En proie à des difficultés financières, l'association cesse son activité

Le Tampon : le Bato Fou ne voguera plus

  • Publié le 28 janvier 2014 à 08:35
Bato Fou

Implanté depuis 2010 à Bourg Murat au Tampon, l'association Bato Fou cesse son activité. Elle l'a confirmé ce mardi 28 janvier 2014. En cause : des difficultés financières, résultant d'une absence de salle et des baisses de subvention, notamment de la municipalité du Tampon. "Cette décision a été lourde à prendre car l'association est reconnue sur le paysage culurel de La Réunion", regrette Nicolas Laurent, président du Bato Fou. Trois emplois vont disparaître.

Créée en 1989, le Bato Fou disparaît ainsi du paysage culturel local. En proie à des difficultés financières, l'association ne peut plus mener à bien ses activités culturelles. "Lorsque le Bato Fou s'est déplacé au Tampon en 2010, après 15 ans à Saint-Pierre, il était convenu avec la mairie, la mise à disposition d'un des grands kiosques, implantés à Boug Murat, afin qu'il devienne une salle de spectacle. Mais suite aux affaires politiques et financières de la ville, le projet a été gelé en 2011. Malgré tout, à partir du premier semestre 2012, nous avions décidé de commencer les activités culturelles hors des murs. Paradoxalement, à la même période, la municipalité a diminué de 50% les subventions alloués à l'association et bloqué le dossier de l'équipement. Nous avons envoyé de multiples courriers, cette dernière ne nous a jamais répondu", explique Nicolas Laurent.

Selon ce dernier, face à ce silence et au manque de soutien de la mairie, les autres partenaires, - le conseil régional, le conseil général, le ministère de la culture -, ont préféré "rester prudents" et diminuer leurs subventions.

Conséquences: n'ayant pas de salle, ni de ressources, à savoir, billetterie ou buvette, au lieu de se retrouver dans la même situation en 2014, le directeur du Bato Fou note "ne pas avoir eu d'autres choix que la cessation de paiement et la liquidation judiciaire". Une décision "lourde", précise-t-il, car "c'est un gros travail de terrain et des actions culturelles avec le tissu associatif, les scolaires, les publics spécifiques, la Maison du Volcan, le CREPS ainsi que trois emplois qui disparaissent".

Déçu, le directeur du Bato Fou pointe une "volonté de laisser pourrir la situation". "Cela faisait plus de 6 mois que l'on alertait sur la situation", déplore-t-il.

Par ailleurs, Nicolas Laurent souligne avoir reçu le soutien  d'artistes, dont Alex Sorres, Maya Kamaty ou encore Warfield. Des artistes "très déçus", dit-il, car "bon nombre d'entre-eux avait joué à Saint-Pierre et collaboré sur des actions".

"La disparition du Bato Fou est préjudiciable à la création locale. D'autant que des projets comme cela, il n'y en a pas 15 000 dans les hauts de l'île", termine Nicolas Laurent.

www.ipreunion.com
 

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