"Le prix du loyer nous interpelle" résume Erick Fontaine, administrateur de la confédération nationale du logement (CNL). Lors d'un point presse tenu ce samedi 19 mars 2016, la question du prix des loyers dans l'habitat social a été abordée et "doit devenir un enjeu politique" pour l'administrateur de la CNL. En présence de plusieurs locataires, ce sont également les charges locatives qui sont pointées du doigt, chaque année en hausse, du côté des bailleurs sociaux.
"Nous voulons des loyers équilibrés" explique Eric Fontaine lorsqu'il aborde le sujet des loyers pour les logements sociaux de La Réunion. La base du loyer, au mètre carré, est fixé chaque année par l'Etat. Les bailleurs se doivent alors de ne pas dépasser un certain montant, lié à la taille du logement loué. Les bailleurs sociaux réunionnais respectent cette mesure, mais "fixent toujours le prix des loyers au maximum de ce qu'ils peuvent percevoir" dénonce Erick Fontaine, alors qu'une non augmentation pourrait être possible et "rentable" pour le bailleur selon la CNL.
Autre point sensible, les frais liés à l'entretien des immeubles, ou encore la taxe des ordures ménagères : les charges locatives. "Cela pèse énormément dans le secteur social, plus que dans le secteur privé, c'est un comble. En moyenne, les locataires payent entre 120 et 130 euros de charges locatives" souligne l'administrateur de la CNL.
C'est alors que le logement, et particulièrement la question des loyers "doit devenir un enjeu politique". "Pourquoi ? Parce que c'est le politique qui va tout aménager pour la mise en place de logements sociaux. C'est aussi lui qui engrange l'obtention de subventions et c'est aussi lui qui va faire en sorte de faire une garantie d'emprunt, pour pouvoir obtenir le prêt permettant de construire un immeuble. Pour nous, c'est à ce moment là que les élus doivent poser les prix des loyers et les conditions de location" explique Erick Fontaine.
Une modification de l'application des loyers est également nécessaire pour pallier aux impayés selon la CNL. Un manque à gagner de 18 millions d'euros liés aux loyers impayés, en plus des logements vides sont le résultat de frais trop élevés. "Il faut s'adapter à la réalité sociale, on ne peut pas appliquer des loyers élevés partout, les gens ne peuvent plus payer" estime l'administrateur. En moyenne dans l'habitat social, un T5 se loue entre 750 et 800 euros, un T4, plus de 660 euros et un T3 peut également dépasser les 600 euros. Les bénéficiaires des minimas sociaux, les retraités et les salariés "les nouveaux pauvres" sont touchés par des "loyers trop chers" qui "n'épargnent personne".
Enfin, la CNL pointe l'augmentation de la population âgée, et aimerait que les bailleurs "anticipent le vieillissement de la population, afin d'adapter des loyers équilibrés pour cette population. Quand une personne âgée touche 600 euros de retraite et que son loyer est de 400, et qu'en plus le nombre de personnes âgées va considérablement augmenter, comment allons-nous faire si les loyers ne sont pas rééquilibrés ?" termine Erick Fontaine.
www.ipreunion.com