Saint-Denis : des poissons envahissants dans le bassin du parc de la Trinité, la fédération de pêche tire la sonnette d’alarme

  • Publié le 5 novembre 2025 à 02:58
  • Actualisé le 5 novembre 2025 à 12:19
transfer des poissons du bassin de la trinite

Avant le début des travaux de la passerelle qui se trouve au pied de la cascade du parc de la Trinité, les agents de la Fédération de pêche s’appliquent à vider le bassin des poissons exotiques qui se trouvent sous ce ponton. En quatre jours, plus de 200 poissons ont été repêchés. Des espèces importées, parfois envahissantes ou encore des poissons interdits à la vente depuis plusieurs années, tous relâchés dans la nature par leurs anciens propriétaires. (Photo : sly/www.imazpress.com)

La Fédération de pêche de La Réunion craignait que des passants voyant les travaux en cours, prélèvent des poissons du bassin du parc de la Trinité et tentent de les relâcher dans les cours d’eau de l’île.

C’est pour cela qu’ils déplacent les différentes espèces vers un bassin de la pépinière Thérésien Cadet dans le Bas de la Rivière.

Pour déménager tout ce petit monde, ils procèdent à une pêche électrique. Les gardes pêches diminuent le niveau d’eau du bassin afin de pouvoir y circuler.

Sur son site internet, l’office français de la biodiversité explique : "cette technique de pêche est un moyen efficace pour dénombrer les espèces aquatiques. Sur un tronçon définit à l’avance, les équipes de pêche remontent le cours d’eau, munis d’électrodes pour étourdir les poissons et d’une épuisette pour les capturer ." 

Une espèce est dite exotique quand elle n’est pas indigène, c’est-à-dire non originaire de La Réunion et dont l’introduction par l’homme menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces indigènes. 

"Dans les poissons qu’on a retrouvé aujourd’hui, il n’y a aucun poisson de La Réunion. On compte sur la population, c’est à elle de ne pas rejeter les poissons d’aquarium dans les rivières" nous explique Bernard Grondin. Écoutez :

Le nigro, interdit à la vente à La Réunion depuis juin 2021 par arrêté préfectoral se trouve aussi dans ce bassin.  Une espèce envahissante qu’il est interdit de détenir, d'échanger, ou de transporter.

- "La solution c'est de responsabiliser l’achat" - 

Xavier Fontaine, vendeur animalier en aquariophilie à Sainte-Marie explique : "les clients achètent certaines espèces sans se rendre compte que certains poissons vont faire jusqu’à un mètre ou plus et là ils essaient de s’en débarrasser."

Selon lui, c’est à l’achat que tout se joue : "la solution : responsabiliser l’achat, demander aux professionnels des conseils lorsque l'on souhaite se séparer d'un poisson, ou encore se renseigner auprès de la Daaf, la direction de l'alimentation et de l'agriculture, mais surtout, il ne faut pas les relâcher dans la nature. "

Il insiste : "quand on prend un animal, on est responsable de ce qu’il y a chez nous." 

Des guppys, des cyclidés, ou encore l’ancistrus, des poissons vendus en animalerie pour quelques euros 2,50 pour les premiers et 15 euros pour les autres.

L’ancistrus est un poisson qui fait concurrence au cabot bouche ronde de La Réunion. Si, ici, l'ancitrus est relâché dans un bassin, on le retrouve aussi dans les cours d’eau de l’île comme à l’Entre-Deux par exemple. 

"S'il n’y a plus de cabot bouche ronde, il n’y a plus de bichiques tout simplement" ajoute Bernard Grondin. 

"Même si le fait de relâcher des poissons dans un milieu aquatique part d'une bonne intention, problèmes, porteurs de maladie relâcher ces espèces dans les étangs peut décimer nos poissons indigènes", alerte-t-il.

À La Réunion il n'y a pas d'alternative, une espèce exotique qui n'a plus le droit d'entrer sur le territoire doit être détruite, son introduction dans les cours d'eau douce met en danger tout l'écosystème local et la faune Réunionnaise. 

ee/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Infox
Infox
2 heures

Ils nous parlent de poisson envahissant mais ils les montrent pas. Les tilapias dans l’épuisette ont volontairement été introduit à la réunion dans les années 50 pour lutter contre le paludisme . Ils sont présents dans presque tous les étangs de la réunion . Avec 2 pauvres poissons dans l’épuisette ont peut pas parler d’envahissement alors que la technique de la pêche électrique est diablement efficace

Ded
Ded
7 heures

il suffirait d'interdire ces poissons à la vente car on sait très bien que les gens se débarrassent tôt ou tard de leurs achats dès que l'entretien leur pèse!
Idem pour les plantes importées. Il y a 40 ans , on fouillait quasiment les bagages pour être certains qu'on n'importait pas d'espèce extérieures puis sont venues les jardineries qui ont eu l'autorisation d'importer ( sans doute parce que les actionnaires de ces chaînes avaient des relations bien placées) et aujourd'hui , on retrouve de tout dans la nature et on s'étonne!