En 2011, la densité de moustiques observée dans l'île est exceptionnellement élevée. Une situation due aux conditions météorologiques mais aussi à la baisse de vigilance des réunionnais qui se confirme encore au mois d'août, indique Olivier Reilhes, responsable du Service de Lutte Anti-Vectorielle à l'ARS, mercredi 14 septembre 2011. Malgré l'épidémie de chikungunya qui a touché plus de 30% de la population en 2006, la possibilité d'une nouvelle propagation du virus est plus que jamais d'actualité à l'approche de l'été austral.
Selon l'ARS (agence régionale de santé) au cours du mois d'aout 2011, l'indice de Breteau moyen était de 41 (41 gîtes larvaires pour 100 maisons visitées), et l'Indice "maison" de 18 (18 maisons avec présence de gites larvaires pour 100 maisons visitées). Autrement dit, environ un foyer sur trois abrite encore des gîtes larvaires. Ces valeurs sont très supérieures à celle de la moyenne du même mois sur la période 2008-2010 qui s'établit à 30. Cette hausse constante de la densité de moustiques témoigne des conditions météorologiques favorables à leur prolifération et surtout, de la baisse de vigilance des réunionnais." Ce qui est préoccupant, ce sont les données que nous recueillons en faisant du porte à porte. D'année en année, le nombre de gîtes par maison augmente ", indique Olivier Reilhes, responsable du Service de Lutte Anti-Vectorielle à l'ARS. Selon lui, 70% des gîtes découverts lors des contrôles hebdomadaires l'étaient dans des petits pots de fleurs ou autres endroits facilement accessibles par les habitants. Ils peuvent donc être facilement combattus par la population. " Nous avons du mal à inciter les gens à lutter contre les moustiques. Il est très probable que la population oublie ce qu'est le chikungunya et abaisse sa vigilance ", poursuit-il.
Une tendance inquiétante à l'approche de l'été austral. Si le chikungunya ou la dengue ne sont pas en circulation en ce moment, " dès lors qu'il y a la présence du virus dans la zone, cela peut repartir ", indique Olivier Reilhes. La dernière circulation active du virus du chikungunya remonte à avril 2010 et s'était limitée à la zone de Plateau Caillou. Si on estime à plus de 30% la population touchée par le chikungunya lors de l'épidémie de 2006, la majorité des réunionnais n'est pas immunisée. Quant à la dengue, la dernière épidémie date des années 70. Autant dire que la population n'est pas du tout immunisée contre cette fièvre de plusieurs types.
Une nouvelle opération Kass Moustik, en partenariat avec les communes et les associations doit avoir lieu début décembre pour sensibiliser à nouveau les habitants. Plus que jamais, il est donc conseillé d'éliminer les eaux stagnantes autour de la maison après chaque forte pluie. Au moins une fois par semaine il faut vider les coupelles sous les pots, vases, déchets, pneus, gouttières bouchées, fosses septiques non étanches etc... Car plus il y a de moustiques, plus le risque d'épidémie est important.
Marine Veith pour

