Fiscalisation des indemnités d'éloignement

Mayotte : la mobilisation des fonctionnaires ne faiblit pas

  • PubliĂ© le 6 novembre 2013 Ă  14:43
Mayotte

La situation est toujours tendue à Mayotte, où les fonctionnaires relevant du décret de 1996 protestent contre la fiscalisation des indemnités d'éloignement. Si le gouvernement a fait un geste en différant la mesure d'un an, la détermination des grévistes - qui réclament une exonération jusqu'en 2017 - ne faiblit pas. Ce mardi, les manifestants se sont heurtés aux forces de l'ordre devant l'hôpital de Mamoudzou, avant de bloquer le tribunal ce mercredi. Les établissements scolaires sont eux toujours fermés et les services de l'Etat grandement perturbés.

Lundi soir, une réunion s’est tenue au ministère de la Fonction publique en présence des formations syndicales nationales pour évoquer la situation des fonctionnaires mahorais. Mais aucune solution n’est en sortie, selon France Mayotte Matin. La seule avancée a été la confirmation de l’annonce de Victorin Lurel différant la fiscalisation des indemnités d’éloignement d’un an, pour les revenus 2014.

"Les indemnités d’éloignement perçues en 2013 feront l’objet par dérogation exceptionnelle d’une disposition de tolérance des services fiscaux permettant leur non-imposition au titre des revenus déclarés à l’occasion de la prochaine campagne de déclarations fiscale début 2014", a ainsi confirmé le préfet Jacques Witkowski à la direction régionale des finances publiques, d’après France Mayotte Matin.

Réclamant toujours une exonération jusqu’en 2017, les fonctionnaires mahorais se sont donc mobilisés de plus belle ce mardi, tentant de se rendre à l’hôpital de Mamoudzou. C’est là qu’ils sont tombés nez à nez avec un cordon de gendarmerie leur barrant l’accès, comme le relate le quotidien mahorais, qui écrit : "Il y a eu un temps de flottement durant lequel tout était possible et où le passage en force pouvait être déclenché."

Si la situation n’a finalement pas dégénéré, des médecins et des magistrats ont annoncé leur intention de déposer plainte contre la préfecture pour entrave au droit de grève et atteinte à la liberté de circuler.

Ce mercredi, les manifestants avaient prévu de se rendre au palais de justice, puis à la préfecture de Petite-Terre ce jeudi, signe de leur détermination. "La situation change, le ton monte, mais Paris semble inflexible et de plus en plus, la menace des départs massifs se fait sentir avec une population mahoraise qui comprend de plus en plus le risque qu’il pourrait y avoir à regarder Mayotte se vider de toutes ses forces vives aussi vite qu’un évier", conclut France Mayotte Matin.

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