Plaine des Palmistes - Manifestation contre le projet de charte du Parc national

Des associations veulent un référendum

  • Publié le 20 janvier 2013 à 08:37
Parc national

Ce samedi 19 janvier, ils étaient une centaine d'opposants du projet de charte du Parc national à s'être rassemblés à la Plaine des Palmistes. À l'appel des associations C.mac (collectif pour le maintien des activités au c?ur de La Réunion), ASDEPP (association de défense de l'élevage pastoral et son patrimoine), Aid'a nou, ADDIP, et Réunion Debout, les manifestants ont défilé jusqu'au futur siège du Parc national, où une pierre tombale a été déposée. Ils estiment que "ce projet de charte ne correspond en rien aux besoins pourtant criant d'une île en pleine crise" et demandent la mise en place d'un référendum dans chaque commune. Nous publions ci-dessous le communiqué.

"Alors que l’enquête publique sur la charte du parc se termine, nous avons voulu en déposant cette pierre tombale devant le siège du parc national marquer les esprits. Celui des Réunionnais d’abord, des pouvoirs publics ensuite et des médias enfin. Pour que chacun prenne conscience que ce projet de charte ne correspond en rien aux besoins pourtant criant d’une île en pleine crise. Crise environnementale, crise économique, crise sociale, crise sociétale, crise identitaire.

Ce projet de charte aurait pu être une occasion de fonder un nouveau modèle de développement pour notre île, basé sur les valeurs tant vantées ici et ailleurs, d’une île solidaire, d'une île mullticulturelle, qui a fait du respect des différences une valeur centrale. Il n’est qu’un projet sans âme, reflet d’une époque qui a fait de la consommation à outrance et du profit les seuls moteurs.

La charte du parc est en train d'effacer des pans entiers de l’Histoire des Hauts dans l'indifférence généralisée. Non seulement il stigmatise les personnes qui exercent encore des activités traditionnelles, mais ne porte aucune vision pour La Réunion de demain. Il est une régression en matière de liberté puisqu'il pose un grand principe général d'interdiction et impose des autorisations pour tout et n'importe quoi (tournoi de foot ou kermesse d'école à Mafate).

La population de l'île n'a jamais été directement associée à l'élaboration de la charte, puisque le parc national a toujours refusé de mettre en place son conseil économique, social et culturel, instance pourtant obligatoire et prévue dans le code de l'environnement dans chaque parc national.

La préservation de notre patrimoine écologique, paysager et culturel est et doit demeurer l’affaire de tous, dans les zones rurales comme dans les zones urbaines. Mais cette volonté politique doit reposer sur une volonté de responsabiliser l’ensemble de nos concitoyens dans le sens d’une gestion du territoire en tant que bien commun. Certes, la démarche est plus complexe qu’une décision autoritaire et radicale souvent fondée sur la stigmatisation de pratiques ou d’activités. Mais cette volonté doit nous amener à repenser l’aménagement, l’entretien et l’utilisation du territoire sous un angle plus consensuel, plus respectueux et surtout plus responsable. Pour cette raison nous demandons la mise en place d'un référendum d'initiative locale dans chaque commune.

Nous croyons profondément à la notion de développement durable et à ce juste équilibre dans lequel l’homme occupe une place prépondérante. Le territoire dans lequel nous vivons a été façonné par la main de l’homme. Ses richesses économiques, sociales, culturelles et environnementales en sont les fruits et c’est pour cela qu’aujourd’hui ce sont des territoires vivants. Vouloir les protéger en les mettant sous cloche est un acte de conservatisme radical aux effets dévastateurs, tant d’un point de vue humain qu’en termes de biodiversité.

Avec toutes nos associations, nous ne laisserons pas croire que la seule ambition pour La Réunion serait de devenir une vulgaire zone verte labellisée avant d’être éventuellement privatisées avec, parfois, le soutien des capitaux des multinationales (Rio+20). Notre île est bien plus que cela : elle est notre lieux de vie et celui de nos enfants".

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