Le moment qui sera choisi pour recourir au 49.3 sur le projet de budget 2023 dépendra de "la tenue des débats" dans l'hémicycle, a déclaré lundi le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal, n'excluant pas que des propositions, "y compris de l'opposition", puissent être retenues.
Les députés entament lundi après-midi l'examen de ce projet vivement critiqué par les oppositions qui ont exclu de le soutenir ce qui rend quasi inéluctable l'engagement du 49.3, les macronistes ne disposant pas de la majorité absolue à l'Assemblée.
Comme on lui demandait sur France Inter à quelle date ce recours pourrait intervenir, le ministre des Comptes publics a éludé. "Je ne peux pas vous le dire, ça dépendra, on va voir comment les débats se tiennent. Je constate qu'il y a un nombre record d'amendements qui ont été déposés, plus de 3.500", a-t-il répondu, ajoutant qu'il était "toujours utile d'échanger des arguments".
"J'attends beaucoup du débat, mais encore faut-il qu'il y ait un débat qu'il n'y ait pas d'obstruction et de volonté de blocage", a-t-il aussi mis en garde, rejoignant la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé qui avait déclaré dimanche que la "responsabilité, ce sera d'assumer d'engager suffisamment tôt le 49.3 si les oppositions bloquent matin, midi et soir le débat". "Il peut y avoir des propositions y compris de l'opposition, qui peuvent être retenues", a cependant assuré Gabriel Attal.
Interrogé sur une possible taxation des "superprofits", comme le propose l'opposition de gauche, le ministre a réitéré sa préférence pour le mécanisme européen qui vise à récupérer les "rentes" des énergéticiens et des pétroliers. Idem sur le doublement de la taxation du kérosène des jets privés, proposé cette fois par la majorité. Sur ce point, Gabriel Attal penche plutôt pour une obligation d'utiliser du biocarburant.
AFP