Emplois verts menacés

Le malaise grandissant des précaires

  • PubliĂ© le 22 aoĂ»t 2012 Ă  06:15
Emplois verts

Les emplois verts, qui se mobilisent de nouveau ce matin devant la préfecture, témoignent d'un malaise grandissant. Le taux de chômage restera-t-il supportable à la Réunion si l'Etat accorde moins de contrats aidés?

Ils étaient 500, jeudi dernier devant la préfecture. Combien, ce matin, à l’heure de la rencontre entre l’Etat, la Région, les représentants des emplois verts et leurs employeurs associatifs ? Depuis le début du mois, la mobilisation s’organise au sein des associations et des contractuels, dont un nombre indéterminé peut craindre la non-reconduction de leur "emploi vert".

"Pour l’instant, nous n’avons aucun chiffre de ce qui restera", explique Brigitte Naze, un des porte-parole du mouvement qui réclame le maintien des 2 500 contrats en cours. Seul un geste significatif de l’Etat semble en mesure d’apaiser le malaise de ces travailleurs précaires, qui gagnent 703 euros nets par mois pour 22 heures de travail hebdomadaires.

"Pourquoi l’Etat, qui dit accorder beaucoup d’importance à l’économie sociale et solidaire, s’acharne sur ce dispositif qui a fait ses preuves", poursuit Brigitte Naze, qui préside une association employant 30 emplois verts. "Notre activité n’est pas occupationnelle, c’est de l’activité économique qui répond à un besoin et s’accompagne de formations qualifiantes. Nous entretenons le patrimoine naturel, des espaces de convivialité dont profitent les Réunionnais mais aussi les touristes. Qui le fera, sans contrats aidés ?", souligne-t-elle encore.

Après le mouvement d’humeur des maires confrontés au ralentissement de l’effort de l’Etat, alors que le Conseil général va diriger une partie de son soutien vers les communes, les associations crient à leur tour leur mécontentement. Le Conseil régional les entend d’autant plus volontiers qu’elle n’a plus de gouvernement à protéger, tout comme le PCR et ses alliés qui soulignent non sans raison l’aggravation de la situation sociale. Les contrats non reconduits viendront alimenter la cohorte des chômeurs, qui dépassait fin juin les 141 000 inscrits à Pôle Emploi.

Alors que la machine économique tourne au ralenti, l’Etat démuni ne peut plus jouer son rôle de béquille : l’année 2012, qui avait commencé avec une violente protestation contre la vie chère, pourrait se terminer dans un climat tout aussi pesant.

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