Prix des carburants - Vives tensions à la SRPP

Jean-Bernard Caroupaye appelle au "black-out général"

  • Publié le 21 février 2012 à 11:30
Mardi 21 Février 2012

Barrage des transporteurs devant  la SRPP

Depuis 10 heures ce mardi 21 février 2012, la tension est très vive à la SRPP au Port entre transporteurs et forces de l'ordre suite à un ultimatum lancé par la préfecture de lever les barrages par la force s'il le faut. A 11h30, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR (fédération nationale des transports routiers) a appelé "tous les professionnels de la route, les agriculteurs et la population en général" à "bloquer partout". "Réunissez-vous à nos côtés pour combattre la vie chère. J'appelle les professionnels de la route à créer un black-out général parce que le préfet ne respecte pas sa paroler", a-t-il lancé. Thierry Robert, maire de Saint-Leu et Jean-Yves Langenier, maire du Port, sont présents sur place pour tenter de calmer la situation.

Le mouvement des transporteurs prend une allure de grand conflit social au Port. Jean-Bernard Caroupaye, déçu par les ordres du préfet de lever les barrages devant la SRPP par tous les moyens, n'a pas l'intention de baisser les bras. Il a appelé dans la matinée la population à venir rejoindre les transporteurs pour les soutenir. Des petits groupes affluent dès lors aux abords de la SRPP.

Les forces de l'ordre procèdent à des contrôles sur tous les ronds-points du Port pour empêcher les gens de se rendre sur le site de la société réunionnaise des produits pétroliers.

Jean-Bernard Caroupaye a lancé un appel solennel à 11h30 : "Je demande aux transporteurs de bloquer partout, et je demande à la population en général de se réunir pour combattre à nos côtés contre la vie chère. Nous, les professionnels de la route, on ne vous abandonnera pas. Il faut créer un black-out général parce que les autorités ne respectent pas leur parole. Il faut qu'on arrête de nous bâillonner". Le président de la FNTR demande ainsi à solidifier le mouvement pour faire front commun face à l'appel très ferme de la préfecture.

Thierry Robert, maire de Saint-Leu a rejoint les transporteurs. "On est en démocratie, il faut discuter autour d'une table, on ne peut pas charger des manifestants comme ça. Le temps de la colonie à La Réunion est fini", estime-t-il. "J'ai été menacé par Thomas Campeaux, sous-préfet de Saint-Paul par téléphone il y a 15 jours. Il m'a dit que plus aucun dossier de la ville de Saint-Leu ne sera traité si je continuais à user d'un langage aussi virulent contre la décision de l'Etat", ajoute-t-il.

A 11h50, le maire de Saint-Leu et Jean-Bernard Caroupaye se sont dirigés vers les gardes mobiles, en demandant aux autres transporteurs de ne pas les suivre. "On fait une demande solennelle. On passe un message au préfet, il peut organiser tout de suite ici-même s'il le veut pour trouver une solution afin de mettre fin au monopole de la SRPP, pour faire la transparence sur les prix", annonce Thierry Robert.

Jean-François Lebon répond : "Le préfet est prêt à vous recevoir si vous levez les barrages devant la SRPP et que vous vous installez ailleurs". Ce que refusent les transporteurs.

A 12 heures, Jean-Yves Langenier, maire du Port, est arrivé sur les lieux pour tenter de calmer les tensions. "Le problème des carburants est essentiel à La Réunion pour toute la population. Il faut trouver une solution, mais cette solution ne peut pas passer par les charges policières", a-t-il indiqué. Pendant ce temps, les personnes réunies aux abords de la SRPP scandaient : "Préfet, démission !".

Jean-Yves Langenier a poursuivi son discours : "Il n'est pas question que le problème des carburants se règle dans la violence au Port". A u même moment, Thierry Robert s'asseyait par terre devant les gardes mobiles. "Je vous en supplie, ne faites pas ça, vous allez enflammer La Réunion", déclarait-il aux gendarmes.

La tension est remontée lorsque deux camions se sont postés devant les gendarmes, laissant présager un affrontement face-à-face, les gendarmes ne pouvant plus bouger. A noter également que les Portois sont de plus en plus nombreux à venir soutenir les transporteurs.

A 12h15, Jean-Yves Langenier a annoncé avoir eu un entretien téléphonique avec le préfet. Le préfet lui a annoncé être prêt à recevoir une délégation de la FNTR sur le champ, sans même demander la levée des barrages. Jean-Bernard Caroupaye, lui, n'a pas l'air de vouloir bouger. "La base me demande de rester ici", indique-t-il, demandant alors au préfet de venir sur place.

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