Imaginez un sanctuaire de plus de 20 000 m2, soit deux fois et demie la Corse, réservé à la nature et aux animaux sauvages. Un immense territoire avec de vastes plaines et quelques escarpements, tapissée de savane et de bush où les " Big Five " (éléphants, buffles, lions, léopards et rhinocéros) évoluent en toute liberté aux côtés des antilopes, girafes, impalas, hyènes, zèbres, volatiles de toutes sortes, reptiles et autres. Ce site exceptionnel existe bel et bien, c'est le Parc national Kruger en Afrique du Sud.
Long de 350 km, large de 60 km, c'est le Parc national Kruger en Afrique du Sud est la plus grande et la plus ancienne réserve naturelle d'Afrique du Sud. Il longe le Mozambique à l'est, le Zimbabwe au nord et les réserves privées à l'ouest. C'est presque un État dans l'État. Sauf qu'ici, ce sont les animaux qui sont rois, l'homme jouant, une fois n'est pas coutume, le rôle de l'intrus. C'est presque avec condescendance que les bêtes sauvages accordent aux visiteurs le privilège d'assister à des scènes de leur vie quotidienne.Une structure parfaitement rodée
Au fil des ans, les Sud-Africains ont fait du parc Kruger, créé à la fin du 19ème siècle, l'une des plus belles réserves du monde, facile d'accès, économiquement viable, parfaitement entretenue et organisée. Une équipe constituée d'environ 2 000 personnes - gardes, pisteurs, vétérinaires, personnel hôtelier, employés de voirie, pilotes, garagistes ... - veille 365 jours par an à faire fonctionner la plus fabuleuse structure que l'homme ait jamais conçue au service de la vie sauvage.
Le parc est sillonné de 2 500 km de routes et de pistes que l'on peut parcourir à sa guise, de jour uniquement, avec son propre véhicule ou accompagné d'un guide. Les plans d'eau, très nombreux, constituent de merveilleux points d'observation et d'agréables pauses pique-nique (à bord de son véhicule ou sur des aires aménagées et sécurisées). Malgré les quelque 900 000 visiteurs qui viennent chaque année, la nature conserve son caractère sauvage. L'immensité du parc constitue en effet un refuge idéal pour les animaux et empêche toute impression de foule. On a même souvent l'impression d'être seul au monde, surtout lorsque l'on observe, au coucher du soleil, une troupe de lionnes et lionceaux traverser nonchalamment la route ou que l'on croise, de bon matin, un hippopotame en chemin vers la mare. Visiter le parc réserve en effet de belles et fortes sensations.
Des moments époustouflants
À condition d'être patient et de garder l'?il ouvert, les rencontres sont presque toujours époustouflantes. Dans la plaine, impassibles, des éléphants déracinent les acacias à la recherche d'une sève rafraîchissante. Au détour d'un virage, trois rhinocéros, étonnés par la présence d'un 4x4 à cinquante centimètres de leur défense, préfèrent retrouver la tranquillité en s'enfonçant d'un pas pesant dans le couvert des arbres. Un peu plus loin, le calao terrestre, l'un des plus gros oiseaux d'Afrique, hélas en voie de disparition, prend son envol, sans doute pour rejoindre le point d'eau tout proche.
Dans la plaine, à l'ombre d'un saule rouge, un gnou semble en grande conversation avec un babouin. À contempler ainsi la faune s'ébattre en toute insouciance, alors qu'une brise légère distille une odeur de miel, qu'un lion rugit au loin, interrompant un instant le chant des oiseaux, et que la savane change de couleur au rythme du soleil, versant d'abord dans le bleu, puis dans le blanc, puis dans l'ocre, et enfin dans le pourpre, le voyageur bascule hors du temps. Nous voici soudain à l'origine du monde, de retour au règne de l'état sauvage. Une impression totalement irréelle que seul le parc Kruger est capable de susciter.
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