Alors que les opérations de décasage devaient débuter ce mardi 25 avril 2023 à Mayotte, la destruction du bidonville "Talus 2" à Majicavo (est de la Grande Terre) a été annulée par la justice lundi soir. La décision judiciaire a été accueillie par les cris de joie des habitants. Dans la nuit des affrontements ont opposé des jeunes aux forces de l'ordre présentes en grand nombre dans ce secteur. La préfecture de Mayotte a annoncé faire appel de cette décision. Une décision qui arrive alors que les Comores ont refusé lundi d'accueillir un bateau ramenant au port d'Anjouan 36 ressortissants comoriens expulsés de Mayotte où ils séjournaient en situation irrégulière. De son côté à Beauveau, on l'assure, "l'opération va s'intensifier". Suivez-nous, nous sommes en direct (Photo gm/www.imazpress.com)
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C'est la fin de ce live, merci de l'avoir suivi.
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L’audience en appel pour avoir lieu le 4 mai, selon Kwezi
"Le préfet a fait appel de la décision. Selon une source proche du dossier l’appel pourrait avoir lieu le 4 mai prochain" écrit le site d'information
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Avant l'arrivée des forces de l'ordre, certains habitants déconstruisent leur maison
Certains déménagent et emportent les matériaux avec eux, dans le but de reconstruire leur maison plus tard, nous indique notre correspondant sur place. D'autres détruisent leur habitation, ne croyant plus à un possible retour à Mayotte.
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Des affrontements à Majicavo, un homme armé d'une machette a été interpellé, annonce la gendarmerie
"Depuis ce mardi matin, sur le secteur de Majicavo, des groupes d'individus mènent des actions violentes contre les forces de l'ordre et les particuliers : barrages sur la RN1, caillassages, dégradations de biens publics et privés. Les gendarmes mobiles sont engagés depuis le début et effectuent des manœuvres destinées à mettre fin à ces exactions, protéger la population et rétablir le calme. L'hélicoptère de la section aérienne de Mayotte et des Véhicules Blindés à Roues Gendarmerie ont été déployés en appui. Un individu armé d'une machette a été interpellé" détaillent les forces de l'ordre.
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27 familles de Talus 2 ont été relogées, annonce la préfecture
"Le préfet s'est rendu à la permanence destinée à permettre le relogement des personnes vivants dans les bidonvilles à Talus 2. Pour le moment, 27 familles ont été relogées. De nouvelles familles sont venues à la permanence sociale et vont être orientées vers des hébergements" écrit-elle.
Le préfet s'est rendu à la permanence destinée à permettre le relogement des personnes vivants dans les bidonvilles à Talus 2.
— Préfet de Mayotte (@Prefet976) April 25, 2023
Pour le moment, 27 familles ont été relogées. De nouvelles familles sont venues à la permanence sociale et vont être orientées vers des hébergements. pic.twitter.com/QtVaDDybyk -
Jean-Hugues Ratenon "espère que rapidement cet élu sera traduit devant les tribunaux"
Le député insoumis Jean-Hugues Ratenon "condamne de façon la plus ferme les propos du 1er vice président du conseil départemental de Mayotte".
"Inadmissible pour un élu de la République de lancer un appel au meurtre sur la télé publique. Après un déploiement disproportionné de forces de l’ordre à Mayotte, les conséquences n’ont pas tardé : cela rajoute de la tension à la vive tension déjà existante.
Cet élu s’est il senti pousser des ailes au point d’appeler au meurtre ? Se sent-il protéger par le pouvoir ? Est ce que c’est sa proximité avec Darmanin et le gouvernement qui l’a poussé à tenir de tels propos ?", a fustigé le député de La Réunion.
Pour lui, "voilà, aussi, où mène la haine, l’arrogance, le mépris de cet exécutif. Certains petits soldats se croient tout permis."
Jean-Hugues Ratenon "espère que rapidement cet élu sera traduit devant les tribunaux." Il "espère aussi que tous les élus de Mayotte se désolidariseront de ces propos et [qu'ils] demander[ont] sa démission."
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"Ce soutien à la majorité présidentielle a lancé un appel au meurtre"
Le Parti pour La Réunion a réagit aux propos de Salime Mdéré, vice-président du conseil départemental de Mayotte. "Ce soutien à la majorité présidentielle a donc lancé un appel au meurtre, en direct, à la télévision."
Le PLR condamne sans réserve ces propos inqualifiables tenus par un responsable public, qui plus est membre du parti du Président de la République, qui nous ramènent aux heures les plus sombres de notre histoire. Tandis que l’opération Wuambushu vient tout juste d’être déclenchée, nous assistons déjà à des scènes de déferlement de violence extrêmement préoccupantes et on constate avec effroi que la parole raciste se libère.
'Nous appelons à stopper l’escalade répressive déclenchée par l’opération Wuambushu et à rouvrir le dialogue avec la population, les institutions comoriennes et mahoraises pour trouver des solutions pérennes qui répondent aux urgences et demandes sociales des citoyens', conclut le PLR.
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Mayotte entre colère et lassitude
À Mayotte, nombreux sont ceux qui ne soutiennent plus l'opération. C'est désormais un sentiment de lassitude et de colère qui prédomine dans une population qui attendait cette opération de lutte contre l'immigration illégale.
Une colère tournée en priorité vers l'État, nous indique notre correspondant sur place. Selon les Mahorais, l'État aurait mal préparé son opération pour lutter contre la délinquance.
Certains Mahorais fustigent même les étrangers en situation irrégulière.
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Les gendarmes toujours en intervention
"Face à la violence des bandes de délinquants sévissant dans le département, les gendarmes mobiles sont quotidiennement engagés pour protéger la population" déclare la gendarmerie dans un post publié sur ses réseaux sociaux
#Mayotte ???? Face à la violence des bandes de délinquants sévissant dans le département, les gendarmes mobiles sont quotidiennement engagés pour protéger la population. pic.twitter.com/Kcf07aCKpX
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) April 25, 2023 -
Situation toujours tendue à Mayotte
À Mayotte, et plus précisément à Majicavo, la situation est toujouts tendue avec des affrontements réguliers entre les jeunes et les forces de l'ordre. Cette fois-ci, des habitants excédés s'en sont mêlés, indique notre correspondant sur place. Selon plusieurs témoins, cela aurait permis d'appréhender deux jeunes considérés comme délinquants.
Dans l'île soeur, des alliances entre bandes se constituent, favorisées par un contexte de vacances scolaires.
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Le préfet de Mayotte condamne les propos de Salime Mdéré
Thierry Suquet, préfet de Mayotte, a tenu à réagir en direct suite aux propos de Salime Mdéré. "Je condamne fermement ces propos." "La situation est difficile, il faut que chacun garde raison", dit-il.
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Selon le tribunal, la destruction du bidonville aurait fragilisé les autres habitations
La justice a donc ordonné à la préfecture "de cesser toute opération d'évacuation et de démolition des habitats visés" estimant que cela mettrait "en péril la sécurité" des autres habitants du bidonville, dont les logements seraient fragilisés.
La préfecture de Mayotte a annoncé à l'AFP faire appel de la décision de justice, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin estimant que "ce qui met en danger la population c'est l'insalubrité, l'insécurité et la non-reconnaissance du droit de propriété".
Sur RMC, la porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize a elle relativisé, assurant que l'opération, qui a "déjà lieu depuis plusieurs semaines", avait vocation à durer "plusieurs semaines, plusieurs mois".
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Les actions de lutte contre la délinquance se poursuivent
Camille Chaize, porte-parole du minsitère de l'Intérieur, suit de près l'opération "Wuambushu", puisqu'elle est elle-même sur place, à Mayotte.
"Cette nuit, les policiers sont intervenus à Mamoudzou pour faire cesser des troubles mettant en danger les sapeurs-pompiers. À partir de 0h30, des incendies ont volontairement été déclenchés à proximité de la caserne des sapeurs-pompiers sur la commune. Un peu plus tard dans la nuit, la caserne et les véhicules du Sdis ont été visés par des projectiles lancés par les mêmes individus."
Pour riposer, les policiers nationaux ont lancé 27 tirs de Cougar, 6 tirs de lanceur de balles de défense et 4 lancers de grenade à main au cours de ces violences urbaines.
Après avoir dispersé le groupe à l’aide de ces moyens collectifs de défense, les policiers de la brigade anti-criminalité ont interpellé le meneur du groupe placé en garde à vue.Je suis cette semaine à #Mayotte, où se poursuivent les actions de lutte contre la délinquance.
— Porte-parole ministère de l'Intérieur et Outre-mer (@PorteParoleMI) April 25, 2023
⚠️Cette nuit, les policiers sont intervenus à #Mamoudzou pour faire cesser des troubles mettant en danger les sapeurs-pompiers. Je vous explique???? -
Le ministère des Outre-mer condamne les propos de Salime Mdéré
Ce matin, nous vous l'évoquions, un élu Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental de Mayotte, a qualifié les individus impliqués de "délinquants, voyous et de terroristes", avant d’estimer qu’"à un moment donné, il faut peut-être en tuer".
Des propos condamnés par le ministère délégué aux Outre-mer. "Je condamne absolument les propos de Salime Mdéré. Rétablir l'ordre et les principes fondamentaux doit se faire avec détermination, mais dans la sérénité : ces propos ne sont pas dignes de la République."
Face au tollé provoqué par ses propos, Salime Mdéré a tenu à s'exprimer sur ses réseaux sociaux en présentant ses excuses. "Mes propos - qui sont à la hauteur de ma passion pour cet île - ont dépasser ma pensée et je m'excuse bien volontier s'ils ont pu heurter." "Si je combats les belles âmes qui depuis Paris nous donnent des leçons sans jamais avoir mis les pieds à Mayotte, si je soutiens cette opération et m'inquiète des conditions de son démarrage (un bateau empêché d'accoster aux Comores, un décasage annulé par la justice...), je n'en reste pas moins très attaché au respect de l'Etat de droit et ne peut aucunement souhaiter que se mette en place une justice expéditive, qui conduirait Mayotte dans le chaos" dit-il.
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Le ministère de l'Intérieur assure que l'opération "continue" et "va s'intensifier"
À Mayotte, et malgré le revers de la justice, le ministère de l'Intérieur l'assure, "l'opération va continuer et même s'intensifier notamment en terme de présence terrestre et maritime", a déclaré la porte-parole du ministère de l'Intéreur Camille Chaize sur BFMTV. Une opération "qui durera plusieurs mois, aussi longtemps que Mayotte en a besoin".
A #Mayotte, l’objectif est de lutter contre l’insecurité, la criminalité organisée et la délinquance sur l’île, sous la coordination @Prefet976.
— Porte-parole ministère de l'Intérieur et Outre-mer (@PorteParoleMI) April 25, 2023
????1800 #policiers et #gendarmes, dont 500 renforts, sont mobilisés ces dernières semaines pour intensifier les contrôles. pic.twitter.com/HE9mNj4PIH -
Lundi, une habitante en colère interrompt la conférence de presse du préfet
Alors que Thierry Suquet, préfet de Mayotte, s'adressait à la presse ce lundi après-midi pour faire le point sur l'opération Wuambushu, une habitante dont la maison a été attaquée par des bandes l'a interrompu en disant "vous être incapable de nous protéger". Regardez
La conférence de presse du @Prefet976 est interrompue par une habitante de #Tsoundzou. Sa maison a été détruite par les bandes. "Vous êtes incapables de nous protéger !" #operationWuambushu #Mayotte #Mamoudzou #securitepublique #immigration pic.twitter.com/TjdKJwu9L3
— Mayotte Hebdo (@MayotteHebdo) April 24, 2023"Madame a raison d'être en colère" a ensuite commenté le préfet
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Calme précaire à Majicavo
Peu après 7h (heure de La Réunion), des affrontements sporadiques avaient lieu sur place entre des jeunes du quartier et des forces de l'ordre déployées en grand nombre, selon une journaliste de l'AFP.
Pas très loin, des émeutes ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les habitants du bidonville voisin de "Majicavo Dubaï" dès l'aube, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des barricades de poubelles et pneus avaient été installées tout le long de l'axe principal de l'île menant au secteur. Les forces de l'ordre, prises à partie par des jets de pierres, ont répliqué par des tirs nourris de LBD et grenades lacrymogènes.
Réunies au pied du quartier, les mamans de Talus 2 savouraient la victoire, malgré de violents heurts entre jeunes du quartier voisin et forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP. Regardez
Réunies au pied du quartier, les mamans de Talus 2 savouraient la victoire, malgré de violents heurts entre jeunes du quartier voisin et forces de l'ordre. pic.twitter.com/aqkDTplTIx
— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) April 25, 2023 -
Plusieurs interpellations à Tsoundzou
Hier, lundi 24 avril, pendant de longues heures, les forces de l'ordre ont repoussé et contenu des bandes de plusieurs dizaines d'individus, encagoulés, ou vêtus de combinaison de peintres. "Leur objectif était de pénétrer sur le chantier du terrain de foot de Tsoundzou pour récupérer du matériel leur permettant d'ériger un barrage sur la Route Nationale", indique les policiers.Auteurs de barrages de fortune, de dégradations de biens par incendie, de violences par jets de projectile, de cambriolages et de menaces de mort vis à vis des riverains, ces jeunes âgés de 15 à 25 ans, très mobiles, n'ont pas hésité à utiliser des cocktails Molotov et des tiges à béton en direction des policiers.
Plusieurs personnes étaient interpellées sur cette journée.
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Une manifestation prévue ce jeudi
Une grande manifestation de soutien à l’opération "Wuambushu" se prépare pour ce jeudi à Chirongui, commune du sud de Mayotte où ont eu lieu des décasages sauvages.
Le Collectif des Citoyens de Mayotte appelle la population à se mobiliser en présence des élus pour soutenir l’action de l’état à Mayotte.
????Une grande manifestation de soutien à l’opération #Wuambushu se prépare pour ce jeudi à Chirongui. Le Collectif des Citoyens de Mayotte appelle la population à se mobiliser en présence des élus pour soutenir l’action de l’État à Mayotte
— Cyril Castelliti (@CyrilCastelliti) April 24, 2023 -
"La justice est particulièrement clément par rapport aux mineurs qui sèment la terreur", dénonce Estelle Youssouffa
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, a suspendu jusqu'à nouvel ordre l'opération de destruction du bidonville "Talus 2" du quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou.
Une situation que déplore la députée Estelle Youssouffa. "Je suis consternée et pas surprise. À Mayotte, on a le sentiment d'une justice qui travaille contre nous", dit-elle sur France info. "Cela fait des années que la justice est particulièrement clément par rapport aux mineurs qui sèment la terreur à Mayotte."
Suspension de la destruction d'un bidonville à Mayotte : "ça fait des années que la justice est particulièrement clémente par rapport aux mineurs qui sèment la terreur à Mayotte", réagit Estelle Youssouffa, députée LIOT. pic.twitter.com/AOCaBVpdnw
— franceinfo (@franceinfo) April 25, 2023 -
"Nous ne sommes pas des méchants", clame une dame en situation irrégulière de "Talus 2"
"On ne doit pas démolir le secteur parce que cela va créer des problèmes pour ceux qui restent, des dangers pour les enfants", lance une habitante de Majicavo.
Une habitante qui le dit, "si des jeunes viennent mettre le trouble on les repousse, nous on veut la paix, on est pas des méchants". "Nos enfants vont à l'école, on les éduque, on travaille, on cotise, pourquoi détruire parce qu'on est étrangers, des étrangers il en existe partout."
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Plus de destruction : "On est fier mais ce n'est pas gagné", témoigne un habitant
Dans le quartier de Majicavo à Koungou, les habitants étaient soulagés après la décision du tribunal d'annuler l'opération de décasage.
"On était vraiment fier quand le verdict est tombé. Mais après ce n'est pas gagné pour aujourd'hui", souligne un habitant. "On lutte quand même jusqu'au bout et on aimerait bien que le conseil général accepte de vendre le terrain pour que l'on puisse bien habiter et construire des maisons, pas des cases en taule", ajoute-t-il.
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Le préfet de Mayotte fait appel de la suspension de la destruction d'un bidonville
Ce mardi 25 avril, à 7 heures (heure Réunion), les forces de l'ordre, accompagnées de fonctionnaires issus des services de santé et d'hygiène, devaient détruire le premier bidonville de cette vaste opération : le "Talus 2" du quartier de Majicavo, à Koungou.
Mais le juge des référés de Mamoudzou en a décidé autrement. Il a "ordonné au préfet de Mayotte de cesser toute opération d'évacuation et de démolition des habitats".
Le préfet de police, Thierry Suquet, a annoncé ce matin sur Kwezi Tv, une chaîne locale, faire appel de cette décision, ajoutant que l'opération de destruction aurait bien lieu ces prochains jours. "Le préfet de Mayotte prend acte de la décision du tribunal judiciaire de Mamoudzou. Il a demandé aux avocats de l'État de faire appel", a, par ailleurs, indiqué la préfecture de Mayotte à l'AFP.
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Wuambushu est un acte anti-pauvres" pour Clémentine Autain
Actuellement en visite à La Réunion, la députée Clémentine Autain a réagi à l'opération "Wuambushu". "Les principes fondateurs de la République fondés sur l'humanisme sont totalement mis à terre", dit-elle. "On ne peut pas régler la situation par la force et venir mettre dehors des familles et des enfants."
Selon la députée, "Wuambushu est un acte anti-pauvres". Mais "pour régler la situation, il faut dialoguer avec les Comores".
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Selon lemonde.fr, les CR ont tiré à balles réelles
Selon le site lemonde.fr, ce dimanche 23 avril lors d'affrontements avec "une centaine d’assaillants armés de machettes", des fonctionnaires de la CRS 8 "ont même ouvert le feu à douze reprises à l’aide de leurs pistolets automatiques +vers le sol et pour faire fuir+ les assaillants"
Toujours selon lemonde.fr, ces faits ont été rapportés par plusieurs témoins. "De tels tirs d’armes de poing sont rarissimes dans un contexte de maintien de l’ordre ou de violences urbaines, même en cas de situation extrêmement dégradée" commente le site d'information
Au cours des mêmes affrontements, "650 grenades lacrymogènes, 85 grenades de désencerclement, 60 tirs de lanceurs de balles de défense (LBD)" ont été utilisées par les CRS.
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Présence massive des forces de l'ordre
Après les affrontements de cette nuit, les forces de l'ordre sont encore présentes en nombre à Majicavo où règne un calme précaire.
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Le quartier de "Talus 2" prit en étau
À Majicavo ce matin, la situation est un peu confuse, nous informe notre correspondant sur place, Grégoire Merot. Selon nos informations, des jeunes d'autres quartiers ont mené plusieurs raid durant la nuit, donnant lieu à des jets de cocktails Molotov et à des affrontements avec les gendarmes.
Ce mardi matin, les forces de l'ordre sont toujours sur place. Un hélicoptère survole la zone. Regardez
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"À un moment donné il faut peut-être en tuer", les propos polémiques d'un élu de Mayotte
Alors que l'opération "Wuambushu" à Mayotte se poursuit ce mardi 25 avril 2023, avec, toutefois, l'annulation du décasage du bidonville de Majicavo, les propos de Salime Mdéré, vice-président du Conseil départemental n'ont pas tardé à faire réagir. Des propos évoquant les jeunes délinquants qui se battent contre les forces de l'ordre et qui font régner la peur dans l'île voisine.
"Je refuse de les appeler des gamins, ce sont des délinquants, des terroristes, des voyous. À un moment donné il faut peut-être en tuer", dit-il en, selon ses mots "peser mes propos".`
Des propos que la présentatrice à tenté de mesurer très rapidement, rappelant à l'élu qu'on ne peut tenir de telles phrases, notamment sur une chaine du service public.
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Actions de sécurisation : de nombreuses armes saisies
À Mayotte, lors de ces premières journées d'opération, les forces de l'ordre ont procédé à des contrôles des véhicules et des habitants. Plusieurs armes ont été saisies.
#Mayotte ???? De jour comme de nuit, la Gendarmerie multiplie partout ses actions de sécurisation :
— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) April 24, 2023
➡️ De nombreuses armes et objets contondants saisis. pic.twitter.com/GaCClvcPn4 -
L'opération de décasage de Majicavo annulée
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou, à Mayotte, a suspendu lundi 24 avril l'opération de destruction du bidonville "Talus 2" du quartier de Majicavo, dans la commune de Koungou, prévue ce mardi matin. La justice avait été saisie en procédure de référé par une vingtaine d'habitants de ce bidonville, représentés par un collectif d'une dizaine d'avocats.
Dans cette décision, que relaye France Info, le juge des référés "ordonne au préfet de Mayotte de cesser toute opération d'évacuation et de démolition des habitats" à Majicavo, ajoutant que "la destruction des habitations (...) est manifestement irrégulière", "mettant en péril la sécurité" des habitants. Ainsi, cette opération de destruction du bidonville est suspendue jusqu'à nouvel ordre. L'État pourra déposer un recours à cette décision.
Dans ce bidonville de Koungou, 85 familles étaient sous le coup d'une expulsion.
La décision de juste a donné lieu à des scènes de liesse. Regardez
???????? Camouflet pour l'exécutif français dans le cadre de l'opération "#Wuambushu" à #Mayotte.
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) April 25, 2023
Le tribunal de #Mamoudzou a suspendu l'évacuation d'un #bidonville qui devait avoir lieu ce mardi matin. @infofrance2 fait le point ⤵️ pic.twitter.com/VkSR9e105r -
La préfecture interdit la vente de carburants sous forme conditionnée
"À compter du lundi 24 avril 2023 à 17 h, et pour une période renouvelable de huit jours, la vente et l’achat de carburants sous forme conditionnée dans des récipients transportables manuellement (jerricans, bidons) sont interdits aux stations Total de Tsoundzou, de Kawéni (commune de Mamoudzou) et de Chirongui. Cette mesure ne s’applique pas aux usagers professionnels, sous réserve de justificatifs" annonce la préfecture.
⛔️Interdiction de la vente de carburants sous forme conditionnée à Mayotte
— Préfet de Mayotte (@Prefet976) April 24, 2023
????Lire le communiqué site de la préfecture : https://t.co/IXM1lKLp9Mhttps://t.co/lOj5KzdNHv pic.twitter.com/mEFUdDPQ4s -
À Mayotte, les expulsions vont commencer, les Comores refusent de coopérer
Les Comores ont déclaré ce lundi avoir refusé l'accostage d'un bateau transportant des migrants en provenance de Mayotte, où les autorités françaises ont annoncé une opération anti-migrants controversée, et suspendu le trafic de passagers dans le port où les personnes expulsées sont habituellement débarquées.
"Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne", a déclaré à l'AFP le ministre comorien de l'Intérieur, Fakridine Mahamoud.
Thierry Suquet, préfet de Mayotte a lui affirmé que la France "n'arrêtera pas" les opérations contre la délinquance et les bidonvilles. "Les opérations (...) de lutte contre la délinquance et de lutte contre l'habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l'immigration clandestine, on ne les arrêtera pas", a déclaré le préfet devant la presse à Tzoundzou, dans la banlieue de Mamoudzou.
Le représentant de l'État a également dit espérer "reprendre rapidement" les rotations de bateaux vers l'île comorienne d'Anjouan.
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Bonjour La Réunion
Merci de nous retrouver pour ce nouveau live en direct pour suivre l'opération Wuambushu. La France "n'arrêtera pas" l'opération "Wuambushu" lancée a assuré lundi le préfet de ce département français dans l'océan Indien, souhaitant reprendre "rapidement" les rotations de bateaux vers les Comores, suspendues par Moroni.
À propos
Ce mardi, plusieurs habitants des bidonvilles, et notamment du quartier Talus 2 à Majicavo, vivent leurs dernières heures dans leurs habitations. Car c'est aujourd'hui qu'ils doivent être délogés. Dans les quartiers concernés par les expulsions, les familles vivent chaque jour dans la peur. La peur de voir leur habitation détruite et de finir à la rue.
À Hamouro, notre correspondant a pu rencontrer un père de famille en colère. Cet homme, sa femme et ses enfants, tous Français et en situation régulière vivent dans ce quartier voué à être détruit. Mais pour eux, c'est l'inconnu. Aucune solution de relogement ne leur a été apporté.
À Bandrelé, même constat. De nombreuses familles en situation régulière vivent dans ce bidonville. Mais toutes, ne savent pas quand leur quartier sera détruit et surtout, où elles iront. "Un quartier qui vit la peur au ventre", explique notre correspondant pour Imaz Press.
Sur Franceinfo, Gérald Darmanin a précisé que les forces de l'ordre allaient détruire 1.000 bidonvilles, "sur décision de justice", tout en assurant que les habitants qui ne seront pas expulsés seraient relogés "dans des vrais logements".
L’association Droit au logement (DAL) a appelé ce dimanche à stopper l’opération de police dite "Wuambushu" amorcée dans les bidonvilles de Mayotte par le gouvernement pour endiguer la délinquance et l’immigration illégale, indique Le Parisien.
La France "n'arrêtera pas" l'opération "Wuambushu" lancée à Mayotte au nom de la lutte contre la délinquance et les bidonvilles, a assuré lundi Thierry Suquet, le préfet de Mayotte, souhaitant reprendre "rapidement" les rotations de bateaux vers les Comores, suspendues par Moroni.
- Affrontements entre les forces de l'ordre et les jeunes à Tzoundzou -
Ce lundi 24 avril 2023 a également été marqué par des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre dans le village de Tzoundzou au sud de Mamoudzou.
Des jeunes, vêtus de blanc pour ne pas être identifés par leurs vêtements, ont affronté les forces de l'ordre. Jets de galets et gaz lacrymogènes ont fusé de part et d'autre.
Des forces qui, quant à elles, font tout pour reprendre du terrain dans ce village qui abrite un important bidonville voué à être détruit lors de l'opération "Wuambushu". Regardez les images de notre correspondant sur place
- Enrayer un climat de violence -
L'opération "Wuambushu" vise aussi à enrayer ce climat devenu difficile à vivre pour les habitants de Mayotte.
L'un des objectifs de cette opération, interpeller les "bandes criminelles", comme l'a souligné le préfet de Mayotte. "Ceux qui s’attaquent aux scootéristes avec des machettes, ceux qui tentent de s’introduire dans les lycées avec violence, ceux qui s’attaquent aux bus scolaires etc", énumère-t-il.
La lutte contre la criminalité organisée se poursuit à #Mayotte pour arrêter les délinquants & chefs de bandes.
— Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (@Interieur_Gouv) April 23, 2023
Hier, préparation @Gendarmerie dans le cadre d'une opération judiciaire de la section de recherches #Mamoudzou pour démanteler un réseau soupçonné de prostitution. pic.twitter.com/cnVS3uDLDM
Gérald Darmanin a indiqué qu'une "quarantaine de bandes criminelles organisées" ont été recensées à Mayotte. Les renforts envoyés sur place devraient permettre de "redoubler d’activité" contre la délinquance locale, a-t-il promis.
Au total, plus de 2.500 personnels (forces de l'ordre, agence régionale de santé, justice, réserve sanitaire) sont mobilisés.
- "Une opération nécessaire pour la sécurité des Mahorais"
"On va protéger les gens en étant comme ça sur le terrain et en refusant de reculer. Si on est présent à Tzoundzou c'est pour protéger les gens" a assuré, lundi, le préfet de Mayotte
"Notre objectif c'est que nos opérations de sécurisation se poursuivent. On est là pour donner de la sécurité aux Mahorais, que les gens circulent librement, on est là pour que les gens puissent aller travailler et qu'on reprenne une vie normale", dit-il. "On viendra autant que nécessaire dans ces quartiers où les manifestants n'ont pas envie qu'on vienne."
Concernant l'habitat insalubre, le préfet précise "c'est tout sauf de l'arbitraire et sauf de l'impréparation. On s'est rendu chez les gens avec les partenaires sociaux et sur six secteurs nous avons des arrêtés pris qui sont d'ores et déjà exécutoires". On mettra en oeuvre "la déconstruction pour ceux où le juge à donner le feu vert et a contrôlé les arrêtés", déclare Thierry Suquet, le préfet de Mayotte.
Les "opérations de lutte contre la délinquance et de lutte contre l'habitat insalubre, on ne les arrêtera pas aujourd'hui. On va continuer car cette opération est nécessaire à la sécurité des Mahorais aujourd'hui."
- Les Comores refusent l'accostage des bateaux venus de Mayotte -
Toutefois, un obstacle se dresse face à cette opération "Wambushu". En effet, le gouvernement Comoriens refuse le rapatriement des expulsés. Cependant, le président Azali a, dans son discours de l'Aïd, invité au dialogue avec la France.
"La voie choisie par le gouvernement est celle du dialogue avec notre partenaire la France" dit-il, "j’ose espérer que la partie française tiendra compte de la position du gouvernement comorien".
"Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne", a indiqué à l'AFP le ministre comorien de l'Intérieur, Fakridine Mahamoud.
Les Comores semblent mettre à exécution leur menace de ne pas accueillir les personnes en situation irrégulière venant de Mayotte. Ce lundi 24 avril 2023, selon nos confrères de France Mayotte matin, 36 personnes en situation irrégulière expulsées de l'île française n'ont pas pu être accoster à Anjouan. Face à la fermeture du port d'Anjouan, le navire de la société de gestion de transport maritime, la Citadelle, a dû faire demi-tour.
- Une opération qui attise la peur -
Face à l'objectif affiché d'expulser des dizaines de milliers de personnes précaires, de nombreuses associations sont montées au créneau pour dénoncer l'opération. Sur Twitter, la Ligue des droits de l'Homme s'est dite "extrêmement" inquiète.
Concernant l'opération #Wuambushu, @MCVergiat vice-pdte #LDH rappelle que toutes les législations à Mayotte sont des législations d'exception, et c'est particulièrement vraie en matière d'expulsions locatives et d'immigration. https://t.co/RaSTdFInhz
— LDH France (@LDH_Fr) April 24, 2023
Toujours sur Twitter, la Commission nationale consultative des droits de l'homme a dénoncé "une opération qui viole les droits fondamentaux des personnes expulsées et qui est contraire aux engagements internationaux de la France en matière de respect des droits humains".
Chaque année, environ 20.000 personnes en situation irrégulière sont expulsées de Mayotte, d’après les derniers chiffres de la préfecture. D’après son dernier bilan, les équipes de la police aux frontières ont reconduit depuis le début de l'année 6507 personnes, "soit une augmentation de 30% par rapport à la même période de 2022" écrit France Mayotte Matin. 100.000 personnes ne seraient pas en règle sur le territoire.
Selon les chiffres de la préfecture de Mayotte, entre le "1er janvier au 31 mars 2023, 173 kwassas ont été interceptés transportant au total 2.255 personnes interpellées". Au cours de la même période 123 passeurs ont été présentés à la Justice. 83 d'entre eux ont été condamné à de la prison ferme.
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