La présidente du conseil général Nassimah Dindar a présenté ses voeux à la presse ce mercredi 28 janvier 2015. L'occasion d'évoquer, entre emploi et échéances électorales, la question de la radicalisation - pas seulement religieuse - touchant de plus en plus de jeunes Réunionnais.
Quelles sont vos premières pensées en ce début d’année ?
"L’année 2015 a débuté par une vraie unité nationale avec les événements tragiques que nous avons vécus. Et nous devons permettre une ouverture de conscience, pour permettre à chacun de partager des valeurs communes, un vivre-ensemble commun, une identité commune. Malgré tout, La Réunion est un exemple. On n’apprend pas l’histoire des religions à l’école, mais chacun apprend dans sa vie la religion de l’autre en se frottant aux autres Réunionnais. Il y a une acceptation plus grande de la différence et cela préserve l’unité, la seule dont on a besoin."
Ne craignez-vous pas une montée de la radicalisation religieuse ?
"La radicalisation, on commence à la voir dans toute la jeunesse, quelle que soit la pratique ou la non-pratique religieuse, quand elle est déstructurée. On a des jeunes à l’académie des Dalons qui avaient besoin d’autorité, ils nous l’ont dit. Quand il y a des actes de suicides, c’est une radicalisation ; quand des jeunes vont tuer pour voler 300 euros, c’est de la radicalisation ; quand on se fait violence contre soi-même, quand on se met au zamal, à la drogue en mélangeant avec de l’artane, c’est de la radicalisation. Nous n’avons pas nous la radicalisation religieuse ici, mais nous devons être vigilants sur tout."
"Chaque Réunionnais a envie de préserver son vivre-ensemble"
Comment empêcher certains jeunes de dériver ?
"Je pense qu’ici, chaque Réunionnais a envie de préserver son vivre-ensemble, il a envie de préserver l’unité, parce que sur ce petit caillou personne n’a envie de se faire la guerre. Donc c’est ensemble que nous devons faire que la jeunesse, celle qui est frappée par le désœuvrement, la déstructuration parfois de la cellule familiale, nous puissions l’aider à ne pas faire seulement gonfler les chiffres du chômage et à ne pas faire demain gonfler les chiffres de la délinquance."
Quelle sera votre priorité pour cette année 2015 ?
"Ma grande priorité, c’est de dire que nous devons axer véritablement sur du développement par l’économie à La Réunion. Je ne veux pas qu’on se dise qu’il faut mettre en place des politiques contre le chômage. Je veux qu’on mette en place à La Réunion des politiques pour l’emploi. Il faut continuer d’aider les chefs d’entreprise. Je suis d’accord pour qu’ils payent moins d’impôts. On doit aider l’entreprise – petite, moyenne ou grande – à avoir les conditions de la création d’emplois."
Quels sont vos souhaits pour les élections qui approchent ?
"Je souhaite que les élus de La Réunion puissent parler d’une même voix. Pourquoi est-ce est un crime de dire que l’on peut penser pareil que l’autre ? On m’a reproché d’avoir fait deux mandats arc-en-ciel, mais je n’ai d’excuses à demander à personne. Il y a les batailles électorales, mais une fois qu’on a gagné, c’est la cohérence du travail en commun pour le plus grand nombre et pour notre territoire que nous devons mettre en place."
"Rendre conciliables ceux qu’on croit non conciliables..."
Entre Didier et Thierry Robert, vous allez tout de même être amenée à vous positionner...
"En campagne, chacun se range dans un camp, car tout le monde veut être le plus fort au sortir des élections. Mais moi je rencontre tout le monde car je suis pour la concorde et je voudrais même rendre conciliables ceux qu’on croit non conciliables... Il y a des gens de qualité à La Réunion, chaque personne a sa valeur et si toutes ces valeurs ajoutées pouvaient donner une somme d’un bon programme, ce serait La Réunion qui sortirait gagnante."
Êtes-vous prêtes à rempiler pour un quatrième mandat à la tête du Département ?
"On ne rempile pas, on attend d’avoir les résultats des élections. Personne aujourd’hui ne sait quelle est la majorité qui va sortir, personne ne peut dire MmdeDindar a négocié pour être présidente avec untel ou untel. Ça ne se passe pas comme ça. On a des accords, nous sommes compatibles sur des programmes, sur des projets, c’est la majorité qui va voter. Chacun de nous, nous devons rester libres, parce que l’électeur lui-même est libre de son vote."
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Il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. De la radicalisation islamiste, il y en a malheureusement, Ă La RĂ©union, d'oĂą ces personnes qui sont parties en Irak et en Syrie, sans doute pas pour faire du tourisme...