Le bilinguisme serait bénéfique contre certaines formes de démence

Parler français et créole pour retarder la maladie d'Alzheimer

  • Publié le 9 novembre 2013 à 05:00
Population

Selon une étude publiée ce mercredi 6 novembre 2013 dans la revue américaine Neurology, parler une deuxième langue pourrait retarder l'apparition de certaines formes de démence - dont la maladie d'Alzheimer - chez les personnes âgées, même illettrées. Ainsi, parler français et créole (ou toute autre langue) pourrait "induire un meilleur développement de la zone du cerveau responsable du raisonnement et de l'attention".

Voilà peut-être un début de réponse à un vieux débat réunionnais : doit-on favoriser le bilinguisme français-créole ? Si elle ne résout pas cette question, l’étude publiée ce mercredi dans la revue américaine Neurology montre en tout cas que le bilinguisme est bénéfique pour le développement du cerveau humain. Parler deux langues retarderait ainsi de quatre ans et demi trois formes de démence, comparativement à des individus ne parlant qu’une langue.

"Parler plus d’une langue paraît induire un meilleur développement de la zone du cerveau responsable du raisonnement et de l’attention, qui pourraient contribuer à protéger de la démence", souligne Suvarna Alladi, de l’institut Nizam des sciences médicales à Hyderabad en Inde, principal auteur de ces travaux, citée par l’AFP.

"Notre étude est la première à montrer que les personnes parlant deux langues et incapables de lire sont aussi bénéficiaires, suggérant que le niveau de formation n’est pas suffisant pour expliquer cette différence", ajoute-t-elle.

Lors de cette étude menée en Inde, les chercheurs ont suivi 648 personnes, dont 14 % étaient analphabètes, de 66 ans de moyenne d’âge et diagnostiquées de différentes sortes de démence. Parmi elles, 391 parlaient au moins deux langues.

Dans le groupe, 240 personnes souffraient de la maladie d’Alzheimer, 189 de démence vasculaire et 116 de démence fronto-temporale, une affection rare. Les autres étaient atteintes de différentes autres formes de démence.

Les résultats ont montré que les personnes bilingues ont développé la maladie d’Alzheimer et des démences fronto-temporales ou vasculaires quatre ans et demi plus tard que celles qui ne parlaient qu’une seule langue. La même différence a été constatée chez celles qui étaient analphabètes.

Les auteurs notent enfin que l’effet bénéfique du bilinguisme sur l’âge d’apparition de la démence a été observé indépendamment d’autres facteurs comme le niveau de formation, le sexe, la profession ou la région d’origine (urbaine ou rurale).

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
aterla
aterla
12 ans

Tout à fait d'accord avec William, le titre est tendancieux. D'autant plus que l'on pourrait plus justement prendre l'argument à l'envers : l'étude contredit totalement l'idée du " créole tout le temps".

William
William
12 ans

populiste le titre de cet article !
ce titre est une arnaque.
Ce n'est pas parler français et créole qui permet de retarder cette terrible maladie mais tout simplement faire travailler son cerveau !!!
Je vous assure que parler polonais et chinois produit les mêmes effets.

C'est dingue ce qu'on peut écrire pour racoler !