Plusieurs élus aux côtés des agents

Mission Locale Nord : face à la baisse des budgets, les employés débrayent

  • Publié le 14 mars 2025 à 10:40
  • Actualisé le 14 mars 2025 à 12:52
debrayage mission locale nord

Dans le cadre d’un mouvement national de grève contre la baisse des financements alloués aux missions locales, l’ensemble des sites de la Mission Locale de La Réunion ont débrayé ce vendredi 14 mars 2025. En cause, la baisse de 5,8% des subventions prévue dans le Projet de loi de finances (PLF) 2025. La CFDT appelle à "ne pas baisser les subventions" et "plus d’effort dans les moyens d’accompagnement" (Photo sly/www.imazpress.com)

"Cette décision s’inscrit dans une politique de réduction des dépenses publiques, mais cette coupe touche les plus vulnérables : nos jeunes", écrit la section PSTE de la CFDT Réunion.

Les Missions locales dénoncent une baisse de 34 millions d'euros de crédits de fonctionnement supprimés, ramenant leur budget à 598 millions d'euros, ainsi qu'une baisse de 48 millions d'euros en moins pour le dispositif d'accompagnement Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (Pacea).

"Certaines régions envisagent de réduire voire supprimer leurs subventions aux Missions Locales", dénonce par ailleurs le syndicat.

Les Missions locales ont pour mission d'assurer un accompagnement global de la jeunesse de 16 à 25 ans. "C’est à cet âge que se jouent les premières expériences professionnelles, l’accès à l’emploi, la mobilité, le logement, la culture, et encore plus la santé. C'est leur avenir qui se construit dans les Missions Locales !", assure la CFDT.

"La Mission locale Nord a opté pour un débrayage, pour exprimer notre mécontentement face à la baisse des budgets. Cette baisse signifie pour nous une baisse des personnels, mais aussi une dégradation de nos conditions de travail", explique le syndicat.

"Diminuer le financement de l'Etat aux Missions locales, pour La Réunion c'est une catastrophe", dit Jacques Lowinsky, président de la Mission Locale Nord.

"Une baisse de 1 million d'euros, c'est un cyclone social, ça représente 5.000 jeunes. Pour nous, cela veut dire qu'on aura 1.250 jeunes en moins juste pour le Nord", détaille-t-il. "Malgré nos interpellations, le gouvernement a choisi unilatéralement de couper nos budgets", regrette-t-il.

Lire aussi - Mission locale : la CFDT Réunion suit le préavis de grève national et va débrayer ce vendredi

- Ericka Bareigts aux côtés des agents mobilisés -

Pour marquer son soutien aux agents impactés par cette coupe budgétaire, la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts, accompagnée des élu.e.s de la ville, s'est rendue à l’antenne de Sainte-Clotilde.

Cette réduction des moyens affecterait directement l’accompagnement des jeunes en situation de précarité sur notre territoire.

"40% de notre population a moins de 30 ans, elle doit être visible", explique Ericka Bareigts. "Il y a des postes qui ont été fermés, de façon très injuste, parce qu'au niveau national ils décident, sans avoir d'ancrage local, c'est un comportement froid", dénonce-t-elle. 

"Ils abordent la question sans empathie, sans humanité. C'est la même chose qu'avec les contrats aidés. Nous allons vers un ouragan de destruction, pour économiser quelques euros. C'est un choix politique qu'ils ont fait, en toute connaissance de cause", s'indigne l'élue.

"Quand on vient supprimer des budgets, on sacrifie notre jeunesse", estime la sénatrice Audrey Bélim, aussi présente sur place. 

"La Mission locale participe à lutter contre le décrochage scolaire, on récupère les jeunes dès 16 ans, et quand on supprime ces budgets on sacrifie la jeunesse réunionnaise et la jeunesse ultra-marine", souligne-t-elle, rappelant que des études ont démontré que les jeunes ultra-marins avaient 25 à 35% moins de chance d'obtenir un poste de cadre.

Ericka Bareigts a assuré qu'elle continuera "à défendre les postes" qui pourraient être supprimés. "C'est un gros combat, ce n'est pas simple, mais à nous de mettre du coeur, de la conviction, pour défendre notre cause", conclut-elle.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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