentait plus de trouble manifeste.

C’est à ce moment que la situation bascule. Le praticien revient dans la chambre pour notifier la levée de la contrainte. Julien I. fait mine de ne pas comprendre, rappelle le médecin et se jette sur lui. Il lui assène plusieurs coups de poing au visage, provoquant une fracture du globe oculaire. La victime doit subir une opération dans les prochains jours. À l’audience, l’agresseur explique : "Il s’est moqué de moi avec les agents de sécurité, j’ai voulu lui mettre des patates".

 - Une personnalité complexe -

Le trentenaire, qui dit avoir été victime d’abus sexuels dans l’enfance, se décrit comme fragile psychologiquement et toxicomane. Il reconnaît consommer de la cocaïne lorsqu’il a des envies suicidaires. Déjà condamné pour des faits similaires, il prend un traitement lourd mais admet l’interrompre par moments, faute de se sentir bien.

Le ministère public a insisté sur la dangerosité du prévenu, "pour lui-même comme pour les autres", rappelant le risque de récidive dès lors qu’un diagnostic médical lui déplaît. Le tribunal a retenu une altération du discernement et prononcé une peine de deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire renforcé, une peine requise par le parquet. Julien I. reste détenu à Domenjod, avec obligation de soins et interdiction de tout contact avec le médecin agressé.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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