Dans son édition du 31 juillet dernier, le Monde révélait les données de Pôle emploi portant sur le nombre de chômeurs par conseiller dans chaque région. Alors que la moyenne nationale est de 117,2 sur l'ensemble de la France, elle s'élève à 207,6 à La Réunion, soit le taux le plus élevé du pays. L'île recense même les huit agences les plus chargées, celle de Plateau-Caillou décrochant la palme avec 275 demandeurs d'emploi par agent. Une situation qui n'alarme pas Frédéric Nicolas, directeur de la stratégie du partenariat à Pôle Emploi Réunion, selon lequel "la tendance est à la baisse" et qui entrevoit des "perspectives d'amélioration". Mais le son de cloche n'est pas le même du côté des employés, où l'on estime qu'il y a "un gros problème d'effectif et depuis longtemps..."
"On savait qu’il y avait un gros écart avec la métropole, mais on ne savait pas qu’on était les champions...", témoigne un ancien conseiller de l’agence Pôle emploi de Plateau-Caillou. Pourtant, cette agence de la commune de Saint-Paul est bien celle où le nombre de demandeurs d’emploi par agent – soit la taille des "portefeuilles" en langage Pôle emploi – est le plus important de France.
Malgré ses près de 30 % de chômeurs, La Réunion est ainsi loin de faire partie des régions les mieux loties en terme d’effectifs. "On travaille dans des conditions incroyables ! On est obligé de limiter les entretiens, car on est censé les faire dans un temps donné, mais quand on ne rentre pas dans les clous, ce sont les conseillers qui prennent sur eux, qui rogne sur leur pause déjeuner...", assure l’ancien agent de Plateau-Caillou. "On est censé passer 50 minutes pour un entretien d’inscription, 20 minutes pour un entretien de suivi. Mais en général, c’est compliqué, on n’arrive pas à faire un suivi régulier. C’est clair qu’il y a un gros problème d’effectif, et depuis longtemps..."
De son côté, Frédéric Nicolas, directeur de la stratégie du partenariat à Pôle Emploi Réunion, s’attache surtout aux "tendances". "À Pôle emploi Réunion, la taille des portefeuilles a baissé entre septembre 2013 et juillet 2014, et surtout nous avons augmenté le nombre de portefeuilles", explique-t-il. "Il y a eu un effort particulier qui a été fait pour Pôle emploi et en particulier pour Pôle emploi Réunion, puisqu’en 18 mois, de mi-2012 à fin 2013, nous avons recruté quasiment 200 personnes que nous avons dédiées à l’accompagnement des demandeurs d’emploi", poursuit le responsable.
Et Frédéric Nicolas d’ajouter que "sur La Réunion, on a effectivement des portefeuilles plus élevés, mais la tendance est à la baisse et on a des perspectives d’amélioration, notamment par la mobilisation de moyens issus des programmes européens, notamment de l’IEJ, initiative pour l’emploi des jeunes, qui va nous permettre d’ouvrir une trentaine de portefeuilles supplémentaires avant la fin de l’année". Aussi, selon lui, "c’est exagéré de dire qu’il y a un manque d’effectifs".
"On est obligé de recevoir les gens dans le hall"
Les files d’attente et les halls surchargés de certaines agences témoignent pourtant du contraire. "À Plateau-Caillou, on reçoit environ 10 000 demandeurs d’emploi pour 40 conseillers. Avec le recrutement, on sera peut-être 45. C’est toujours ça, mais ça ne va pas changer grand-chose...", regrette un employé, pointant également des locaux pas toujours adaptés. "Les entretiens sont censés se dérouler en toute confidentialité, mais on est parfois obligé de recevoir les gens dans le hall...", dénonce-t-il.
"Il faut complètement dissocier les notions de taille et de nombre de portefeuilles, du traitement de dossiers allocatairse ou des délais d’attente éventuels au niveau des accueils", répond Frédéric Nicolas. "On a un programme immobilier qui est en cours, qui va nous permettre notamment pour l’agence de Plateau-Caillou d’avoir une nouvelle agence début 2015 avec des espaces d’accueil en plus grand nombre qui vont permettre aussi de repositionner les ressources sur le territoire et avoir plus de portefeuilles sur l’agence de Plateau-Caillou", complète-t-il.
Il n’empêche que les chiffres sont frappants et sans appel. Les Outre-mer – et particulièrement La Réunion – sont bien les parents pauvre du Pôle emploi. "On est délaissé par rapport à la métropole", considère un agent local. "Les décisions politiques nationales ne sont pas toujours applicables ici, on n’a pas le même public, les conditions ne sont pas les mêmes, mais on n’en tient pas compte", déplore-t-il.
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Si l'immigration était mieux contrôlée et mieux adaptée, ne pas faire entrer plus de monde qu'on ne peut et surtout leur donner plus de droits que les FRANCAIS, qui eux, paient, il y aurait bien moins de problèmes.