Le jeune baigneur est toujours hospitalisé dans état critique

Attaque de requin : la colère gronde et s'organise

  • Publié le 28 octobre 2013 à 11:50

Deux jours après l'attaque dont a été victime Tanguy, un baigneur de 24 ans, ce samedi 26 octobre 2013 au spot du Tournant à l'Etang-Salé, l'émotion et la colère ne faiblissent pas du côté des associations d'usagers de la mer. De nouvelles actions devraient être organisées très prochainement. Opéré en urgence au CHU de Saint-Pierre dans la nuit de samedi à dimanche, Tanguy - dont la jambe a été sectionnée par le squale - est toujours dans un état critique ce lundi.

La plage de sable noir était encore déserte ce lundi matin à l’Etang-Salé, deux jours après l’attaque de squale dont a été victime Tanguy ce samedi après-midi, alors qu’il se baignait à une vingtaine de mètres du bord, dans le secteur du Tournant, zone où la baignade et les activités nautiques sont interdites par l’arrêté préfectoral.

Suspendues dimanche en raison de la houle, les opérations de pêche post-attaque devraient reprendre dans la journée. "Nous n’avons pas vu d’embarcations ce matin, mais je pense que les opérations vont suivre leur cours", indique la police municipale. Plusieurs pêcheurs étaient partis à l’eau samedi et dimanche, mais aucun requin n’avait été capturé.

Ce lundi matin, les policiers municipaux ont dû par ailleurs remettre en place les panneaux d’avertissement qui ont été abîmés durant le week-end, stigmates de la colère suscitée par cette nouvelle attaque, qui a pris plusieurs formes ce dimanche. Des dessins de requins ont ainsi été tagués sur les murs de la sous-préfecture de Saint-Pierre, et une vingtaine de manifestants se sont rendus devant le siège de la réserve marine, à la Saline-les-Bains.

Plusieurs personne se sont également rassemblées devant l’hôpital de Saint-Pierre autour de l’association Protégez nos enfants (PNE), appelant l’Etat à agir au plus vite. "Combien de morts, combien d'invalides, combien de tragédies et de souffrance faudra-t-il avant que les autorités en charge de la sécurité sur cette île ne prennent, enfin, de réelles mesures de protection des usagers de la mer ?", a ainsi le lancé Hervé Flament, président de PNE. L’association devrait d’ailleurs de ne pas en rester là, envisageant notamment une action juridique "qui était déjà prévue et qui n’est pas liée directement à l’attaque de l’Etang-Salé".

Du côté de l’association Océan Prévention Réunion (OPR), Jean-François Nativel ne décolère pas non plus, dénonçant la stigmatisation du milieu du surf. "La préfecture a annoncé que c’était un surfeur, ce qui a été repris par tous les médias nationaux, alors qu’il s’agit d’un baigneur. On entend dire que tout est de notre faute. Il y a une forme de haine qui s’est installée et bientôt on se fera lyncher dans la rue ! Il faut couper l’herbe sous le pied aux relents racistes qui existent envers les surfeurs", s’indigne-t-il.

Selon lui, pointer du doigt les surfeurs n’est pas innocent. "Cela sert à justifier l’absence de mesures concrètes alors qu’il s’agit de la pire catastrophe possible pour une île. On va droit dans le mur ! Je reçois tous les jours des messages de signalement de requins, c’est une invasion ! Et on entend toujours le même discours pour minimiser le danger...", déplore le fondateur d’OPR.

Comme l’association PNE, OPR entend faire entendre sa voix dans ce débat. Sera-ce aux côtés de Thierry Robert ? Le député-maire de Saint-Leu s’est en effet empressé de réagir et d’appeler à un rassemblement devant la préfecture. Du côté des associations, on se méfie de la récupération politique, "mais on participera à titre individuel à toute action permettant d’exprimer notre colère", confie Hervé Flament.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Beurk
Beurk
11 ans

Les charognards ! Ces gens là n'ont aucun respect pour la douleur des victimes et de leurs familles ! Et en plus ils ne représentent qu'une minorité, il suffit de voir leur nombre ridicule quand ils prétendent manifester.....