Ils se sont fait caillasser une fois de trop

Le Port : les pompiers en grève illimitée

  • Publié le 22 mars 2016 à 09:31
Pompiers du Port en grève

Les pompiers du Port sont en grève illimitée depuis ce lundi 21 mars 2016. C'est un nouveau caillassage de leurs véhicules qui a provoqué ce mouvement de colère. Dans la nuit de lundi à mardi, alors qu'ils intervenaient pour secourir un blessé à la rivière des Galets, ils ont été victimes de jets de pierres. Trois pompiers ont été blessés et ont du être transportés à l'hôpital (d'où ils sont ressortis depuis).

Alors qu'ils se rendent porter secours à une personne blessée à la rivière des Galets, ce lundi soir 21 mars, un galet traverse la vitre du camion du côté où est assis le chef d'agrès et vient frapper le conducteur. "On a continué notre mission malgré tout", raconte Ludovic Payet, pompier professionnel et responsable du syndicat SNSPP-PATS-FO de la Réunion, majoritaire sur le centre de secours du Port. "Un collègue a été blessé et l’autre a eu deux jour d’ITT. Si le collègue n'avait pas levé la tête, il aurait pris le galet dans la tempe et ça aurait pu être grave. Heureusement là le conducteur l’a pris dans le poignet." Insultés et caillassés quotidiennement, les pompiers du Port ont décidé de se mettre en grève illimitée à l'appel de l'intersyndicale (Unsa, SNSPP PAT FO, syndicat autonome).

"On a déjà fait plusieurs actions et aujourd'hui on est obligé de passer en grève, on a l'impression qu'on ne nous écoute pas. On a interpellé le préfet pour lui dire que nous sommes sous sa responsabilité et qu'il doit nous protéger, rappelle Ludovic Payet. Nous devons mettre en place une table ronde entre la préfecture, la sous-préfète et le maire pour résoudre le problème, décider de nouvelles procédures. Et s'il faut des moyens et bien qu'on les mette! Aujourd'hui, on a une procédure à respecter qui n’est plus adaptée à ce que l’on rencontre dans notre cadre de travail. Celle-ci a été mise en place dans un cadre de violences urbaines or nous sommes dans le cadre de coups de galets isolés."

Désormais, lors de leurs interventions, les pompiers du Port doivent se faire accompagner par la police. Lundi soir encore, les pompiers sont tombés dans "un traquenard". "A 20h30, on s'est rendu dans le quartier réputé pour ce genre de faits, rapporte le syndicaliste. C'était une voie sans issue. Au bout de la voie, une multitude de palettes qui brûlaient avec une trentaine ou une cinquantaine de personnes qui nous attendaient. On a décidé de faire un repli stratégique en attendant que la police sécurise la zone. La brigade anti-criminalité (Bac) est partie et malheureusement c’est elle qui s’est faite caillasser. S'ils n'avaient pas été là, ça aurait été pour nous."

"Nous sommes les seuls pompiers qui nous faisons caillasser tous les jours! s'exclame Ludovic Payet. On est les seuls pompiers à être sécurisé par la Bac pour éteindre un feu ou pour porter secours à une personne blessée sur la voie publique. Saint-Paul, La Possession... ça n'existe pas dans les autres casernes." Les mutations, elles aussi deviennent compliquées, affirment les pompiers, puisque plus personne ne veut venir travailler dans la caserne du Port, la plus importante de l'île, depuis près de 20 ans.

L'une des revendications des grévistes était l'affectation d'un adjoint au chef de centre. La seule caserne à en être privée pour la raison évoquée plus haut. Sur ce point, les grévistes ont obtenu satisfaction puisqu'un nouvel adjoint débutera son service le 1er mai prochain. Parmi les autres revendications : un aménagement de la caserne pour le personnel et les engins en attendant la construction de la nouvelle caserne, livrée dans deux ans.

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