Ils demandent une augmentation des effectifs et l'embauche de jeunes

Les pompiers de Saint-Denis appellent au secours

  • PubliĂ© le 11 fĂ©vrier 2016 Ă  12:52
SDIS 974

Les pompiers du Sdis de Saint-Denis font entendre leur mĂ©contentement depuis mercredi matin 10 fĂ©vrier. Si les opĂ©rations de secours sont assurĂ©es normalement, les sapeurs pompiers ont interrompu les activitĂ©s parallĂšles : le sport, les manoeuvres, les vĂ©rifications de matĂ©riel... Hier, prĂšs d'une trentaine de sapeurs-pompiers participaient au mouvement, auquel s'est associĂ© le syndicat autonome du personnel du Sdis (SapSdis). Les revendications transmises Ă  la hiĂ©rarchie, le mouvement se poursuivra jusqu'Ă  obtention d'une rĂ©ponse, attendue la semaine prochaine. Si tel n'est pas le cas, les sapeurs-pompiers avertissent se tenir prĂȘts Ă  dĂ©poser un prĂ©avis de grĂšve.

Une trentaine de personnes de toutes les Ă©quipes de Saint-Denis ont exprimĂ© leur mĂ©contentement ce mercredi 10 fĂ©vrier. "Symboliquement, on a fermĂ© le portail de la caserne", affirme Alain*, sapeur-pompier. "C'est un petit mouvement d'humeur, relativise Norman Ingar, chargĂ© de la communication du Sdis. Mais ça n'empĂȘche pas les secours d'intervenir. C'est normal, c'est un service public. MĂȘme si vous avez seulement mal Ă  la jambe, ils interviendront." Si les opĂ©rations sont assurĂ©es normalement, les activitĂ©s parallĂšles (vĂ©rification du matĂ©riel, sport, manoeuvres...) sont mise de cĂŽtĂ© pour quelques jours.

Le principal problÚme rencontré par les agents : le manque d'effectif qui rend la sécurité incertaine au cours des interventions. Un point que soulignaient également les pompiers de Saint-Paul fin janvier. "Souvent, le camion n'est pas suffisamment rempli, au lieu d'avoir six personnes, on est trois... explique Alain. Avant l'an 2000, on avait 30 personnes à la caserne, aujourd'hui nous ne sommes plus que 20. Le nombre d'interventions a été multiplié par deux ou trois, on est aujourd'hui à plus de 10 000 par an, on a plus de camions, mais ça ne remplace pas le personnel. Si on n'a pas d'effectif on ne peut plus rien faire."

A la caserne, on s'interroge sur le renouvellement du personnel. Actuellement, l'ùge moyen des pompiers y est de 50 ans. "A cet ùge là, le rendement n'est plus pareil, note Alain. Nous n'avons aucun relai derriÚre nous, comment allons-nous assurer la suite aprÚs les départs en retraite?" Des recrutements ont été effectués au sein du Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis) mais pas directement dans les équipes qui se rendent sur le terrain.

Si les sapeurs-pompiers se mobilisent aujourd'hui, c'est aussi pour dĂ©fendre un collĂšgue, "mutĂ© abusivement". "Il Ă©tait lĂ  depuis environ 25 ans et maintenant ils veulent l'Ă©carter, s'indigne Alain. Il est en ce moment en arrĂȘt maladie depuis deux semaines. Nous avons besoin d'une explication. Lorsqu'on a posĂ© la question, on nous a rĂ©pondu que le chef de centre ne voudrait plus de lui Ă  la caserne." ArrivĂ© il y a deux ans, le chef de centre est loin de faire l'unanimitĂ© Ă  la caserne. Les sapeurs-pompiers soulignent au cours de ce mouvement "un problĂšme de management" et veulent pouvoir entamer des discussions et obtenir des explications sur les problĂ©matiques actuelles du centre.

Reçus mercredi par le chef de groupement de l'unité de Saint-Denis qui a fait remonter les raisons du mécontentement à la direction du Sdis, les sapeurs-pompiers attendent désormais une réponse qui devrait arriver courant de la semaine prochaine. Jusqu'à cette date, ils poursuivront leur mouvement. "Si nous n'avons pas obtenu de reponse d'ici là, nous déposerons un préavis de grÚve", prévient Alain.

www.ipreunion.com

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