Saint-Joseph - La Passerelle (Actualisé à 13h40)

Les riverains quittent les lieux dans le calme et l'incompréhension

  • PubliĂ© le 27 novembre 2014 Ă  11:53
La Passerelle

Les derniers habitants du village de la Passerelle ont quitté leur domicile ce jeudi 27 novembre 2014. Les forces de l'ordre, présentes depuis 6 heures du matin, ont surveillé le déroulement des opérations suite à l'ultimatum fixé jusqu'à 13 heures par les autorités. Pour une durée encore indéterminée, 15 familles vont déménager dans les environs, répartis dans les différents quartiers de Saint-Joseph. Le but de cette évacuation temporaire : permettre l'expertise de la falaise par les équipes de cornistes du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). 800 tonnes de masse rocheuse menacerait les habitations et l'école du village. Si les riverains ont bien conscience du danger, ils regrettent le manque d'information de la part des autorités. "Toutes les familles concernées par l'arrêté d'évacuation ont quitté les lieux. Cela s'est passé de façon très courtoise", affirme pour sa part le lieutenant-colonel Romain Champenois qui commande la compagnie de Saint-Pierre.

Dans le quartier de la Passerelle, les traces de l'éboulis survenu en septembre dernier sont bien visibles. En revanche, impossible d'apercevoir le bloc rocheux de 800 tonnes qui menace les habitations de la zone. D'où l'incompréhension des riverains ce jeudi matin, alors qu'ils doivent quitter les lieux avant 13 heures sous peine d'être évacués de force par les forces de l'ordre.

La visite pédagogique du sous-préfet de Saint-Pierre, Loïc Armand, n'a pas eu l'effet escompté. S'ils ont conscience du danger et de la nécessité de partir temporairement afin de permettre le travail des experts sur la falaise, les habitants de la Passerelle affirment avoir manqué cruellement de données.

"Nous n'avons pas d'informations. On nous parle d'un bloc de 800 tonnes, mais cela peut être 1 000 ou 10 000 tonnes ! Montrez-nous où il est ! Arrêtez de faire vos affaires en cachette ! Nous voulons que le BGRM nous montre les études qui ont été faites et les photos qui vont avec", assure Ludovic Grondin qui a déposé quelques heures plus tôt son enfant à l'école de Langevin.

Depuis la fermeture de l'école, cet habitant du quartier a une dent contre les autorités. Il regrette notamment la tenue de réunions sans concertation avec les parents d'élèves : "nous connaissons le risque, nous ne voulons pas retrouvez nos marmailles dans un éboulis. Mais, ils ont dit qu'ils trouveront une solution avec tout le monde et les parents d'élèves. Pas de faire des réunions en misouk ou en cachette !"

Moins en colère que Ludovic Grondin, Guy Fontaine est surtout tracassé par son départ. Habitant de la Passerelle depuis une trentaine d'années, cet homme s'interroge surtout sur la durée de son déménagement : "le stress est là. La mairie paie l'hébergement pour un mois, deux mois ? Je ne sais pas. Et je ne sais pas comment cela se passerait pour un départ définitif."

Père d'une petite fille de 5 ans, le riverain est embêté de devoir quitter son quartier sans même pouvoir voir le danger qui menace son habitation. "Cela fait 31 ans que j'habite ici, l'éboulis est loin de chez moi. S'il y avait vraiment une roche de 800 tonnes, on le saurait. Pour moi, ce n'est pas vrai", affirme-t-il, quelques heures avant l'ultimatum fixé par l'Etat et la mairie de Saint-Joseph.

D'autres riverains ont du mal à comprendre la logique de l'évacuation. Sur les 15 familles concernées, 7 ont été hébergées à seulement quelques dizaines de mètres de la zone menacée. "Où est la ligne imaginaire qui décide si on est menacé ou pas ?", s'interroge une habitante. A défaut d'une ligne, les forces de l'ordre ont dressé une barrière afin d'empêcher les personnes d'accèder au périmètre.

Des gendarmes seront sur place 24h/24 afin de surveiller les habitations abandonnées temporairement. "Jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée, nous assurerons la sécurité de leur maison en leur absence. Des contrôles seront faits avec une surveillance tout au long de la journée", explique le lieutenant-colonel Romain Champenois. Certains, qui ont laissé leur bétail sur place, ont reçu des laissez-passer afin de pouvoir nourrir leurs bêtes. Reste à savoir pour combien de temps.

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1 Commentaires
BOUBA
BOUBA
11 ans

Les gens se prennent tous pour des spécialistes ! Laissez faire les géologues qui savent de quoi ils parlent, si le sous préfet fait évacuer c'est pas pour s'amuser !