Mobilisation à Saint-André

1 500 personnes contre la "casse sociale"

  • Publié le 29 août 2010 à 11:39
Dimanche 29 Août 2010

Mobilisation à Saint-André de  l'Alliance des Réunionnais contre la pauvreté

Près de 1 500 personnes se sont réunies ce dimanche 29 août 2010 sur la place de la Mairie à Saint-André à l'appel de l'Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP). Objectif de ce rassemblement, "dénoncer la politique de casse sociale du gouvernement". Pendant près de 2 heures, responsables d'associations et "victimes de la crise" ont pris la parole pour faire part de la "gravité de la situation". La matinée de mobilisation s 'est terminée par un discours de Jean-Hugues Ratenon, porte-parole de l'ARCP, qui a appelé à "une grande consultation populaire" dans les cités et les quartiers de l'île. "Nous voulons rassembler toutes les idées susceptibles de sortir La Réunion de cette situation de crise", a-t-il expliqué.

"L'objectif est atteint", s'est réjoui Jean-Hugues Ratenon. En effet, près de 1 500 personnes se sont réunies sur la place de la mairie de Saint-André ce dimanche 29 août. Parmi les personnes présentes, des personnalités politiques telles que Paul Vergès, Gélita Hoarau, Elie Hoarau ou encore, un peu plus loin, Huguette Bello. Le maire de Saint-André, Eric Fruteau, n'était pas présent puisqu'il est actuellement en déplacement en Chine. Des représentants du monde syndical avaient aussi fait le déplacement pour soutenir l'action de l'ARCP.

Autre motif de satisfaction pour Jean-Hugues Ratenon, près de 10 000 signatures de pétitions ont été recueillies depuis le lancement de la campagne, au début du mois d'août. "Je pense que nous dépassons le chiffre des 15 000 si nous ajoutons ceux qui n'ont pas encore été comptabilisés", s'est-il félicité.

Cette journée d'action s'est décomposée en plusieurs parties. D'abord, des représentants du monde associatif ont tour à tour pris la parole pour montrer "la gravité de la situation". Ils ont rappelé le contexte local, à savoir la pauvreté de la population, la cherté de la vie, le chômage des jeunes et plus largement des Réunionnais, le problème de l'accès au logement social ou encore la question des retraites. "On ne peut plus continuer comme ça. L'heure est venue de réagir", a lancé Gilles Leperlier, président de l'Alliance des jeunes pour la formation et l'emploi à La Réunion en conclusion de cette première partie.

Ensuite, plusieurs victimes de la crise ont pris la parole pour partager avec le public leurs difficultés. C'est notamment le cas de Marguerite Sautron. Cette femme de 62 ans touche 262 euros de retraite par mois tandis que son mari, ancien coupeur de cannes, a une retraite de 75 euros par mois. "Nous devons rembourser les crédits, payer les factures, nous nourrir. Nous n'arrivons plus à joindre les 2 bouts", affirme t-elle. "Chaque jour, nous nous demandons comment nous allons réussir à terminer le mois. Le travail a tué notre jeunesse. A l'heure du repos, ce sont les tracas qui nous tuent", ajoute t-elle, émue.

Frédéric Payet est artisan. Pour lui, "la situation économique nous pousse à licencier. Et le gouvernement ne nous aide pas à sortir la tête de l'eau". Une situation difficile à gérer pour l'entrepreneur, surtout lorsqu'il faut licencier un membre de la famille. Il souligne également que "50% des artisans à La Réunion ont un salaire inférieur au Smic". Conséquence, "le montant de la retraite d'un artisan est inférieur au seuil de pauvreté", dénonce t-il.

Jean-Hugues Ratenon fut le dernier à prendre la parole. Il a d'abord salué "le succès de ce rassemblement populaire". Un rassemblement qui se fixe comme but "d'abolir la pauvreté". Pour y parvenir, le président de l'ARCP propose des "états généraux populaires" dans les cités et les quartiers de l'île. "Nous devons écouter ce que les Réunionnais ont à dire. Une fois les idées réunies, nous devrons faire des propositions d'urgence et nous les présenterons aux politiques", explique t-il. "L'heure n'est plus à la discussion. L'heure est à l'action", clame t-il devant une foule acquise à sa cause. Le président de l'ARCP a par ailleurs appelé à la mobilisation, le 7 septembre prochain, contre le réforme des retraites. "Nous demandons aux parlementaires réunionnais de voter contre ce projet de réforme", a-t-il dit en conclusion.

Mounice Najafaly pour
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