L'immeuble des Quatre épices aux Camélias (Saint-Denis) n'a que deux mois. Déjà , une dizaine d'appartements sur trente présentent des infiltrations d'eau, et des locataires en colère. Le bâtiment de la SIDR, à l'instar de celui des Lataniers, ou de l'immeuble des Marjolaines, tend vers l'indécence à l'intérieur de ses appartements, tous étages confondus. Le bailleur social, contacté par les habitants, et par Erick Fontaine, administrateur de la CNL, reste muet face aux malfaçons constatées.
L'immeuble Quatre épices a été livré le 30 novembre 2015. Depuis, les locataires ont emménagé et ont constaté des infiltrations d'eau dans la salle de bain et les toilettes dès les premières semaines d'habitation. Des fuites, des problèmes électriques et des pans de moisissure sur plusieurs dizaines de centimètres sont déjà visibles sur les parois de certains logements. La visite, en présence d'Erick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale du logement (CNL) s'est faite par des locataires très en colère.
Dans l'appartement 7 des Quatre épices, "Rachida"(nom d'emprunt) habite dans un logement aux nombreuses fuites avec ses enfants, dont une fille lourdement handicapée. Le médecin qui suit sa fille à l'hôpital des enfants a écrit un courrier en précisant que le logement était "inadapté et insalubre" pour l'enfant de 10 ans. Avec Erick Fontaine, la mère de famille a été reçue par les directeurs généraux de la SIDR "visiblement étonnés de la description des appartements. Ils ont même demandé des photos" explique Erick Fontaine. "Ils ont dit qu'ils réagiraient en urgence pour reloger la dame, jusqu'ici pas de nouvelle" précise t-il.
Les autres locataires ne sont pas mieux lotis. Dans l'appartement 5, la mère de deux enfants et son compagnon sont obligés de payer deux loyers car ils refusent d'habiter dans un logement touché par les infiltrations d'eau à cause de la santé des marmailles. Plusieurs des locataires sont toujours dans les cartons et n'arrivent pas à s'installer, les problèmes de fuites étant répétitifs. Les loyers, compris entre 600 et 700 euros sont pour l'heure, toujours perçus par le bailleur. "A très court terme, dans les 3 à 4 mois à venir, l'ensemble des appartements risquent d'être concernés, comme celui des Lataniers, ou 80% des logements sont aujourd'hui touchés" déplore Erick Fontaine.
"Ils livrent des taudis"
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Du côté de la CNL, "qui ne lâchera pas l'affaire", Erick Fontaine parle "d'une course contre la montre à savoir qui livre des logements indécents le plus tôt possible. On va donner la médaille à la SIDR, c'est scandaleux de la part d'un bailleur de livrer des logements indécents à des locataires" lance-t-il dans les couloirs des Quatre épices. "Aujourd'hui, est ce qu'il y a réellement des actions menées contre ces promoteurs qui livrent des logements qui relèvent de l'indécence ? " questionne l'administrateur et se demande "s'il y a une mesure de défiscalisation sur cet immeuble, est ce que la défiscalisation s'applique sur des taudis ? Une garantie d'emprunt qui a été accordée par des collectivités locales pour construire ces immeubles, est ce que ces collectivités locales trouvent normal que l'on continuent d'héberger des administrés dans ces conditions ?" scande Erick Fontaine.
Le 18 février dernier, la presse et la CNL avaient visité un appartement de la résidence des Marjolaines à Saint-Denis, gravement touché par les infiltrations d'eau. La SIDR était intervenue juste après l'apparition de l'article. La situation était restée au point mort durant 2 ans. Aujourd'hui, les locataires des Quatre épices restent dans la tourmente, dans leur immeuble récemment livré.
"Il faut avoir un pilote qui gère la politique du logement parce que je pense que la population va exploser. Elle ne pourra pas supporter longtemps de vivre dans ces conditions" termine Erick Fontaine.
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