Grève dans l'Éducation nationale

25 000 manifestants à Saint-Pierre

  • Publié le 24 avril 2003 à 00:00

Les grévistes de l'Éducation nationale ont battu un nouveau record de mobilisation ce mercredi 23 avril 2003. Ils ont été 25 000 à manifester dans les rues de Saint-Pierre. Ils protestent toujours contre "le démantèlement du service public d'éducation". La même revendication avait rassemblé 20 000 personnes à Saint-Denis le mardi 15 avril. Il s'agissait déjà de la plus importante manifestation de ces 20 dernières années à La Réunion

Les rues de Saint-Pierre n'ont jamais connu un tel rassemblement. 18 000 personnes selon la police, 30 000 selon les organisateurs sont descendues dans la rue pour dire leur refus du "démantèlement du service public en général et de l'Éducation nationale en particulier". Lequel démantèlement est contenu, disent les grévistes dans le projet gouvernemental de transfert des ATOS (agents techniciens ouvriers de service) de la fonction publique d'État à la fonction publique territoriale. La seconde revendication porte sur le refus d'alignement des retraites du secteur public sur celle du privé.
Sachant que L'Éducation nationale à La Réunion compte en tout18 000 salariés (personnel enseignant et non enseignant) "il est évident que des parents d'élèves et des fonctionnaires d'autres Administrations" ont décidé de venir manifester avec nous" commentait un syndicaliste mercredi matin peu avant le départ de la manifestation. De fait, des dirigeants des syndicats de police et des centaines de salariés de la direction départementale de l'Équipement, en grève depuis mardi, été présents dans la foule. À noter aussi la présence de plusieurs élus et responsables du parti communiste réunionnais dont Huguette Bello, députée, et Élie Hoarau, secrétaire général du PCR.

"Gouvernement trahison"

Le rassemblement avait été fixé à 9 heures sur le boulodrome du front de mer saint-pierrois, mais dès 8 heures 30 de gros embouteillages rendaient très difficile l'accès au lieu de rendez-vous. Arrivant par les entrées Ouest et Sud de la ville, de très nombreux manifestants étaient obligés de garer leurs véhicules et de rejoindre à pied le point de départ du défilé "Tel que c'est parti, nous allons avoir plus de monde qu'à Saint-Denis" notait un gréviste. La suite lui donnera raison, sans doute même au-delà de ses espérances.
Aux cris de "gouvernement trahison" et "Raffarin démission" la foule compacte empruntait la direction de la mairie. La tête du défilé arrivera sur place à 11 heures trois quart d'heure avant la fin du cortège. Dans un premier temps, un cordon de gendarmes mobiles avait reçu ordre d'empêcher l'accès aux jardins de la mairie récemment refleuris. Devant l'afflux de manifestants et l'agacement que la présence de la gendarmerie provoquait chez certains d'entre eux, le maire, Michel Fontaine décidait finalement d'autoriser l'accès.

"Toute forme d'action"

Les dirigeants syndicaux ont appelé à la poursuite du mouvement avec une précision par rapport aux précédents appels. "L'action est reconduite bien sûr mais il reviendra à chaque établissement de déterminer en assemblée générale la forme qu'il veut donner à cette action. Nous soutiendrons toutes les initiatives" disait Vincent Cellier de la FSU. Ce qui peut s'apparenter à une indication sur la reprise des cours. En effet, certains enseignants de 3ème, terminale, dernière année de BTS et autres classes ayant à u subir un examen en fin d'année, ont repris le travail dès le début de la semaine. Pour la plus grande satisfaction des associations de parents d'élèves qui "soutiennent le mouvement, mais demandent la reprise des cours".
Dans l'après-midi de mercredi, plusieurs établissements du second degré (collèges et lycées) ont fait savoir qu'ils rouvriront leurs portes dès jeudi matin. Quand aux écoles primaires et maternelles, une réouverture progressive devrait commencer à partir de ce vendredi.
Reste que l'intersyndicale a appelé à "deux nouvelles manifestations historiques" le 1er mai à Saint-Denis et le 6 mai à Saint-André, la ville de sénateur - maire UMP Jean-Paul Virapoullé régulièrement conspué par les manifestants depuis qu'il s'est déclaré favorable au projet de transfert des personnels non enseignants.
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