Il est le seul candidat Ă  sa succession Ă  la tĂŞte de la CGTR

Ivan Hoareau ou la difficulté de passer la main

  • PubliĂ© le 27 novembre 2014 Ă  05:15
ivan Hoareau

La CGTR tiendra son douzième congrès ces jeudi 27 et vendredi 28 novembre 2014, à l'issue duquel le secrétaire général Ivan Hoareau, seul candidat à sa propre succession, devrait en toute logique être reconduit pour un cinquième mandat. Une longévité (18 ans) qui illustre la difficulté des organisations - syndicales, politiques voire associatives - à se renouveler, mais aussi l'incapacité des gens de pouvoir à savoir passer la main.

C'était il y a quatre ans. Le 21 novembre 2010, Ivan Hoareau était reconduit à l'unanimité à la tête de la CGTR pour un quatrième mandat, lui qui avait accédé au secrétariat général en 1996. Mais déjà l'homme évoquait ses envies d'ailleurs, des projets personnels et professionnels, laissant entendre que ce mandat serait son dernier à la tête de l'organisation syndicale.

Or quatre ans plus tard, voilà le même Ivan Hoareau seul et unique candidat à sa propre succession. C'est qu'entre-temps, la CGTR a connu de nombreux soubresauts, entre mise en cause du train de vie de certains dirigeants et sécession de la branche sud partie fonder l'Union Régionale 974 autour de Pascal Hoareau et Clara Derfla.

À l'entendre, ce sont toutes ces querelles internes qui auraient poussé Ivan Hoareau à replonger. Comme Nicolas Sarkozy ne pouvait laisser la France partir à vau-l'eau sans revenir dans l'arène politique, il ne pouvait quitter la scène syndicale en laissant la CGTR dans cet état. Plus qu'un devoir, c'est une mission.

Mais c'est aussi qu'il est très difficile pour tous ces dirigeants de se résoudre à descendre de leur piédestal. Ivan Hoareau n'en est qu'un exemple parmi d'autres : Eric Marguerite est la tête de l'union départementale Force ouvrière depuis 1992, tandis que Jean-Pierre Rivière a été réélu en 2013 à un poste de secrétaire général de l'UIR-CFDT qu'il occupe depuis 2005. Hors du milieu syndical, on peut également citer le cas d'Huguette Bello, qui préside l'Union des femmes réunionnaises (UFR) depuis 35 ans maintenant !

C'est que les politiques demeurent sans doute les plus tenaces, prêts à tous les renoncements et tours de passe-passe pour ne pas perdre la moindre once de pouvoir. Ce pouvoir addictif dont on ne peut rester éloigné trop longtemps après y avoir goûté, comme en ont témoigné les retours des Jean-Paul Virapoullé, André Thien Ah Koon et Joseph Sinimalé lors des dernières municipales.

Pour la majorité d'entre eux, il apparaît impossible de lâcher les rênes, à moins d'un cas de force majeure. La Possession a connu l'ère Roland Robert durant 43 ans, Michel Dennemont occupe le fauteuil de maire des Avirons depuis 1987, Maurice Gironcel celui de Sainte-Suzanne depuis 1993 (avec une interruption forcée de 2009 à 2012) et la liste est loin d'être exhaustive... On peut également citer le cas de Nassimah Dindar, qui après dix années passées à la tête du conseil général ne serait pas contre un quatrième mandat.

Si les syndicats sont de moins en moins audibles et les politiques de moins en moins crédibles, ce n'est pas que "la faute à la crise". C'est aussi que la lassitude de voir ces indéboulonnables dirigeants accrochés à leur pouvoir comme autant de moules à leur petit rocher s'est muée en une profonde désespérance.

Guilhem George pour www.ipreunion.com

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4 Commentaires
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11 ans

syndicat forfait illimiter. le nouveau slogan de la CGTR sous l'ére yvan hoareau . yvan oublie pas ou la critique notre camarade PAUL .V. mais ou lé pas mieux . ces 4 année que ou sa passer a la tete de la CGT ex CGTR y sava etre infernal pou ou

barre out gueule, depuis son mobile
barre out gueule, depuis son mobile
11 ans

koman la place la lé bon dont? nous la perde notre place de 1er syndicat. Le nbre de syndiqués la baissé d année en année. Le nbre exact i connaît pas. ou lé payé par le syndika en plus out gros salaire grade directeur au TCO. ou nena téléphone. ou voyage. syndicat i paye loto po ou. ou gagne indemnités au conseil économique et social de la région. ou gratte out ki ds out buro. ou lé pas populaire...allez pès la mok. ..

gazon
gazon
11 ans

Un deuxième Guy Ethéve. Dans 50 ans li sera encore là avec 100 kilos en plus.

Depuis la ThaĂŻlande avec mon AĂŻlphone de Fonction
Depuis la ThaĂŻlande avec mon AĂŻlphone de Fonction
11 ans

On devrait supprimer TOUS les syndicats... En plus Ă  cause d'eux de mauvaises surprises attendent les travailleurs en 2015 ! A quoi servent-ils sinon Ă  s'engraisser ???