AprĂšs neuf mois d'expĂ©rimentation en baie de Saint-Paul, le programme Cap Requins s'Ă©tend au site des Roches Noires Ă partir de ce mardi 30 septembre 2014 pour une durĂ©e test de trois mois. Deux "smart drumlines" ont Ă©tĂ© installĂ©es Ă un peu plus de 300 mĂštres du littoral de Saint-Gilles-les-Bains, avec l'objectif de contribuer Ă la sĂ©curisation du site, en plus des filets de baignade. Ă terme, ce dispositif de capture et "d'effarouchage" des squales devrait Ă©galement ĂȘtre dĂ©ployĂ© au large de Boucan Canot, mais aussi utilisĂ© par d'autres communes comme Saint-Pierre ou Saint-BenoĂźt.
Il y avait quatre "smart drumlines" en baie de Saint-Paul depuis le dĂ©but du mois de janvier 2014, il y en a dĂ©sormais deux de plus au large du site des Roches Noires, face au port de Saint-Gilles-les-Bains, lâune Ă 350 mĂštres lâautre Ă 400 mĂštres du littoral. Ce dĂ©ploiement de deux engins de pĂȘche supplĂ©mentaires, Ă©quipĂ©s eux aussi dâun systĂšme alerte en temps rĂ©el en cas de capture, marque une nouvelle Ă©tape dans lâexpĂ©rimentation du programme Cap Requins.
"Le but reste de suivre et de comprendre la capturabilitĂ© des requins par les diffĂ©rents engins de pĂȘche pour une gestion du risque", explique David Guyomard, chargĂ© de mission au pĂŽle scientifique du comitĂ© rĂ©gional des pĂȘches. "AprĂšs neuf mois en baie de Saint-Paul, on arrive lĂ sur un site diffĂ©rent, davantage dans des conditions opĂ©rationnelles. LâidĂ©e câest vraiment dâavoir un deuxiĂšme site expĂ©rimental pour pouvoir confirmer ou infirmer les premiĂšres tendances quâon a pu observer en baie de Saint-Paul", poursuit-il.
Sur ces tendances, et notamment sur lâattractivitĂ© ou non des drumlines sur les squales, les acteurs de Cap Requins â le comitĂ© des pĂȘches, la ligue de surf, lâassociation PRR â ne veulent pas trop sâavancer, dans lâattente des conclusions du comitĂ© scientifique qui devraient ĂȘtre dĂ©voilĂ©es prochainement. "Ce quâon peut dire, câest que depuis neuf mois on a des dispositifs qui permettent de pĂȘcher les deux espĂšces ciblĂ©es (tigres et bouledogue, ndlr) et qui permettent de pouvoir intervenir rapidement en cas de capture et de libĂ©rer les espĂšces qui ne sont pas ciblĂ©es avec un taux de survie aux alentours de 93 %", affirme David Guyomard. Il confie Ă©galement que "la grosse tendance, câest que le comportement des requins en baie de Saint-Paul est trĂšs indĂ©pendant de la prĂ©sence ou non des appĂąts".
Une brigade de six médiateurs
Aux Roches Noires, il sâagira donc, sur une durĂ© test de trois mois, de vĂ©rifier ces premiĂšres tendances, dans un contexte diffĂ©rent. Car contrairement Ă la baie de Saint-Paul, les Roches Noires sont un site de baignade et â en thĂ©orie â dâactivitĂ©s nautiques. Installer des drumlines au large dâun haut lieu de frĂ©quentation nĂ©cessitait donc un dispositif dâaccompagnement et dâinformation, qui sera assurĂ© par des mĂ©diateurs nommĂ©s MSP (pour mĂ©diateurs, surveillance et prĂ©vention) et recrutĂ©s par lâassociation PRR (PrĂ©vention Requins RĂ©union). Soit six emplois aidĂ©s crĂ©es pour lâoccasion, sous lâĂ©gide dâun coordinateur MNS dĂ©lĂ©guĂ© par la mairie de Saint-Paul.
"Lâobjet de cette brigade est de parcourir en zodiac la zone de lâErmitage jusquâĂ Boucan Canot et de vĂ©rifier, entre autres avec le dĂ©ploiement des drumlines, que les bateaux ne sâapprochent pas trop, car il y a une zone de sĂ©curitĂ© de 50 mĂštres autour de chaque drumline", dĂ©veloppe Yann Delmas, vice-prĂ©sident de PRR. "Il sâagit Ă©galement dâaller vers les pratiquants dâactivitĂ© de glisse qui poursuivent leur activitĂ© malgrĂ© lâarrĂȘtĂ© prĂ©fectoral et de leur rappeler le rĂšglement, de les tenir informĂ©s des derniĂšres observations, et de les sensibiliser au risque requin. Mais les MSP nâont pas un rĂŽle de police, ils sont lĂ pour sensibiliser les pratiquants qui vont toujours dans lâeau et essayer de faire que ça se passe bien", poursuit-il.
Avec la pose des filets de baignade achevĂ©e ce mardi, puis lâinstallation de ces deux drumlines dans le cadre de Cap Requins, câest un nouveau pas vers la sĂ©curisation du site des Roches Noires â en attendant celui de Boucan Canot et dâautres - que les acteurs ont voulu enclencher. "Câest un Ă©tape importante pour le dĂ©but de la reprise en main des activitĂ©s nautiques sur Saint-Gilles-les-Bains, mais pas seulement, puisque Saint-Pierre suit, dâautres communes de lâOuest vont suivre et jâai entendu dire que Saint-BenoĂźt Ă©tait intĂ©ressĂ©", souligne Patrick FlorĂšs, adjoint de Saint-Gilles-les-Bains. Ce dernier ne veut toutefois pas mettre la charrue avant les bĆufs : "Les drumlines en zone rĂ©cifale ne sont pas non plus la garantie dâune sĂ©curisation des spots. Le surf et la baignade en dehors des zones autorisĂ©es sont toujours interdits, nous sommes en pĂ©riode de test", rappelle-t-il.
Mais selon lâĂ©lu saint-paulois, "dâici Ă six mois, on pourrait retrouver des sites accessibles Ă toutes les activitĂ©s nautiques Ă Saint-Gilles".
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