Filière cannes - sucre

Coupe et compensation

  • Publié le 28 juin 2005 à 00:00

La campagne sucrière début ce mardi 28 juin 2005 dans le Nord et l'Est de La Réunion. Elle se terminera en décembre. Le Sud et l'Ouest commenceront à couper en juillet. La campagne a pour toile de fond la baisse du prix de sucre programmée par l'union européenne. Lundi, l'ensemble des acteurs de la filière cannes - sucre ont réclamé la compensation intégrale des pertes de revenus générées par cette baisse

La réunion des membres de la filière a eu lieu à l'initiative de la préfecture. Les planteurs, les usiniers, les députés européens, le président du conseil régional et la présidente du conseil général ont ainsi échangé leurs réflexions et ont une fois de plus formuler des propositions communes. Rappelons que le mercredi 22 juin dernier par la commissaire à l'agriculture de l'union européenne, Mariann Fisher Boel, a rendu son rapport sur la réforme de l'OMC (organisation du marché du sucre). Elle préconise une baisse de 39% du prix de la tonne de sucre, ce qui induit une baisse au moins équivalente du prix de la tonne de cannes. Elle propose que les pertes de revenus subies par les planteurs soient indemnisées à 75%. Une enveloppe de 44 millions d'euros sera ainsi versée annuellement aux départements d'outre-mer à compter de 2007. À noter que le montant de cette compensation a été calculé sur la base des quotas alloués à chaque DOM (2 millions de tonnes de cannes pour La Réunion) et non pas sur celle de leur production réelle (1,960 million de tonnes à La Réunion en 2004)
Mariann Fisher Boel prévoit également que l'aide à l'écoulement, subvention allouée aux usiniers pour le transport de la canne en métropole, est maintenue à hauteur de 15 millions d'euros par an (s'ajoutant à la précédente enveloppe de 44 millions).

5 mos pour convaincre

Ce lundi à la préfecture, les acteurs de la filière ont réclamé, d'une seule voix, une compensation intégrale de la baisse du prix du sucre. Ils souhaitent que le gouvernement français soit leur porte-parole à Bruxelles. La présidente du conseil général, Nassimah Dindar, déclare à cet effet que si l'Europe reste muette face aux revendications des planeurs et des usiniers, "nous nous tournerons vers nos ministères pour réclamer cette compensation". Yvon Virapin, vice-président du conseil général, ajoute que l'aide à l'écoulement doit être de 18 millions d'euros.
Quant au député européen Jean-Claude Fruteau (PS), il souligne "ce que La Réunion a obtenu est satisfaisant et lui permet, de sauver les meubles". Allusion au précédent projet de réforme présenté il y a quelques mois par le précédent commissaire européen à l'agriculture, Franz Fischler. Ce dernier avait préconisé une baisse de 37% prix du sucre, donc moins importante que celle demandée par Mariann Fisher Boel. En revanche, les compensations pour perte de revenu s'élevaient à 39 millions d'euros par an, aide à l'écoulement comprise.
La Réunion a maintenant 5 mois pour convaincre l'union européenne du bien fondé de ses revendications. Passé ce délai, la réforme sera applicable.
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