Risque requins

Place aux prélèvements

  • Publié le 26 septembre 2011 à 16:45

Réunis à la préfecture ce lundi 26 septembre 2011, Michel Lalande, préfet de La réunion, Huguette Bello, maire de Saint-Paul, Fabienne Couapel-Sauret, vice-présidente du Conseil régional, ainsi que les représentants de la ligue de surf, ont présenté la stratégie de réduction du risque requins dans les eaux réunionnaises. Au programme de cette réunion notamment, le top départ pour les prélèvements de dix requins-tigres et requins-bouledogues, qui sera donné dès ce mardi 27 septembre 2011, et ce pendant trois jours. Cette opération devrait permettre aux scientifiques d'obtenir plus d'informations sur ces spécimens, vraisemblablement à l'origine des attaques qui ont causé la mort de Mathieu Schiller et celle d'Eddy Aubert cette année.

Après la tragique disparition du bodyboarder Mathieu Schiller la semaine dernière, et quatre jours après le premier atelier sur le risque requins, les premières décisions ont été prises par la préfecture, en concertation avec la mairie de Saint-Paul, la Région et les professionnels de la mer.

Deux mesures sont immédiates. D'abord, le prélèvement de requins dont les modalités ont été précisées ce lundi 26 septembre par Michel Lalande. "L'organisation des prélèvements se déroulera dans un cadre réglementé. Des pêcheurs saint-paulois, professionnels expérimentés et volontaires, sont chargés de procéder à la capture de dix requins au maximum. Celle-ci concerne des espèces précises, à savoir les requins-tigres et les requins-bouledogues, car selon les informations recueillies, ce sont ces spécimens qui sont à l'origine des attaques, mais aussi parce qu'ils se sont sédentarisés et s'avèrent dangereux pour l'homme", explique-t-il.

Les prélèvements seront effectués à compter du mardi 27 septembre 2011, sur une période de trois jours, jusqu'à 3 km à partir de la côte. Le secteur de ces captures s'étendra dans les eaux situées entre le Cap la Houssaye et la plage des Brisants à Saint-Gilles. Les requins capturés seront ensuite soumis à des tests effectués par des vétérinaires, l'objectif étant "d'approfondir les connaissances des scientifiques sur le comportement des requins". Les premiers résultats de ces tests seront livrés ce vendredi 30 septembre 2011.

Pendant ces trois jours de prélèvements, à noter que la baignade et les activités nautiques seront interdites dans les zones concernées.

Deuxième mesure immédiate : la mise en place de moyens de prévention du risque requins dans la commune de Saint-Paul, dans le cadre d'un partenariat entre la commune, le Conseil régional et l'Etat. Une prévention qui sera testée premièrement sur Saint-Paul, et qui sera progressivement étendue aux autres communes, à l'image de Saint-Pierre, Saint-Leu ou encore Trois-Bassins. Une réunion est d'ores et déjà programmée le mercredi 5 octobre 2011 afin de discuter de la signalétique à établir pour prévenir du risque requins.

D'autres mesures sur le long terme ont été prises. Le lancement de deux études scientifiques cofinancées par l'Etat et la Région qui auront pour objectif de pallier à l'insuffisance de connaissances sur les requins, car comme le souligne Michel Lalande, "nous avons besoin de rassembler les savoirs afin de prendre les mesures adéquates".

Ce rassemblement passera par la création d'un comité réunionnais permanent de réduction du risque requins. Il regroupera l'ensemble des acteurs concernés. De plus, la préfecture a fait part d'une demande envers la Commission Océan Indien de la mise en place d'une coopération régionale sur les requins. "La Réunion n'est pas la seule cible des attaques de requins, il y en a eu aux Seychelles, il y en a certainement à Maurice, à Madagascar et ailleurs dans la zone. Ces atteintes portent atteinte au sud de l'Océan Indien, et nous devons nous concerter afin d'y remédier et de partager nos connaissances", estime le préfet.

Michel Lalande et les autres acteurs présents en ce jour ont souligné que ces efforts visaient à "mettre en place un dispositif de sécurité maximum pour les baigneurs et les adeptes des sports nautiques", mais précisent tout de même que "le risque zéro n'existe pas".

Samia Omarjee pour
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