Une femme sur trois dans le monde est victime de violences, physiques ou sexuelles, affirme un rapport de l'OMS (organisation mondiale de la santé). Des violences commises, la plupart du temps, par leur partenaire. A La Réunion, quatre femmes sont décédées en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint, soit deux de moins qu'en 2011.
Au niveau mondial, les chiffres sont inquiĂ©tants. "35 % des femmes ont subi des violences physiques ou sexuelles de leur conjoint", selon le rapport Ă©tabli par lâOrganisation Mondiale de la SantĂ©.
Ce rapport a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© en collaboration avec la London School of Hygiene & Tropical Medicine et le Conseil sud-africain de la recherche mĂ©dicale Ă partir de donnĂ©es recueillies dans 81 pays. "Il est choquant de voir que ce phĂ©nomĂšne se produit partout dans le monde", a ainsi estimĂ© Flavia Bustreo, responsable de la division familles, femmes et enfants Ă lâOMS.
En Afrique, 46 % des femmes sont la cible de brutalités. Un chiffre élevé par rapport à l'Europe qui se situe aux alentours de 28%. Pourtant peu importe le continent, un tiers des habitantes seront un jour victimes de violence. "Quelque soit la région que nous regardons, ce chiffre reste trÚs élevé", s'inquiÚte le docteur Garcia-Moreno, un des auteurs de l'étude.
Le rapport souligne que la plupart de ces actes sont des violences du conjoint: âdans le monde pas moins de 38 % du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimesâ.
Le rapport estime que âpresque un tiers des femmes ayant eu une relation de couple ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intimeâ. Les chiffres sont plus faibles pour les agressions sexuelles par une autre personne que le partenaire, avec 7 % de femmes concernĂ©es dans le monde.
A La RĂ©union, lâannĂ©e derniĂšre, quatre femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon "mais huit personnes ont Ă©tĂ© victimes de violences intrafamiliales", souligne ThĂ©rĂšse Baillif, prĂ©sidente du Collectif pour l'Ă©limination des violences intrafamiliales (Cevif). Cette derniĂšre garde en mĂ©moire les Ă©vĂšnements qui ont marquĂ© La RĂ©union ces derniĂšres semaines : le massacre du petit MattĂ©o dont le beau pĂšre est lâauteur prĂ©sumĂ© mais aussi le dĂ©cĂšs de Jean-Patrick Kichenin Moutalou, victime de sept coups de couteau, et pour lequel sa compagne est mise en examen. "Le mal ĂȘtre de la sociĂ©tĂ© sâaggrave, il y a un dysfonctionnement au sein de la famille. Lorsquâun drame se produit, la femme nâest pas la seule victime, câest toute la famille qui souffre", explique ThĂ©rĂšse Baillif. Et de rajouter : "nous allons mettre en place un travail dâaccompagnement sur la globalitĂ© de la famille. La situation est grave, il ne faut pas lâa nĂ©gligĂ©".
Quant au rapport de lâOMS, il prĂ©conise une action urgente sous la forme de "programmes de prĂ©vention favorisant des rĂ©formes sociales". Il parle ainsi dâune "remise en cause des normes sociales qui appuient le contrĂŽle et l'autoritĂ© exercĂ©s par les hommes sur les femmes et qui cautionnent ou tolĂšrent la violence Ă l'encontre des femmes".
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La violence , elle est partout, elle continue Ă faire son chemin, elle envahit notre sociĂ©tĂ©, nos familles, nos vies. Les chiffres qui sont rĂ©vĂ©lĂ©s, violence extrĂȘme faite aux femmes, elles perdent leur vie, la mort est au bout du chemin. Nous sommes bouleversĂ©s, meurtries, rĂ©voltĂ©s, dĂ©munis, car face Ă la mort plus grand chose est possible. Avant d'arriver Ă cet extrĂȘme un long chemin de violence a Ă©tĂ© parcouru, des jours, des mois, des annĂ©es de violence, de souffrance, de dĂ©sespoir, de solitude.On met en avant la violence physique sous toutes ses formes, elle est grave, elle est mortelle, il faut la dĂ©noncer et la combattre. Mais combien de femmes sont victimes de violence psychologique, de violence verbale. Des femmes qui sont dĂ©valorisĂ©es au quotidien, des femmes qui sont rĂ©duites Ă l'Ă©tat d'objet, des femmes qui sont soumises, des femmes qui perdent leur identitĂ©, qui sont interdites de rĂȘve, de projets.....Des femmes qui souffrent en silence, qui ne pourront jamais porter plainte, car aucun certificat mĂ©dical ne sera dĂ©livrĂ© pour maltraitance verbale, pour acte de soumission, pour insultes....Combien de femmes vivent dans cette souffrance, dans la culpabilitĂ© d'ĂȘtre ou de ne pas ĂȘtre , combien de femmes ont perdu leur capacitĂ© Ă faire des choix, Ă fuir cette violence...Des femmes qui vivent par procuration, qui s'abritent derriĂšre leurs enfants, qui transmettent la souffrance, la violence Ă leurs enfants malgrĂ© elles.Combien de femmes de part leur souffrance arrivent au suicide, Ă la destruction de leur santĂ©, finissent dans des services psychiatriques, Pourtant aucune claque, aucun coup n' a Ă©tĂ© donnĂ©, mais elles souffrent, elles sont victimes de violence..HĂ©las! quand elles arrivent Ă fuir, leur tyran, leur bourreau, ne supportent pas et ils tuent, et lĂ c'est trop tard. Soyons attentifs, soyons Ă l'Ă©coute, de toute cette souffrance invisible, cette souffrance qui tue de l'intĂ©rieur, cette souffrance qui asservit, qui annule toute existence...Donnons une chance Ă toutes ces femmes, donnez leur la parole avant qu'elles perdent Ă tout jamais....Rentrons dans les chiffres par l'entrĂ©e mais non plus par la sortie .....Tous ces compagnons, maris, outranciers, violents , dominateurs, en souffrance, malade, donnons leur les moyens de faire une prise de conscience qu'ils sont avant tout des ĂȘtres humains, des ĂȘtres sensibles, porteurs de sentiment....
Allons penser à une autre façon de vivre, de se respecter, de s'aimer, tout en étant réalistes, portons de l'optimisme pour la génération future.Le pouvoir de changement est avant tout en chacun de nous, allons la transcender pour notre société.
.....Retrouvons un peu de sentiment, .