La compagnie Yemenia Airways a été condamnée à Paris à l'amende maximale de 225.000 euros après le crash en 2009 d'un A310 au large des Comores qui avait fait 152 morts, ne laissant qu'une seule survivante
Le tribunal correctionnel a jugé la compagnie yéménite coupable d'homicides et blessures involontaires, lui imposant aussi de verser à deux associations plus d'un million d'euros en frais d'avocat et en dommages et intérêts.
- 152 personnes tuées -
A la suite d’une série d’erreurs de pilotage lors de l’approche de l’aéroport de Moroni, le vol Yemenia 626 s’est abîmé dans l’océan Indien dans la nuit du 29 au 30 juin 2009. La compagnie nationale yéménite a « participé aux erreurs » qui ont conduit à la catastrophe, elle a commis des « omissions » et pris de « mauvaises décisions », a soutenu la procureure Marie Jonca, au dernier jour de ce procès qui a débuté le 9 mai.
« Vous avez dans ce cockpit deux pilotes qui ne présentent pas un niveau professionnel équivalent », qui « ne savent pas travailler ensemble » et, « surtout, qui n’ont jamais été formés spécifiquement à l’approche de ce terrain si difficile et particulier de l’aéroport de Moroni », a souligné la magistrate.
En outre, a-t-elle ajouté, « vous avez deux pilotes qui vont poursuivre une approche dans des conditions délicates, de nuit, de façon règlementairement interdite (et) dans des circonstances dangereuses », à cause de la panne depuis plusieurs mois de certains feux de l’aéroport.
« Malgré ces circonstances qu’elle connaissait », la compagnie « n’a pas décidé de reprogrammer ce vol au petit matin et, de façon cohérente comme elle a pu le faire immédiatement après l’accident, d’interdire tout simplement les vols de nuit durant cette période », a souligné Marie Jonca. « Elle a attendu que l’accident se produise », a insisté la magistrate. « La compagnie a eu une gestion réactive du risque, on attendait d’elle une gestion proactive ».
www.imazpress.com avec l'AFP