Des enquêteurs de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) sont arrivés ce lundi 24 novembre 2014 à Mayotte afin de faire la lumière sur la mort d'un homme dont le corps a été retrouvé vendredi aux alentours de 13 heures dans la rivière du pont de Tsoundzou, rapporte France Mayotte Matin. En situation irrégulière sur le territoire, il avait été poursuivi par trois policiers quelques heures plus tôt. Alors qu'une autopsie doit être réalisée afin de déterminer les causes du décès, la population met en cause les forces de l'ordre.
Il était 4h40 du matin ce vendredi lorsque l’homme, prénommé Moudi, a aperçu un véhicule de police alors qu’il se rendait aux champs. Il a alors pris la fuite, poursuivi par les policiers, une scène relatée par plusieurs témoins, raconte France Mayotte Matin. Les trois fonctionnaires ont été aperçus revenant à leur véhicule vers 5h20, sans trace de Moudi.
C’est vers 13 heures que la dépouille d’un homme a été découverte, flottant dans la rivière du pont de Tsoundzou. "Des centaines de personnes se précipitaient pour tenter de voir s’il s’agissait bien de Moudi. La police a ensuite tenté de sécuriser le secteur mais elle a très vite été débordée", relate France Mayotte Matin. "A 14 heures, les habitants du village ont décidé de barrer la route en guise de protestation (...) La foule, 400 personnes environ, a poursuivi sa marche rapide en direction du CHM en remontant la rocade, puis la rue du Commerce pour arriver devant le commissariat vers 18 heures", poursuit le quotidien mahorais. Les débordements seront finalement évités et la foule repartira à pieds sur Tsoundzou.
A 20h15, le procureur de la République Joël Garrigue a diffusé un communiqué indiquant que "les causes du décès restent pour l’instant inconnues". "Il ressort des premiers éléments d’enquête que cette personne pourrait être celle qui quelques heures auparavant, avait cherché à se soustraire à une interpellation en se jetant à l’eau", ajoutait-il, précisant qu’une autopsie "sera réalisée dans les plus brefs délais".
L’IGPN devrait être opérationnelle dès ce lundi, précise France Mayotte Matin, soulignant que "de nombreuses questions restent pour le moment sans réponse". Le quotidien mahorais, qui s’est procuré des photos des blessures du défunt, évoque ainsi une "plaie béante sur le haut du crâne d’environ 10 centimètres" ou encore une "blessure à la joue".
www.ipreunion.com