Formation

Saint-Denis : la mairie dénonce l'arrêt du financement des contrats d'apprentissage

  • Publié le 11 août 2023 à 19:01

La mairie de Saint-Denis alerte ce vendredi 11 août sur la décision du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) d'arrêter de le financement des formations en apprentissage dans les collectivités. "C'est scandaleux et un coup de poignard pour tous ces jeunes qui aspiraient à se former en apprentissage" dénonce Ericka Bareigts, maire de la commune (Photo sly/www.imazpress.com)

"La mairie investit chaque année 250 000 euros pour la rémunération des jeunes apprentis de la collectivité. Jusqu'à aujourd'hui, le CNFPT assurait le paiement de la formation, à hauteur aussi de 250 000 euros, mais il a été décidé du jour au lendemain d'arrêter se financement" explique la maire.

Pour l'année 2022-2023, environ 12 000 jeunes de 16 à 30 ans ont été accompagnés par le CNFPT, qui se dit aujourd'hui "victime de son succès", alors qu'un budget pour 8 000 formations annuels a été alloué par l'Etat. "Au lieu de prendre ça comme une victoire, qui démontre l'intérêt des jeunes pour l'apprentissage, ils ont décidé de tout simplement arrêter de financer en raison du refus de l'Etat d'augmenter les dotations à destination du CNFPT" détaille Ericka Bareigts.

Depuis 2018, la mairie a accompagné 85 jeunes en contrat d'apprentissage. Pour cette année, 24 jeunes ont été accompagnés, "dont 16 jeunes femmes, et 12 personnes porteuses de handicap". "On sacrifie un mode de formation populaire, qui permet de tendre vers l'égalité et l'inclusion, parce que l'Etat et le CNFPT n'ont pas été capables de trouver un accord" dénonce l'édile. Ecoutez :

Si la plupart des contrats sont sécurisés pour l'année à venir, la mairie ayant signé des accords pour les deux ans de formation, "ce sont les nouveaux arrivants qui vont rencontrer des problèmes" regrette-t-elle.

"C'est incompréhensible quand on voit la popularité nouvelle des contrats d'apprentissage. Ce mode de formation permet de découvrir le monde du travail, de recevoir une formation théorique, mais aussi d'être rémunérés. Ces trois facteurs rendent l'apprentissage particulièrement attrayant alors qu'il a été boudé pendant des années. Il faut investir massivement dedans plutôt que de le supprimer" insiste Brigitte Adame, adjointe à la maire. "Ils cassent les ailes de nos jeunes" ajoute Ericka Bareigts. 

La maire dénonce par ailleurs le caractère "illégal" de cette décision. "Le financement de la formation a été décidé dans la loi finances 2022. A-t-elle été modifiée sans que l'on soit au courant ? La compétence de la formation revient-elle désormais aux communes, sans que l'on en ait été informés ?" s'interroge-t-elle. Ecoutez :

Un courrier a déjà été adressé au président du CNFPT ainsi qu'au président de l'association des maires de La Réunion et au préfet. Il sera remis au ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, et à la Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse, Prisca Thevenot, la semaine prochaine.

"Nous payons chaque année entre 500 000 et 600 000 euros au CNFPT, en accord avec la loi. Nous attendons d'eux qu'ils respectent leurs engagements, et de l'Etat qu'il arrête de se désengager de ses obligations" conclut Ericka Bareigts.

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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