Le doyen de l'assemblée présidait la séance inaugurale ce mercredi

Discours d'ouverture au Sénat : Paul Vergès et l'exemple réunionnais

  • Publié le 1 octobre 2014 à 18:21
Paul Verges

Doyen de la noble assemblée du haut de ses 89 ans, Paul Vergès présidait ce mercredi 1er octobre 2014 la séance inaugurale du Sénat marquée par l'élection de son nouveau président. L'occasion pour le sénateur communiste d'évoquer lors de son discours d'ouverture les grands enjeux de la planète - la démographie et le climat -, prenant exemple sur la situation de La Réunion afin de démontrer que "les conséquences de l'action des grandes forces durables présentes sur le plan mondial sont capitales". "Rien n'est acquis, tout est à faire, et l'enjeu est une nouvelle civilisation planétaire", a-t-il rappelé à ses collègues sénateurs.

"Nous avons la chance, si l’on peut s’exprimer ainsi, de vivre un siècle qui apparaîtra dans l’Histoire, comme l’un des plus importants de l’humanité", a déclaré Paul Vergès, évoquant en premier lieu "la transition démographique mondiale" annonçant une population de 9,5 milliards d’humains en 2050. "Ces chiffres nous font prendre conscience que nous vivons à un moment crucial de toute l’histoire du genre humain", a-t-il insisté avant d’aborder un de ses autres sujets de prédilection : le climat.

"Déjà le réchauffement climatique au cours du siècle a des conséquences dans tous les domaines pour la vie humaine : climat, santé, vie économique, sociale et politique, environnement terrestre, aérien et maritime", a souligné le sénateur communiste, ajoutant : "Rien n’est acquis, tout est à faire, et l’enjeu est une nouvelle civilisation planétaire."

Et de poursuivre : "Que faire dans cette crise de ce que l’on appelle la mondialisation ? C’est à dire la mise en application du système économique actuel – le capitalisme – à son stade ultime de développement : la mondialisation. Dans sa logique, ce système remet en cause l’existant : le marché national ou régional, l’expansion économique, sociale, financière et politique adaptés à ces critères. Cette remise en cause provoque dans le niveau du développement économique, social et politique de tel État ou de telle région des réactions de contestation ou d’alignement."

"Un vrai paradis, un véritable laboratoire"

"Il est évident que tous ces phénomènes – démographiques, climatiques, révolutions scientifiques et techniques, mise en place du marché mondial – ont des interactions dont les conséquences sont de plus en plus importantes", a repris Paul Vergès, avant d’évoquer devant ses collègues du Sénat l’exemple de La Réunion, "une île dans le sud-ouest de l’océan Indien, inhabitée, montagneuse, tropicale, de taille modeste, de très grande diversité végétale et animale ; un vrai paradis, un véritable laboratoire".

"Sur le plan démographique, la population est passée de 240 000 habitants en 1946 à 840 000 en 2014, et atteindra un million dans 15 ans. Sur le plan démographique, dans le même délai, la population de Madagascar, voisine de La Réunion, estimée à 4 millions en 1947 se monte à plus de 23 millions en 2013 et sera de 55,5 millions en 2050. Dans le même délai, dans une génération, un quart de la population mondiale vivra en Afrique", a souligné Paul Vergès.

"Sur le plan de la mondialisation, c’est le pilier canne/sucre, séculaire dans l’île qui est menacé de disparition", a-t-il enchaîné.

"Sur le plan social, ce sont près de 30% de chômeurs (ce qui correspondrait en France à 10 millions de personnes, en égalité de taux de chômage), dont près de 50% pour les jeunes, 46% de la population sous le seuil de pauvreté, 240 000 personnes vivant des minima sociaux", a-t-il rappelé.

La petite pique à la Région

"Sur le plan du réchauffement climatique, l’île est frappée actuellement par une très grave sécheresse et un déficit en eau dans tous les bassins. Dans un pays tropical, et de cyclones dévastateurs, sur le plan de l’environnement et de la biodiversité, le littoral est menacé à terme par l’élévation du niveau de l’océan", s’est-il inquiété, sans oublier une petite pique à la majorité régionale actuelle : "Et c’est là qu’est projeté un grand chantier sur la mer !"

"Si j’ai cité cet exemple d’une île de l’océan Indien, à 10 000 km de l’Europe, c’est pour démontrer que pour une île modeste, les conséquences de l’action des grandes forces durables présentes sur le plan mondial sont capitales. Il en est de même pour tout pays, pour toute région dans le monde", a résumé Paul Vergès.

Et le doyen des sénateurs de conclure : "À l’aube de ce nouveau mandat, j’ai conscience de la responsabilité de chacune et de chacun siégeant sur ces bancs, devant la complexité, la difficulté et l’urgence des défis à relever (...) Pour la première fois, l’humanité a conscience de ce destin commun de toutes les fractions de la population mondiale. C’est en cela que les destins des uns et des autres apparaissent de plus en plus liés et solidaires, faisant apparaître notre conviction et donc notre espérance commune de voir la fin des luttes du XXIème siècle ouvrir une nouvelle ère à la nouvelle civilisation qui s’annonce (...) Que cette nouvelle ère illustre la volonté de voir se réaliser enfin pour le monde la devise de notre République : liberté, égalité, fraternité."

www.ipreunion.com

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5 Commentaires
Romain
Romain
11 ans

Place à la jeunesse communiste !

Edgard FAURE
Edgard FAURE
11 ans

@Ala vie et @Le vieux sphinx, depuis son mobile, vous êtes payés pour défendre l'indéfendable Vergès ?

a la vie
a la vie
11 ans

voila qui est dit

le vieux sphinx, depuis son mobile
le vieux sphinx, depuis son mobile
11 ans

Du grand verges merci pour la reunion

Edgard FAURE
Edgard FAURE
11 ans

STOP au blabla de P Vergès c'est un absentéiste notoire du Sénat avec 1 à 2 présence par an aux séances seulement ! Place aux jeunes !