Directrice du parc national et mère de trois enfants....

Femme, mère de trois enfants, écologiste convaincue et directrice du parc national de la Réunion... A l'occasion de la journée de la femme, ce 8 mars 2011, Imaz Press a choisi d'interviewer Marylène Hoareau, tout juste nommée. Femme dans un milieu d'hommes, elle démontre que face à la logique scientifique le genre ne compte pas. Face à la détermination, non plus.

Le premier mars 2011, le décret de nomination est tombé : Marylène Hoareau est devenue directrice du Parc National de la Réunion. " Une lourde responsabilité mais aussi une immense joie ", explique cette mère de trois enfants qui travaille à la mise en place du Parc National depuis plusieurs années.

Au milieu des urbanistes, scientifiques, aménageurs et autres brigadiers, se sent-elle seule? " Ici, au Parc National, nous avons démontré que hommes et femmes peuvent assurer ces postes ", explique celle qui a été parmi les premières femmes de l'île à décrocher le titre d'ingénieur en chef première catégorie. " C'est important pour le Parc et j'ai toujours essayé de m'entourer d'une équipe mixte ", poursuit-elle.

Dès le départ, elle s'oriente vers les filières scientifiques. La biologie puis l'écologie et l'aménagement sont encore des domaines dominés par les hommes. Et là encore, pas de problème. " J'ai choisi très tôt d'aller dans des filières scientifiques où les femmes sont minoritaires. Mais quand on s'appuie sur un raisonnement qui tient la route, on ne peut pas faire de différence entre les hommes et les femmes ".

Des différences quand même : " sur un dossier technique, on n'utilise pas forcément la même entrée, mais avec une démonstration scientifique, on arrive au même résultat ", explique-t-elle. " On utilise des atouts complémentaires ".

Mais aujourd'hui, il ne s'agit pas que de sciences pour Marylène Hoareau. La mission du parc national est bien d'aménager les Hauts de l'île mais aussi de garantir une bonne gestion du coeur du parc qui vient d'être classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Piton, cirques et remparts sont aussi sous sa responsabilité. " Le regard des femmes sur la campagne, la société, la nature est intéressant ", dit-elle, pointant là aussi une différence.

Un petit message pour les jeunes femmes qui rêvent d'un parcours similaire? " Il faut qu'elles assument leurs rêves. Il ne faut pas que le fait d'être une femme soit ressenti comme une barrière. Souvent, en tant que femme, on se met nos propres barrières ". Même avec des enfants? " Je suis largement soutenue ".

Si à diplômes et compétences équivalents, les femmes occupent encore souvent des postes à responsabilités moindres, Marylène Hoareau nous démontre que ce n'est pas une fatalité.

Marine Veith pour

journée de la femme, parc national