Depuis 10 heures ce jeudi 7 novembre 2013, une centaines de sages-femmes et étudiantes s'est rassemblée devant l'agence régionale de santé de l'océan Indien à Saint-Denis. Vers 11 heures, après avoir bloqué la route en face de l'ARS, elles ont décidé de perturber la circulation sur le boulevard Sud, formant une chaîne humaine autour du rond-point menant à l'hôtel de Région. Vers 11h45, elles ont toutefois libéré la route, retournant devant le siège de l'ARS-OI. Elles attendent désormais de voir l'évolution de la situation au niveau national, mais n'excluent pas de durcir le mouvement. Les sages-femmes demandent une meilleure reconnaissance de leurs compétences.
Entamé depuis plus de 20 jours en métropole, le mouvement de grogne des sages-femmes gagne La Réunion, où elles ont décidé de passer à l'action ce jeudi, en manifestant devant le siège de l'ARS-OI puis autour du rond-point menant à l'hôtel de Région. Dans les hôpitaux, un service minimum est assuré pour ne pas laisser les mères et les enfants sans soins, mais tous les services administratifs sont à l'arrêt.
"L'ARS nous a entendues et a conscience qu'il faut agir sur le péri-natalité", a souligné Sylvie Laberride, responsable de l'organisation nationale des sages-femmes à La Réunion, alors que les manifestantes libéraient le rond-point du boulevard Sud, vers 11h45. "Mais nous sommes les premières à manifester en France, nous attendons de voir de ce qu'il va se passer au niveau national et nous déciderons en fonction, mais nous n'excluons pas de durcir le mouvement", a-t-elle précisé.
En colère, les sages-femmes s'estiment "invisibles" et souhaitent que "leur profession soit au coeur du système de soins en tant que praticien de premier recours pour la santĂ© des femmes". "On ne pense pas Ă nous en premier lieu alors que nous pratiquons les accouchements depuis des millĂ©naires. Nous ne sommes pas des assistantes gynĂ©cologues mais une profession Ă part entière", lance Marie, exerçant dans le privĂ©. Â
Ce jeudi, les sages-femmes de l'île lancent donc ainsi "un cri d'alerte" à destination des pouvoirs publics. Elles revendiquent un grade unique ainsi qu'un statut identique aux autres professions médicales, tels les médecins qui exercent à l'hôpital, au lieu de celui de profession paramédicale.
"Nous faisons tout le suivi médical de grossesse, les suites de couches, ainsi que des consultations médicales de gynécologie de prévention et de contraception", explique, pour sa part, Julie, sage-femme libérale remplaçante dans le Sud de l'île. Un rôle "bien souvent méconnu" de son aveu.
Également au coeur des revendications, une évolution de la rémunération à hauteur de Bac+5. "Nous ne demandons pas à être alignés sur les gynécologues mais, par rapport à nos responsabilités, nous voulons une revalorisation de nos salaires. En salle d'accouchement, nous avons deux vies entre nos mains, voire trois quand ce sont des jumeaux", souligne, pour sa part, Julie.
La jeune femme dénonce également "beaucoup de précarité" au sein de la profession, notant que "certains doivent attendre cinq années avant d'obtenir un CDI". "Nous avons le plus beau métier du monde. Or, nous ne sommes pas du tout reconnus par les pouvoirs publics", regrette-t-elle.
Au niveau national, les sages-femmes exprimeront ce jeudi leur ras-le-bol à Paris, entre la place Denfert-Rochereau et le ministère de la Santé, où elles demanderont à être reçues par Marisol Touraine.
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