Ce mardi 2 décembre 2014 s'est ouvert devant le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) le procès d'une clinique cannoise où deux bébés, Manon et Mathilde, ont été échangés par erreur il y a 20 ans, quelques jours après leur naissance. Les parents biologiques de Manon sont des Réunionnais installés dans la région. Alors que les familles réclament 12 millions d'euros de dommages et intérêts, le jugement a été mis en délibéré au 10 février 2015. (Photo d'illustration)
Si la réalité dépasse parfois la fiction, elle l’a rejointe ce mardi devant le tribunal de Grasse. L’affaire remonte au mois de juillet 1994. Sophie Serrano donne naissance à une fille, tandis qu’une autre jeune femme, réunionnaise, accouche d’un autre bébé dans une chambre voisine. Quelques jours plus tard, les deux filles sont atteintes d’une jaunisse et sont placées sous des lampes spéciales, mais dans le même berceau en raison d’un manque de place. C’est là qu’une auxiliaire puéricultrice aurait alors interverti les deux bébés par mégarde.
Déjà incroyable, l’histoire prend un tour encore plus surréaliste quand Sophie Serrano s’étonne de se voir remettre une petite métisse : on lui répondra qu’il s’agit des conséquences des lampes UV... Manon a la peau mate, mais grandit normalement, jusqu’à ce que le mari de Sophie Serrano effectue un test ADN en 2004 révélant qu’ils ne sont pas les parents biologiques de celle qu’ils croyaient être leur fille.
Une enquête permettra alors d’identifier l’autre famille, des Réunionnais installés à quelques kilomètres de là, et confirmera la thèse de l’inversion des bébés à la clinique.
L’établissement cannois – aujourd’hui fermé – a d’ailleurs reconnu son erreur, mais refuse de payer alors que les familles réclament 12 millions d’euros de dommages et intérêts. Le jugement a été mis en délibéré au 10 février 2015.
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